« Toute mon ambition : saisir la première palme de martyr qui se présentera. »
Phrase de saint Jean-Louis Bonnard.
Le 1er mai est célébré saint Jean-Louis Bonnard. Mais qui est ce saint du jour ?
Saint Jean-Louis Bonnard est né près de Saint-Etienne, au sein d’une fratrie de 6 enfants. Ses parents sont très pauvres et n’ont pas assez de ressources pour les envoyer à l’école. Ainsi, le chef de famille enseigne la lecture à l’aîné des enfants et le charge de transmettre ses connaissances à ses jeunes frères.
Depuis sa plus tendre enfance, Jean-Louis Bonnard veut devenir prêtre. Il le sait, c’est sa vocation. En 1836, il fait sa première communion en ayant eu de grosses difficultés à suivre le catéchisme puisqu’il avait du mal à lire.
Ne pouvant pas poursuivre ses études, Jean-Louis devient berger. Tout en surveillant ses bêtes, il lit son livre de catéchisme et récite son chapelet. Il va régulièrement voir le prêtre de sa paroisse, lui répétant inlassablement son souhait de devenir prêtre. Devant son insistance, son père accepte qu’il intègre un pensionnat en ville.
Son instituteur dira de lui :
« Il ne savait presque ni lire ni écrire. Le peu qu'il connaissait, il l'avait appris soit de lui-même tout en gardant son bétail, soit dans les quelques mois de leçons qu'il avait reçues au presbytère. Aussi causa-t-il beaucoup d'embarras la première année. Que de fois, perdant patience avec lui, on lui adressa des paroles dures sur son peu d'aptitudes et ses faibles progrès ! Jean-Louis ne se rebuta jamais. La seconde année, il réussit un peu mieux. La troisième année, il put suivre ses condisciples qui admiraient sa piété et son courage, et se prêtaient volontiers à lui expliquer ce qu'il avait peine à comprendre ».
Jean-Louis entre alors en quatrième au petit séminaire de Saint-Jodard. Il commence à s’intéresser aux missions. Il veut devenir prêtre « quel que soit l'endroit où Dieu l'appellera à le servir », selon ses mots. Plus tard, il intègre le grand séminaire de Lyon. Il fait part aux prêtres qui l’instruisent de son vœu de rejoindre les Missions étrangères de Paris. Son supérieur au grand séminaire a dit de lui : « Ce jeune homme est un saint, je ne doute pas que la vocation missionnaire à laquelle il aspire ne vienne de Dieu ».
Toutefois, il doit d’abord obtenir l’autorisation de l’archevêque pour quitter son diocèse, puis se séparer de ses parents. Après un dernier passage dans la basilique Notre-Dame de Fourvière, il quitte sa région natale et arrive au séminaire des Missions étrangères de Paris le 4 novembre 1846, alors âgé de 22 ans.
Ses condisciples, qui l’aimaient beaucoup, disaient de lui : « Sa figure, sur laquelle était habituellement peinte une aimable candeur, était empreinte d'une naïveté presque enfantine, ce qui lui attirait facilement l'affection de ses confrères... Il présente l'image de ces grands fleuves qui roulent leurs eaux abondantes sans aucun bruit, et enrichissent les pays qu'ils arrosent… Ange de paix, humble, modeste, doué d'une très grande charité à l'égard de tous, il devait sans doute ces aimables vertus à son innocence baptismale parfaitement conservée ».
Jean-Louis est ordonné prêtre le 23 décembre 1848. Il part de Nantes le 8 février 1849 à destinations de la procure des missions, basée à Hong Kong, où il arrive le 5 juillet 1849. Il se rend ensuite au Tonkin, en pleine épidémie de choléra. En mai 1851, on lui confie la direction de la mission de Ke Bang. Sa vie est dangereuse, de nombreuses persécutions contre les chrétiens ont déjà eu lieu. Fin mars 1852, il est dénoncé et emprisonné à Nam-Dinh. Il refuse de profaner la croix et d’apostasier et est alors condamné à mort. Il meurt décapité. Il écrit ces mots à ses parents juste avant sa mort : « Quand vous recevrez cette lettre, vous pourrez être certains que ma tête sera tombée sous le tranchant du glaive, car elle ne doit vous être envoyée qu'après mon martyre. Je mourrai pour la foi de Jésus-Christ. Ainsi donc, réjouissez-vous. ».
Saint Jean-Louis Bonnard est né le 1er mars 1824 à Saint-Christo-en-Jarez, en Auvergne-Rhône-Alpes. Il rend son âme au Seigneur, martyrisé au Viêt Nam, le 1er mai 1852, à l’âge de 28 ans.
“Seigneur notre Dieu, Source et Origine de toute paternité, Vous qui avez donné aux Saints Martyrs André et ses Compagnons la grâce d’être fidèles à la Croix de Votre Fils jusqu’à l’effusion de leur sang, accordez-nous, par leur intercession, de savoir annoncer aux autres Votre Amour afin de pouvoir être appelés fils de Dieu et de l’être vraiment. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.”
« Ô saint prêtre ! grande âme ! oh! je tombe à genoux !
Jeune, il avait encore de longs jours parmi nous ;
Il n'en a pas compté le nombre ;
Il était à cet âge où le bonheur fleurit ;
Il a considéré la croix de Jésus-Christ
Toute rayonnante dans l'ombre.
Or il est loin de nous une autre humanité,
Qui ne le connaît point, et dans l'iniquité Rampe enchaînée,
et souffre et tombe.
Il s'est dit qu'il est bon d'éclairer dans leur nuit,
Ces peuples égarés loin du progrès qui luit,
Dont l'âme est couverte de voiles ;
Puis il s'en est allé dans les vents, dans les flots,
Vers les noirs chevalets et les sanglants billots,
Les yeux fixés sur les étoiles. »
— À un martyr - (Les Châtiments)
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