Sainte Scholastique : vie, fondation et prières

Sœur jumelle de saint Benoît de Nursie, sainte Scholastique est la patronne de la ville du Mans, des religieuses bénédictines et des femmes venant d’accoucher. Pourtant, ayant consacré sa vie au Seigneur, elle a passé sa vie dans un monastère au pied du Mont-Cassin, non loin de l’endroit où habitait son frère. Elle est considérée comme étant la première religieuse bénédictine, ayant vécu au Vème siècle.

C’est essentiellement le pape saint Grégoire le Grand qui, dans ses Dialogues, nous rapporte la vie de sainte Scholastique, sa personnalité marquante et sa sainteté. 

Biographie de sainte Scholastique

Sainte Scholastique est née en 480, probablement le 2 mars, en Nursie, dans la province de Pérouse en Ombrie. Son frère jumeau est le futur saint Benoît. Elle naît dans une famille de la haute société car son père, capitaine général des Romains de la région, descend d’une ancienne famille sénatoriale et sa mère est comtesse de la ville. Malheureusement, cette dernière meurt peu de temps après avoir donné la vie. Leur père les éduque seul pendant un temps mais prend finalement la décision de destiner la petite fille à la vie monastique. Les jumeaux grandissent. Benoît est envoyé à Rome poursuivre ses études mais est déçu par la vie frivole qu’il rencontre. 

Il devient alors ermite dans une grotte à Subiaco. Scholastique, âgée de douze ans, est également opposée à la vie mondaine et demande à son père de devenir, comme prévu, religieuse. Son père accepte. Après avoir fait vœu de chasteté et avoir fait le serment de consacrer sa vie à Dieu, elle part s’installer près de l’ermitage de son frère, avec une ou deux autres vierges consacrées. Lorsque, quelques années plus tard, Benoît part fonder l’abbaye du Mont-Cassin, elle le suit. À environ sept kilomètres, Scholastique fonde son propre monastère, celui de Piumarola, avec ses sœurs, elle suit la règle instaurée par son frère. Elles fondent ainsi le premier monastère féminin de l’ordre bénédictin. Scholastique demande à ses sœurs d’observer la règle du silence et d’éviter toute conversation avec une personne étrangère au monastère, même s’il s’agit de pieux visiteurs. Scholastique ne brise jamais son vœu de silence, sauf pour parler du Seigneur.

Scholastique et Benoît décident de se voir une fois par an, à mi-chemin entre leurs deux monastères, dans une maison de prière. Lors de leur rendez-vous de l’année 547, sentant certainement sa fin proche, Scholastique supplie son frère de ne pas repartir et de rester avec elle jusqu’au lendemain. Ce dernier refuse. Elle prie alors le Seigneur avec une ferveur toute particulière, afin qu’un orage se déchaîne et que le religieux ne puisse pas repartir. Dieu lui accorde cette grâce. Benoît lui dit alors : "Qu'as-tu fait ?" ; elle lui répond : "Je t'ai prié de rester et tu as refusé : alors, je me suis adressée à Dieu et Il m'a exaucée".

Les jumeaux passent alors la nuit à échanger sur divers sujets spirituels. Scholastique rend son âme au Seigneur trois jours après, le 10 février 547. Benoît voit alors son âme monter au ciel sous forme d’une colombe et fait transporter le corps de sa sainte sœur dans son monastère et l’enterre dans le tombeau prévu pour lui. Benoît rejoint sa sœur dans la sépulture peu de temps après. Voilà ce qu’on peut lire sur leur tombeau : “Comme leur esprit était toujours uni en Dieu, de la même manière leurs corps furent réunis dans la même tombe”. On dit que leurs ossements ont été transférés, en 660, en l’abbaye de Fleury, aujourd’hui Saint-Benoît-sur-Loire, près d’Orléans. Mais, en juillet 1107, le pape Pascal II déclare que les reliques de saint Benoît sont fausses. Celles de sainte Scholastique avaient déjà été transférées, entre 686 et 707, au Mans, dans l’ancienne église de la collégiale Saint-Pierre-la-Cour. 

Sainte Scholastique est vénérée le 10 février.

Prières à sainte Scholastique 

Prière pour demander le courage et la dévotion de sainte Scholastique

« Glorieuse sœur de Saint Benoît, Sainte Scholastique, vous qui avez généreusement échangé les joies du siècle et le luxe d'une condition brillante contre les austérités et les saintes tristesses de la pénitence, demandez pour nous à Dieu, que si nous n'avons pas, comme vous, le courage de renoncer au monde, et de nous enfermer dans un cloître, nous ayons au moins celui de ne pas nous attacher aux vanités, et de vivre chrétiennement dans la condition où il à plu au Seigneur de nous placer. Amen. » 

Prière pour rendre gloire à sainte Scholastique

« Heureuse épouse du Christ, Scholastique, colombe des vierges, les habitants du Ciel te comblent de louanges ; nos cœurs te saluent en faisant monter vers toi l'hommage d'un joyeux concert. Tu foulas aux pieds les honneurs du monde et ses couronnes ; dirigée par les enseignements de ton frère et les préceptes de sa règle sainte, attirée par l'odeur des Grâces Célestes, tu appris de bonne heure à prendre le chemin de la patrie. Ô force invincible de l'amour ! Ô victoire à jamais glorieuse, en ce jour où, par la force de tes larmes, tu fais descendre les pluies du Ciel, et contrains le patriarche de Nursie à continuer ses entretiens célestes. Aujourd'hui tu brilles, au plus haut des Cieux, de l'éclat de cette lumière vers laquelle tu soupirais ; les feux de la charité, les splendeurs de la grâce embellissent ton front ; unie à l'Époux, tu reposes au sein de la gloire. Daigne donc maintenant écarter du cœur des fidèles les nuages d'ici-bas, afin que le Soleil éternel, versant sur nous sa splendeur sereine, nous comble des joies de la Lumière sans fin. Chantons Gloire au Père et Gloire au Fils unique ; hommage égal au Paraclet Divin ; Honneur éternel à celui qui créa les siècles et qui les gouverne. Amen. » 

La prière pour les familles à saint Benoît et à sainte Scholastique 

« Ô saint Benoît et sainte Scholastique, vous étiez frère et sœur, et vous êtes parvenus tous deux à la Sainteté. Vous souvenant de votre amitié fraternelle, daignez venir en aide à nos familles, afin qu’elles soient unies comme vous dans une même foi et un même amour de Dieu, et deviennent des foyers de sainteté. Par les mérites de votre vie entièrement consacrée au Christ, obtenez-nous de suivre le chemin de l’Évangile dans la fidélité à l’Église, et de chercher Dieu ensemble, par la pratique religieuse et la prière en commun. Qu’à votre exemple nos familles prient beaucoup, pour progresser dans l’unité et l’amour. Aidez-nous à vivre dans l’estime et le respect mutuel, en voyant le Christ Jésus en chacun de nos proches. Rendez-nous plus généreux à pardonner, plus attentifs à écouter, plus ouverts pour accueillir. Que nous conservions la paix par la charité. Vous dont le cœur était si compatissant, réconfortez les familles en difficulté, celles qui sont éprouvées par le chômage, la maladie, ou la perte d’êtres chers. Secourez les conjoints séparés, les enfants non aimés, les parents délaissés. Protégez les jeunes, préservez les vocations. Veillez à la sécurité de nos foyers, et implorez la paix pour toutes les familles du monde. Soyez près de nous à l’heure de notre mort, avec Jésus, Marie et Joseph, et obtenez- nous de nous ouvrir à la miséricorde de Dieu, afin qu’il nous donne la grâce de nous retrouver ensemble dans la demeure du ciel, pour vivre éternellement heureux avec lui, notre Père très bon, et son Fils, le Christ Jésus notre Frère, et leur Esprit d’amour. Amen. »

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