Fils d’un chef brigand, saint Thierry aurait dû suivre le chemin de son père et épouser une jeune femme champenoise. Au lieu de cela, il entre dans les ordres et fonde un monastère sur le Mont d’Hor. Sa piétéet son dévouement au Seigneur font de lui un grand saint. Saint Thierry est fêté le 1er juillet.
Saint Thierry est né en Champagne, à Auménancourt, dans la Marne, le 9 mars, probablement de l’année 512. Les sources ne sont pas très précises là-dessus mais s’accordent à dire qu’il serait né au tout début du VIème siècle. Il est le fils du seigneur Marcard, un bandit de grand chemin, tristement renommé. Il passe sa vie en Champagne.
Un jour, son père décide de le marier à une jeune fille du village où ils habitaient. Mais, le jour du mariage venu, saint Thierry se sent appelé par le Seigneur et comprend que sa vocation est de devenir moine et non pas de se marier. Alors, contre l’avis de tous, il part et quitte tout. Il trouve refuge auprès de saint Rémi, évêque de Reims. Ce dernier comprend sa demande et accepte de défaire son mariage. Thierry devient clerc auprès du saint. Plus tard, Rémi lui conseille de se retirer dans la vie érémitique, au Mont d’Hor (ou Mons Or), qui se situe près de Reims. Le jeune homme s'exécute. Il est rapidement rejoint par de nombreux disciples, voulant vivre auprès de lui dans la prière et la pénitence. On dit même que son père se serait converti et l’aurait rejoint dans son ermitage. Le communauté d’ermites grandissante, Thierry décide de fonder un monastère sur le Mont d’Hor. Il en devient le premier abbé. De nombreux miracles surviennent, de son vivant, grâce à sa puissante intercession. En effet, il est raconté que saint Thierry a réussi à guérir le roi Thierry Ier, fils de Clovis Ier, qui perdait la vue d’un œil. Tous les médecins pensaient que la seule solution était l’ablation de l’organe malade, mais le roi refusait catégoriquement, estimant que : « Si je perds la moitié de ma vue, je perdrai la moitié de mon autorité sur mes guerriers. ». Alors, saint Thierry vint lui rendre visite et d’un simple geste de la main, il guérit l’œil malade. Depuis lors, tous les rois de France, le lendemain de leur sacre à Reims, se rendaient dans l’abbaye de Saint-Thierry afin de partager un repas avec les moines, pour honorer le souvenir de cette guérison miraculeuse.
Saint Thierry rend son âme à Dieu le 1er juillet 533, dans le monastère qu’il avait fondé. Il est enterré dans l’abbaye qui, depuis, porte son nom par le roi Thierry Ier et par les évêques, Hesperius de Metz, Nizier de Trèves et Loup de Soissons. Son culte est, encore aujourd’hui, très fort dans le diocèse de Reims et plus largement, dans toute la Champagne.
Guillaume, abbé au XIIème siècle du monastère fondé par saint Thierry et grand ami de saint Bernard de Clairvaux est l’auteur d’écrits spirituels remarquables. Voici deux de ses prières :
« Ô Amour, viens en nous ! Que disparaissent en nous devant ta face toutes les formes de maux qui, des désirs de la chair et de l'orgueil, y naissent à foison, corrompant l'amour dans l'âme créé par toi et pour toi. Car celui qui cherche quelque chose d'autre que toi, comme étant meilleur que toi, cherche ce qui n'est rien. Il se réduit à rien en s'éloignant de toi, qui seul doit être aimé vraiment. Père infiniment Bon, je t'offre par le Cœur Douloureux et Immaculé de Marie, le Corps, le Sang, les Plaies et les Mérites infinis de Jésus ton Fils bien-aimé, pour expier, purifier, suppléer pour tout ce qui nous manque ; enfin pour te remercier. »
« Ô toi, Dieu le Père, créateur à qui nous devons la vie ; ô toi. Sagesse du Père qui, en nous reformant, nous donne de vivre dans la sagesse ; ô toi, Saint-Esprit que nous aimons, en qui nous aimons, et qui, par là, nous fait vivre déjà dans le bonheur, et plus tard nous fera vivre dans le suprême bonheur ; ô toi, Trinité dans une seule nature, Dieu unique dont nous tenons l'être, par qui, en qui nous avons l'être ; toi, dont nous nous sommes éloignés par le péché et dont nous avons perdu la ressemblance, mais qui n'as pas permis que nous périssions loin de toi ; toi, le principe vers lequel nous remontons, le modèle que nous suivons, la grâce qui nous donne la réconciliation, nous t'adorons et te bénissons, à toi la gloire dans les siècles ! »
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