Sainte Marie-Eugénie Millleret

“La vieillesse, un état où il ne reste plus que l’amour. Je n’ai plus qu’à être bonne.”

Sainte Marie Eugénie Milleret

Le 10 mars est célébrée sainte Eugénie Milleret. Mais qui est cette sainte du jour ?

Qui est sainte Marie-Eugénie Milleret ?

Sœur Marie-Eugénie de Jésus, de son nom de naissance Anne-Eugénie Milleret de Brou, est née dans une famille catholique non pratiquante, comme beaucoup de famille de cette époque. En revanche, sa mère, Eléonore-Joséphine de Brou, s’est attachée à lui donner une éducation pleine de douceur, bonté, charité et amour du prochain. Elle reçoit également une éducation catholique à l’école et passe son enfance entre l’hôtel particulier de ses parents à Metz et leur propriété de campagne, le château de Preisch.

Malheureusement, en 1830, le père de Anne-Eugénie, Jacques-Constant Milleret, fait faillite, il est donc obligé de vendre son hôtel particulier et sa propriété de campagne. De surcroît, le couple Milleret se sépare. Le jeune fille part à Paris avec sa mère. Mais les malheurs ne s’arrêtent pas là, car seulement un an plus tard, Eléonore-Joséphine meurt de l’épidémie de choléra, en 1832. La future sainte est alors recueillie par une famille amie de sa maman, mondaine et non-pratiquante. Anne-Eugénie s’éloigne alors de la religion, mais sombre dans la mélancolie car cette vie luxueuse et artificielle ne lui convient pas. Heureusement, son père vient la chercher et la ramène à Paris. Lors de la messe d’un dimanche de Carême de l’année 1836, elle retrouve la foi en entendant l’abbé Lacordaire prêcher à Notre-Dame. Elle se convertit aussitôt. Elle rencontre l’abbé Théodore Combalot seulement un an après et lui fait part de son désir de devenir religieuse. Anne-Eugénie entre chez les bénédictines du Saint-Sacrement, à Paris, pour être formée comme novice. Elle intègre plus tard le couvent de la Visitation de la Côte-Saint-André, dans l’Isère et devient sœur Marie-Eugénie de Jésus. En 18939, elle fonde l’ordre des religieuses de l’Assomption. À partir de 1841, elle en est la mère supérieure. Elle est très proche du père d’Alzon, fondateur des Augustins de l’Assomption et des Oblates de l'Assomption, qui devient son père spirituel et conseiller, autant qu’elle devient sa conseillère. L’ordre devient très vite populaire et de nombreux couvents sont fondés, partout dans le monde.

Sœur Marie-Eugénie fait profession perpétuelle en 1844, le jour de Noël. Malheureusement, elle est déposée de sa charge en 1894, à l’âge de soixante-dix sept ans, car la maladie la paralyse progressivement. Elle rend son dernier souffle trois ans plus tard. Sa sépulture est située dans la maison-mère de la chapelle des Religieuses de l’Assomption.

Quand a vécu sainte Marie-Eugénie Milleret ?

Sainte Marie-Eugénie Milleret est née la nuit du 25 août 1817, à Metz, en Moselle. Elle rend son âme à Dieu le 10 mars 1898, à 80 ans, à Paris. 

Sainte Marie-Eugénie a été béatifiée le 9 février 1975, par le pape Paul VI et canonisée le 3 juin 2007, par le pape Benoît XVI.

Quel ordre a fondé sainte Marie-Eugénie Milleret ?

Sainte Marie-Eugénie Milleret a fondé l’ordre des Religieuses de l’Assomption en 1839, à Paris, à l’âge de 22 ans. Elle rédige des constitutions inspirées de la règle de saint Augustin. Elles sont approuvées par l'archevêque de Paris en 1840, puis par Rome en 1867. Les Constitutions de la Congrégation de l’Assomption seront définitivement approuvées le 11 avril 1888.

Où se trouvent les reliques de sainte Marie-Eugénie de Jésus ?

Le 8 décembre 2024, lors de la célébration pour la réouverture de Notre-Dame de Paris, les reliques de cinq saints liés à la cathédrale ont été scellées dans le nouvel autel : sainte Marie-Eugénie Milleret, sainte Madeleine-Sophie Barat, sainte Catherine Labouré, saint Charles de Foucauld et le bienheureux Vladimir Ghika.

Sainte Marie-Eugénie repose donc désormais au cœur de ce lieu où elle a reçu l’appel du Sauveur : « Les premiers signes de ma vocation sont apparus sous les voûtes de Notre-Dame lors des conférences de 1836… le désir de me consacrer à la cause de Dieu et de l’Église sans savoir où ni comment… »  expliquait-elle dans une lettre au Père Picard, le 8 novembre 1862.

Credo de sainte Marie-Eugénie de Jésus

“Je crois que notre vie dans ce monde et dans ce temps a un sens précis : contribuer à ce que Dieu notre Père habite en nous et parmi nous, dans le cœur de chacun de nous. 

Je crois que notre vie dans ce monde et dans ce temps a un sens précis : contribuer à ce que Dieu notre Père habite en nous et parmi nous, dans le coeur de chacun de nous. 

Je crois que Jésus-Christ nous a libérés du passé par sa croix. Il nous permet ainsi de travailler librement pour que la parole de Dieu qu'il nous a apportée soit réalisée là où nous sommes. 

Je ne crois pas ceux qui disent que la terre est un lieu d'exil. Je la regarde au contraire comme un lieu où la gloire de Dieu est rendue possible. 

Je crois que chacun de nous a une mission. A nous de chercher en quoi Dieu peut se servir de nous pour annoncer et incarner son Evangile. 

Je crois que cette mission demande courage et foi. Nos moyens sont pauvres et impuissants. Ce sont les moyens même de Jésus-Christ en son temps. Nous savons que chaque succès dans notre mission vient de lui. 

Je crois que notre société peut vraiment être chrétienne, c’est-à-dire un lieu où, quoique invisible, Dieu est présent et sa volonté préférée à la nôtre. 

Toute éducation chrétienne s’enracine et s’oriente ainsi : faire connaître Jésus- Christ, libérateur et roi du monde, enseigner que tout lui appartient et que sa grâce nous permet de le recevoir en nous, annoncer qu’il agit en notre coeur pour que le règne de Dieu vienne et que chacun de nous participe à son plan en priant, souffrant, agissant... 

Mon regard est tout entier tourné en direction de Jésus-Christ pour faire grandir son règne dans notre monde.”

Adaptation contemporaine d'une lettre adressée au Père Lacordaire entre 1841 et 1844

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