Quel est le visage et la personnalité de cet évêque de San Salvador, assassiné en pleine messe pendant le carême en 1980 ? Monseigneur Romero est connu surtout en Amérique, mais sa canonisation en 2018 par le pape François est un exemple pour l’Église universelle. Durant sa vie, il n’a pas cessé d'évangéliser, de semer la paix tout en vivant dans la peur du lendemain au vu du contexte politique de son pays. Ce martyr des temps modernes nous invite à la conversion et à la prière comme tant d’autres saints avant lui.
Oscar Romero est né à Ciudad, le 15 août 1917. C'est le deuxième d'une famille de sept enfants. Ses parents l'ont élevé dans la foi catholique et récitaient le chapelet en famille. A l'âge de 12 ans, il rentre au séminaire de San Miguel. Il a fini ses études à Rome. Il a été ordonné prêtre le 4 avril 1942 à Rome. Mais il dut ensuite rentrer d'urgence dans son pays à cause de la Seconde Guerre mondiale. Revenir chez lui, dans sa patrie n'a pas été facile, il est passé par trois mois d'emprisonnement à Cuba car il était accusé injustement d'espionnage. Jusqu'en 1967, Oscar Romero était un bon prêtre de campagne. Il aidait souvent l'évêque de son diocèse et il dirigeait spirituellement quelques communautés religieuses. En 1967, il est nommé secrétaire épiscopal au San Salvador, il quitte donc la campagne. En 1974, il est nommé évêque par Paul VI dont il était très proche. De 1977 jusqu'à cet horrible attentat, il fut archevêque de San Salvador.
Mgr Romero était un homme dévoué et très courageux, ne mâchant pas ses mots durant ses homélies. Il n'avait pas une grande confiance en lui, mais sa confiance en Dieu et dans le Saint-Esprit était inébranlable. Il racontait que pendant ses homélies, c'était Dieu qui lui donnait la force de s'exprimer en public. C'était un homme simple et émotif. On retient de lui qu'il se mettait facilement en colère. Quand cela lui arrivait, il allait tout de suite se réfugier dans sa chapelle devant le Saint-Sacrement et il revenait quelques minutes plus tard demander pardon à ceux qu'il avait peinés. Mgr Romero avait un amour très fort pour l'Église. Il possédait dans sa bibliothèque tous les textes du Magistère et ceux écrits par les Pères de l'Église. Ses saints préférés étaient St François d'Assise et St Jean Bosco. Il était un très grand ami de Paul VI et c'est très touchant de savoir qu'il ont été canonisés ensemble le 14 octobre 2018.
L’évangélisation était une de ses préoccupations principales ; sur un 4X4, il avait fait mettre des haut-parleurs et ensuite, il parcourait les rues de la capitale et des environs en annonçant l'Évangile. Il n'y allait jamais de main morte. Comme tous les prêtres, il aimait beaucoup lire son bréviaire et aimait particulièrement le Psaume 91.
Lors de son dernier Carême en 1980, il a beaucoup parlé de la vie éternelle. Son grand désir était d'aimer le Christ et la Vierge Marie jusqu'au bout. Sa vie se termina le 24 mars 1980 au moment de l'offertoire. Il fut frappé par une balle explosive qui lui fit éclater la poitrine et le tua. Il était 18h25. Mgr Romero a été assassiné parce qu'il proclamait l’Évangile, parce qu'il aimait le Christ. Il a été assassiné en haine de la Foi.
Dans les années 1960 et à la suite du concile Vatican II, une nouvelle théologie naît sous l’impulsion du père Gustavo Gutteriez et toute l’Amérique latine finit par le suivre. Les dictatures mises en place au cours de ces années dans certains pays d’Amérique et le terrorisme organisée par certains courants extrémistes comme ce fut le cas au San Salvador, ont provoqué cette montée de la théologie de la libération, courant dans lequel politique et religion se mêlent étroitement. Mgr Romero a également suivi ce mouvement : son engagement auprès des plus pauvres et sa volonté de voir le monde changer l’ont motivé à suivre cette théologie.
Si l’Église soutient les plus pauvres et veut voir la dignité de l’Homme respectée et un monde plus juste, cela ne lui empêche pas d’émettre quelques doutes au sujet de cette théologie et de certaines implications politiques.
Les thèmes de prédilection d’Oscar Romero étaient la conversion, la prière et l’amour du Christ. Il explique à quel point Jésus nous aime en mourant sur la croix.
"Nous sommes appelés à donner notre vie pour les autres." C’est ce qu’a dit Oscar Romero au pied du corps de son ami et prêtre Rutilio Grande. Il avait l’intuition qu’après l’assassinat de cet ami, il serait le prochain à mourir…
Toute sa vie, il a répété sans se lasser que Dieu nous a aimés jusqu'à mourir sur le bois infâme d'une croix. Il employait cette expression: "Violence de l'Amour" en regardant le crucifix. Cela va de pair avec l'Eucharistie ! Oscar Romero insistait sur l'aspect surnaturel de la Messe car Jésus est vraiment devant nous et Il vient en chacun de nous.
"Sans prière, il ne peut y avoir de rédemption. "
"Mgr Romero a été certainement un grand témoin de la foi, un homme de grande vertu chrétienne qui s'est engagé pour la paix et contre la dictature et qui a été abattu durant la célébration de la Messe. Je ne doute pas que sa personne mérite la béatification." indique un jour le pape Benoît XVI au sujet de l’évêque Romero.
Pour permettre sa canonisation, il a fallu un deuxième miracle par son intercession. Une femme enceinte est sauvée de la mort à la suite de la naissance de son bébé grâce à Saint Oscar Romero. Des complications suite à l’accouchement sont arrivées : insuffisance rénale, œdème pulmonaire et hémorragie du foie… Les médecins indiquent au mari de cette femme qu’elle est en train de mourir et qu’il n’y a plus qu’à s’en remettre aux prières tandis que les médecins essaient de la réanimer. Pendant sa prière, l’époux de cette dame prend une bible de laquelle tombe une image de saint Oscar Romero avec une prière au dos. Il s’en remet à l’intercession de cet évêque-martyr et sa femme reprend vie. 10 jours plus tard, cette femme miraculée sort de l’hôpital sur ses deux jambes !
Cette prière écrite par l’évêque de San Salvador est un peu comme une méditation sur la vie. Il est bon parfois de s’arrêter et de prendre du recul avec le Christ comme il l’explique.
« Il est bon parfois de prendre du recul et de regarder derrière soi. Le Royaume n’est pas seulement au-delà de nos efforts, Il est aussi au-delà de notre vue. Durant notre vie, nous n’accomplissons qu’une petite partie de cette entreprise magnifique qu’est le travail de Dieu. Rien de ce que nous faisons n’est achevé, ce qui voudrait dire, en d’autres termes, que le Royaume se trouve toujours au-delà de nos possibilités. Aucune déclaration ne dit tout ce qui peut être dit. Aucune prière n’exprime complètement notre foi. Aucune religion n’apporte la perfection. Aucune visite pastorale n’apporte la plénitude. Aucun programme n’accomplit la mission de l’Église. Aucun ensemble de buts et d’objectifs ne peut être complet. C’est ainsi que nous sommes. Nous plantons des graines de semence qui un jour pousseront. Nous les arrosons, sachant qu’elles portent en elles la promesse du futur. Nous posons des fondements sur lesquels d’autres construiront. Nous fournissons le levain qui produira des effets bien au-dessus de nos capacités. Nous ne pouvons pas tout faire, et le comprendre nous apporte un sentiment de libération. Cela nous permet de faire quelque chose, et de la faire bien. Ce n’est peut-être pas fini, mais c’est un début, un pas de plus sur le chemin, une opportunité de laisser entrer la grâce du Seigneur qui fera le reste. Nous pouvons ne jamais voir le résultat final, mais c’est la différence entre le maître artisan et l’ouvrier. Nous sommes des ouvriers, pas des maîtres artisans, pas des ministres, pas des messies. Nous sommes les prophètes du futur et non de nous-mêmes. Amen. »
Sur Hozana, vous avez la possibilité de prier avec les saints. Une neuvaine à Carlo Acutis vous est proposée. Saint Oscar Romero aimait beaucoup saint Don Bosco, vous pouvez lui confier vos enfants à travers cette communauté.
Vous pouvez également participer à une neuvaine pour prier le saint curé d’Ars, saint patron de tous les prêtres.