Père Jacques de Jésus : vie, déportation et prière
Le Père Jacques de Jésus était un prêtre français, religieux des Carmes déchaux et grand résistant de la Seconde Guerre mondiale. Déporté à Mauthausen pour avoir cherché à sauver des enfants juifs des camps de concentration, il est considéré comme un serviteur de Dieu par l’Église catholique. Il est honoré à Yad Vashem(mémorial israelien à Jérusalem pour la mémoire des victimes de la Shoah) comme un Juste parmi les nations.
Prions pour sa béatification et sa canonisation future.
Biographie du père Jacques de Jésus
Séminaire et ordination
Le Père Jacques de Jésus, de son nom de naissance Lucien Brunel, naît le 29 janvier 1900, à Barentin en Seine-Maritime. Il est le quatrième d’une fratrie de huit enfants.
Enfant déjà, il sait qu’il veut consacrer sa vie au Christ et devenir prêtre. Il intègre donc très jeune, à l’âge de douze ans, le petit séminaire de Rouen. Ses professeurs apprécient son ardeur au travail mais pas son caractère, jugé trop fort. Âgé de vingt ans, il fait son service militaire, en tant que séminariste, au fort de Montligeon, près de Paris. Après cela, Lucien fait deux retraites à la Trappe de Notre-Dame de Port-du-Salut. Il se pense appelé à la vie cistercienne. Toutefois, après avoir effectué une retraite au couvent des Carmes d’Avon et avoir rencontré la prieure du Carmel du Havre, il s’oriente définitivement vers le Carmel.
Lucien est ordonné prêtre le 1er juillet 1925. Il veut aussitôt entrer au Carmel mais l’archevêque de Rouen refuse. Ce n’est qu’en 1931 que Lucien débute son noviciat au couvent des Carmes déchaux de Lille, où il prend alors le nom de frère Jacques de Jésus.
Enseignement
En 1934, frère Jacques de Jésus fonde le Petit Collège Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus, à Avon, en Seine-et-Marne, à la demande de son provincial, le père Louis de la Trinité, dans une partie du couvent des Carmes. Il y enseigne les lettres classiques. Il est très pédagogue et ses cours sont un vrai succès. Il est également surveillant.
Deux ans plus tard, il fait successivement une retraite au Carmel de Chaville, puis à Pontoise.
Soldat et résistant pendant la Seconde Guerre mondiale
Entre 1939 et 1940, pendant la campagne de France, il est mobilisé comme maréchal des logis-chef, au 6ème groupe autonome d’artillerie. Il est malheureusement fait prisonnier le 18 juin 1940, à Lunéville. Il est libéré en novembre de la même année et peut alors réintégrer la vie civile.
Il reprend son travail au collège d’Avon. Toutefois, frère Jacques décide également de s’engager dans la Résistance. Il intègre alors un groupe clandestin lié au réseau de résistance Vélite-Thermopyles. Il met sous la protection du collège tous les réfractaires au STO, afin de leur éviter quelconques ennuis. Il trouve une place d’enseignant pour Lucien Weil, professeur de sciences naturelles au lycée de Fontainebleau, interdit d’enseignement parce qu’il est juif. Il accueille également au collège au moins trois enfants juifs sous les identités de Bonnet, Dupré et Sabatier.
Arrestation et déportation par les nazis
Malheureusement, à cause d’une dénonciation, le père Jacques et les trois enfants sont arrêtés le 15 janvier 1944(cela a inspiré le film Au revoir les enfants de Louis Malle). Son implication dans la Résistance aggrave évidemment son cas et il est alors déporté au camp de concentration de Gusen (situé en Haute-Autriche). Avant cela, il est interné à la prison de Fontainebleau, puis au camp de Royallieu (près de Compiègne). Il est ensuite déporté, le 27 mars 19144, dans le convoi I.193 au camp de représailles de Neue Bremm, près de Sarrebruck (en Allemagne), puis à Mauthausen et enfin à Gusen.
Au camp, il s’occupe des malades et travaille à l’infirmerie, célèbre la messe quotidiennement. Il est très aimé par ses coprisonniers. Le Père Jacques intègre les réseaux de solidarité existants, les étend et généralise. Il fait toujours passer les plus faibles en priorité et prend soin de tous. Il donne même ses rations de nourriture aux faibles ou aux malades quand cela est nécessaire.
« Quand on rencontrait le père Jacques, particulièrement dans un camp de concentration, on n'avait plus honte d'être un homme... C'était un homme qui vous réconciliait, dans la guerre, avec l'espèce humaine », témoignage de J. Gavard, déporté à Gusen avec le Père Jacques.
Il parvient à tenir jusqu’à la libération du camp, malgré la maladie et trouve, bien plus tard, la force de représenter les Français aux réunions du Comité international de Mauthausen.
Le Père Jacques de Jésus rend son âme au Seigneur le 2 juin 1945, épuisé et malade, à l’hôpital Sainte-Élisabeth de Linz, en Autriche. Son corps a ensuite été rapporté à Avon et inhumé dans le cimetière du Carmel.
Le Père Jacques de Jésus, un Juste parmi les Nations
Le 9 juin 1985, le titre de Juste parmi les Nations a été décerné, à titre posthume, au Père Jacques par le mémorial Yad Vashem. Cela signifie qu’il est distingué par la communauté juive pour avoir sauvé des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, au péril de sa vie.
Environ vingt mille personnes, vivantes ou décédées, ont reçu ce titre honorifique après la guerre. La mémoire du Père Jacques de Jésus est célébrée le 2 juin.
Prière pour la béatification de Jacques de Jésus
« Père infiniment bon,
Tu as donné au Père Jacques de Jésus
Le désir de t’aimer et d’aimer tous les hommes
D’un cœur sans partage.
Tu l’as comblé de dons pour l’éducation des jeunes,
Tu l’as choisi comme prêtre,
Tu l’as appelé dans l’Ordre des Carmes Déchaux.
Dans la détresse inhumaine
des camps de déportation,
Tu as fait de lui un témoin
brûlant de foi et d’amour,
Jusqu’au don total de sa vie.
Accorde-nous les grâces
que nous te demandons
Par son intercession et, si telle est ta volonté,
Glorifie-le dans ton Église
Par ton Fils Jésus-Christ notre Sauveur.
Amen. »
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- Priez pour Religieux, éducateur, résistant, il a su montrer le visage du Christ au milieu de l'enfer de Mauthausen.
- Le Père Jacques de Jésus est très souvent prié pour des guérisons. Priez pour la guérison du Père Édouard, la guérison d’Émilia, mère de famille, la , victime d’un AVC.