L’abbé Franz Stock était un prêtre catholique allemand qui consacra une grande partie de son temps aux prisonniers parisiens pendant la Seconde Guerre mondiale. Son procès en béatification avait été ouvert en 2009 par l’Église. Malheureusement le dossier a été clos en 2022, estimant que les conditions pour une béatification n’étaient pas réunies. Même si Franz n’est peut-être pas à l’origine de miracles, la sainteté de sa vie et sa dévotion aux autres ne font pas de doute.
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Franz Stock est né le 21 septembre 1904 dans le district de Neheim à Arnsberg, en Allemagne. Il est l’aîné de neuf enfants, dans une famille ouvrière. Dès ses douze ans, se sentant attiré par la vie religieuse, il formule le souhait de devenir prêtre. Après son bac obtenu en 1926, il commence des études de théologie à l’académie philosophico-théologique de Paderborn, en Allemagne. La même année, il participe au sixième Congrès démocratique international pour la paix, organisé par Marc Sangnier, avec la devise “La paix par la jeunesse”. Il y rencontre Joseph Folliet (aussi connu sous le nom de Frère Genièvre), qui aura une grande influence sur lui. En 1928, il va à Paris pour poursuivre ses études, pendant trois semestres, à l’Institut catholique de Paris. Franz est le premier étudiant allemand à y être admis, depuis le Moyen-Âge. Il devient ensuite Compagnon de saint François (un mouvement chrétien souhaitant marcher dans les pas de saint François d'Assise). Franz Stock est ordonné prêtre le 12 mars 1932, par l’archevêque de Paderborn, Caspar Klein. Deux ans plus tard, il est nommé recteur de la Mission catholique allemande de Paris. En août 1939, sur ordre de l’ambassade d’Allemagne, quelques jours avant le début de la Seconde Guerre mondiale, il doit rentrer dans son pays natal. Il y exerce les fonctions de vicaire.
Après la défaite de la France en juin 1940, Franz Stock est nommé, le 13 août, à nouveau à la Mission catholique allemande de Paris. Il y arrive en octobre.
Dès le début de l’année 1941, il commence à visiter les prisons parisiennes : Fresnes, La Santé, le Cherche Midi. Le 10 juin 1941, il est nommé aumônier par les autorités militaires allemandes. Sa mission est de prendre soin des détenus et de leur apporter un réconfort spirituel. Franz prépare les condamnés à mort et les accompagne, jusqu’au lieu de leur exécution. L’abbé écoute les dernières paroles des condamnés, les confesse, prie pour eux et leur parle du Salut du Seigneur. Il incarne ainsi la miséricorde divine et l’amour du Christ. Franz a écrit dans son journal que le nombre d’exécutions auxquelles il avait assisté devait être « un nombre à quatre chiffres, et pas le plus petit ».
Le 25 août 1944, lorsque Paris est libérée, l’abbé Stock se trouve à l’hôpital de la Pitié, avec 600 soldats allemands blessés. Lorsque les américains arrivent, ils le font prisonnier de guerre.
Retenu dans le grand camp des prisonniers de guerre de Cherbourg, Franz est contacté par les abbés Rodhain et Le Meur, de l’aumônerie générale de Paris. Leur souhait est de fonder un séminaire pour des théologiens allemands prisonniers. En les amenant au sacerdoce, ils veulent en faire des éléments du renouveau catholique en Allemagne. Franz est alors chargé de diriger la formation spirituelle des séminaristes allemands prisonniers. Le séminaire sera fondé dans le camp Dépôt 51, à Orléans. Le 24 avril 1945, Franz est accompagné par l’abbé Le Meur à Orléans, où sont déjà rassemblés vingt-huit théologiens. Puis, le 17 août 1945, le “séminaire des Barbelés” est transféré vers le camp 501 au Coudray, près de Chartres. Les 160 théologiens sont placés sous la protection de Notre-Dame de Chartres. Deux jours après l’installation du nouveau séminaire au Coudray, l’évêque de Chartres, Raoul Harscouët, accompagné de l’abbé Pierre André, son secrétaire, rend visite aux séminaristes. Il s’y rendra à de nombreuses reprises par la suite, appelant les théologiens “mes chers enfants”.
Entre 1945 et 1948, Franz est donc le supérieur du séminaire des prisonniers allemands de Chartres. Il adresse d’ailleurs, le 26 avril 1947, aux séminaristes un message que, lors du vingtième anniversaire de sa mort, l’abbé Jean Pihan qualifiera de prophétique : « Un nombre de saints voulus par la Providence suffira à sauver notre époque […] C’est la Providence qui nous lance cet appel à la sainteté à travers la voix même de l’histoire et il nous faut l’entendre pour porter au monde le message de liberté, de paix, de salut et d’amour […] ».
Le séminaire est fermé le 5 juin 1947, alors qu’il accueille encore 369 prisonniers. En tout, il a formé 949 enseignants, prêtres, frères et séminaristes.
Le 16 décembre 1947, l’abbé Stock est nommé docteur honoris causa (est un diplôme honorifique décerné par une université), par l’université de Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne.
Malheureusement, il meurt seulement deux mois après, le 24 avril 1948, subitement. Il n’avait pas encore quarante-quatre ans. Son enterrement eut lieu dans l’église Saint-Jacques-du-Haut-Pas, à Paris, en présence du nonce apostolique Roncalli (futur pape Jean XXIII), qui donna lui-même l’absolutio ad tumbam. Franz Stock a ensuite été enterré au cimetière de Thiais, à Paris. Son cercueil est déplacé le 15 juin 1963 et inhumé en l’église Saint-Jean-Baptiste de Rechèvres, à Chartres.
“Seigneur, notre Dieu, nous Te remercions pour Ton serviteur, le prêtre Franz Stock que Tu as appelé à réconcilier deux peuples séparés par les hostilités de la guerre.
En tant qu’apôtre de la miséricorde et messager de Ta paix, il a apporté à ceux qui étaient dans la misère et le désespoir, la consolation et la lumière dans les ténèbres de la haine et de la violence.
Par sa vocation de héraut de l’espérance et par son témoignage de son humanité, Franz Stock fut un infatigable artisan de la réconciliation entre Français et Allemands.
Seigneur, nous Te prions pleins de confiance :
Fais que l’exemple de sa vie restera toujours vivant dans la conscience de nos deux peuples afin que nous puissions ainsi contribuer à la paix et à l’unité de l’Europe.
Accompagne-nous et les dirigeants de notre Église dans tous leurs efforts en vue d’élever Ton serviteur Franz Stock en tant qu’apôtre de la miséricorde et messager de Ta paix à la gloire des autels, afin que la lumière de son témoignage de foi brille parmi nous et puisse devenir une source de force pour beaucoup d’hommes.
Nous Te prions par Notre-Seigneur Jésus-Christ, Ton Fils, notre frère, qui vit et règne avec Toi et le Saint Esprit dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.”
Archevêque Hans-Josef Becker, Paderborn
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