Saint Damien de Molokaï : vie, mission et prière
Saint Damien de Molokaï, aussi connu sous le nom de Père Damien, était un prêtre missionnaire du XIXème siècle. Membre de la congrégation des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie, il est parti en mission sur l’île de Molokai, à Hawaii, prendre soin des lépreux. Déclaré saint le 11 octobre 2009 par le pape Benoît XVI, saint Damien est fêté le 10 mai et est le patron des lépreux.
Biographie de saint Damien de Molokaï
Jeunesse et études
Damien de Molokaï, de son nom de naissance Jozef de Veuster, voit le jour le 3 janvier 1840, dans le hameau de Ninde, dans la commune de Tremelo, en Belgique. Il est le septième enfant de sa famille.
En primaire, il va à l’école flamande de Werchter, un village voisin. Il est ensuite envoyé, en 1858, à Braine-le-Comte, pour y parfaire son apprentissage du français. Il n’y reste qu’un an. En effet, au début de l’année 1859, il demande à intégrer la congrégation des Pères des Sacrées-Cœurs de Jésus et de Marie (aussi appelés les Picpuciens). C’est un ordre missionnaire chrétien fondé en 1800. Il débute son noviciat, à Louvain, dès le mois de février. Jozef de Veuster prend alors le nom de Damien, en référence à saint Damien.
À la fin de son noviciat, il est envoyé à Paris, au couvent de la rue de Picpus. Il y prononce ses vœux définitifs le 7 octobre 1860.
En septembre 1861, il retourne à Louvain pour y étudier la philosophie et la théologie. Damien se prépare au sacerdoce.
Départ pour le Pacifique
En octobre 1863, un groupe de missionnaires de la congrégation s’apprête à partir pour les îles du Pacifique.Auguste, un des frères aînés de Jozef, qui vient d’être ordonné prêtre, fait partie de ce groupe. Malheureusement, il tombe gravement malade, il contracte probablement le typhus. Alors, Frère Damien se porte aussitôt volontaire pour le remplacer. Ses supérieurs acceptent.
Avec sa famille, il se rend en pèlerinage, une dernière fois, à Notre-Dame de Montaigu. Il part ensuite pour Brême avant d’embarquer, le 30 octobre 1863.
Le voyage dure quatre mois.
Auguste (devenu le Père Pamphile) ne partira jamais en mission à cause de sa santé trop fragile. Il devient alors le principal correspondant de Damien, qui lui envoie de nombreuses lettres. Lesdites lettres représentent une source importante d’informations sur la vie et la mission du Frère Damien.
Début de la mission
Le 19 mars 1864, Damien débarque à Honolulu. Il est accueilli très chaleureusement par les habitants de l’île. Le 21 mai suivant, quelques jours après la fête de la Pentecôte, il est ordonné prêtre, dans la cathédrale d’Honolulu, avec deux autres séminaristes.
Sa première mission est de se rendre dans le district de Puna, au sud-est de l’île d’Hawaï, au pied du volcan Kilauea. Sur place, il visite les fidèles, baptise les enfants et construit des chapelles. Rapidement, on lui donne le surnom de “prêtre-menuisier”.
En 1866, il est transféré, à sa demande, dans les districts de Kohala et Hamakua afin d’aider un confrère surmené. Il y effectue les mêmes tournées pastorales. Malheureusement, Damien se retrouve rapidement être le seul prêtre, ce qui l’ennuie beaucoup car il ne peut plus se confesser.
Le jeune prêtre ne s’arrête jamais. En parallèle de ses obligations de base de prêtre, il donne des cours de catéchisme, supervise quatre écoles catholiques et construit de nombreuses chapelles. Pour cette dernière mission, il est tout de même assisté d’un frère religieux.
Mission sur l’île de Molokaï
En 1865, le gouvernement de Hawaï avait décidé de créer une léproserie sur l’île de Molokaï, afin de freiner la propagation de la lèpre, et donc d’y déporter tous les malades.
Le 4 mai 1873, l’évêque demande aux missionnaires des volontaires pour se rendre, à tour de rôle, sur l’île afin de leur apporter un enseignement religieux.
Damien se porte volontaire. Alors, le 10 mai, avec l’évêque, il débarque à Molokaï. Il est très ému de voir tous ces malades si heureux de voir arriver un prêtre : « Les pauvres chrétiens à moitié mourant criaient à grands cris pour avoir un prêtre avec eux. Pendant sept ans, bien des malheureux sont morts sans recevoir soit le baptême, soit les sacrements des mourants » écrit-il dans une lettre envoyée à son frère.
C’est ainsi que le Père Damien devient le pasteur, et le médecin, de 800 lépreux. La mortalité est malheureusement très élevée sur l’île car la progression de la maladie est incroyablement rapide.
Damien arrive, progressivement, à construire une véritable communauté catholique avec une église, un hôpital, une école, un orphelinat et de véritables chemins. Il partage leur vie et s’identifie rapidement à eux : « nous autres lépreux » dit-il dans ses lettres.
Sa dévotion est admirée par tous. Alors en octobre 1881, le Père Damien reçoit la plus haute décoration hawaïenne : chevalier commandeur de l’ordre royal de Kalakaua.
Contaminé par la lèpre
En décembre 1884, le docteur de Molokaï annonce à Damien qu’il est atteint par la lèpre. Ce diagnostic est confirmé en janvier 1885. Il écrit dans une lettre à son ami Charles Stoddard : « Je suis réputé moi-même attaqué de la terrible maladie. Les microbes de la lèpre se sont finalement nichés dans ma jambe gauche et dans mon oreille. Ma paupière commence à tomber ».
Au début de l’année 1886, l’évêque d’Honolulu annonce que le Père Damien est malade dans un périodique missionnaire catholique. Cette nouvelle fait rapidement le tour du monde. Le Père Damien est alors comparé à un soldat héroïque blessé sur le champ de bataille. Les dons affluent de toute part et les volontaires arrivent en masse à Molokaï.
Le seul qui n’accepte pas vraiment la situation c’est Damien. En effet, il se considère protégé par la Vierge Marie, pour qui il a une dévotion toute particulière. Il évite même d’utiliser le mot “lèpre”. Pourtant, au bout de quelques mois, il doit faire face à la réalité et écrit donc « Il n'y a plus de doute pour moi : je suis lépreux [...] Que le Bon Dieu soit béni ! ».
Fin de vie
Malgré la progression de la maladie, le Père Damien continue de prendre soin de ses protégés et développe deux nouveaux villages : Kalawao et Kalaupapa. Il supervise l’installation de canalisations, l’agrandissement de l’hôpital, la construction d’une route entre les deux villages et la reconstruction de l’église. Il continue d’assumer ses responsabilités jusqu’à deux semaines avant sa mort, avec l’aide du Père Conrady (son successeur) et de trois autres collaborateurs.
Saint Damien rend son âme à Dieu le 15 avril 1889, à l’âge de quarante-neuf ans, sur l’île de Molokaï. Trois jours avant, dans sa dernière lettre à son frère, il écrit « je suis toujours heureux et content, et quoique bien malade, je ne désire que l'accomplissement de la sainte volonté du bon Dieu… ».
Le corps du Père Damien est rapatrié en Belgique en 1936 et est inhumé dans la crypte de l’église Saint-Antoine de Louvain.
Il est béatifié le 4 juin 1995 par le pape saint Jean-Paul II, à Bruxelles. Dans son homélie pendant la messe de béatification le Saint Père à dit de Damien : « Il devint lépreux au milieu des lépreux, il devint lépreux pour les lépreux. Il a souffert et il est mort comme eux, croyant en la résurrection dans le Christ, car le Christ est Seigneur ! ».
À l'issue de cette cérémonie, la main droite du Père Damien, en qualité de relique, a été envoyée à Molokaï et y a été enterrée le 22 juillet 1995, à Kalawao.
Le pape Benoît XVI a canonisé le missionnaire en 2009.
Même Gandhi a salué son courage et sa dévotion : « Le monde de la politique et du journalisme ne connaît pas de héros dont il peut se glorifier et qui soit comparable au père Damien de Molokaï ».
Extraits de lettres envoyées par le Père Damien
Lettre à son frère, 13 décembre 1881
« C’est au pied de l’autel que nous trouvons la force nécessaire dans notre isolement. Sans le Saint-Sacrement, une position telle que la mienne ne serait pas soutenable. Mais ayant notre Seigneur à mes côtés, eh bien ! je continue d’être toujours gai et content. Avec cette gaieté de cœur et le rire sur les lèvres, je travaille avec zèle au bien des pauvres malheureux lépreux et petit à petit, sans trop d’éclat, le bien se fait… [Jésus au Saint-Sacrement] est le plus tendre des amis avec les âmes qui cherchent à Lui plaire. Sa bonté sait se proportionner à la plus petite de ses créatures comme à la plus grande. Ne craignez donc pas dans des conversations solitaires, de L’entretenir de vos misères, de vos craintes, de vos ennuis, de ceux qui vous sont chers, de vos projets, de vos espérances, faites-le avec confiance et à cœur ouvert. »
Lettre envoyée le 5 octobre 1886
« … Je suis réputé attaqué moi-même de la terrible maladie. Les microbes de la lèpre se sont finalement nichés dans ma jambe gauche et dans mon oreille. Ma paupière commence à tomber. Il m’est impossible de me rendre encore à Honolulu parce que la lèpre devient visible. Bientôt ma figure sera endommagée, je suppose. Étant sûr que la maladie est réelle, je reste calme et résigné et je suis même plus heureux parmi mon monde. Le bon Dieu sait ce qui est mieux pour ma sanctification et dans cette conviction je dis tous les jours un bon fiat voluntas tuas… »
Lettre envoyée le 9 novembre 1887
« … Bien que la lèpre ait fortement empoigné mon corps et m’ait défiguré un peu, je continue d’être fort et robuste et les terribles souffrances de mes pieds ont disparu. Jusqu’ici la maladie n’a pas encore déformé mes mains et je continue à dire tous les jours la sainte messe. Ce privilège est ma plus grande consolation, pour moi aussi bien que pour le bonheur de mes nombreux compagnons de misère, qui tous les dimanches remplissent assez bien mes deux églises où je réserve continuellement le Saint-Sacrement. 50 orphelins vivent ici avec moi et ils prennent presque tout mon temps libre. La mort a diminué le nombre de mes malades de manière qu’il m’en reste encore environ 500… »
Prière à saint Damien de Molokaï pour les épidémies
« Damien, en ces temps de détresse nous nous tournons vers toi. Tu as choisi le confinement à vie à Molokaï au service des lépreux. Tu as côtoyé la maladie, la contagion, la souffrance et la mort. Souviens-toi de nous.
Damien, tu t’es offert pour soigner, protéger, consoler. Nous te confions tous les personnels de santé, les chercheurs, tous ceux et celles qui prennent des risques et se donnent sans compter en ce temps d’épreuve.
Damien, tu as connu la fatigue et l’épuisement. Protège toutes celles et tous ceux qui vont jusqu’au bout de leurs forces pour sauver des vies.
Damien, tu as connu la souffrance de te sentir seul et abandonné. Nous te prions pour les malades, les personnes âgées, les prisonniers soudainement sans visite de leurs proches et que la solitude éprouve cruellement.
Damien, tu as connu le manque de moyens, la pénurie et la désolation. Intercède auprès de notre Père du ciel pour qu’il mette au cœur de tous les peuples et de leurs dirigeants le sens de la solidarité, de l’entraide, du bien commun et le souci des plus démunis.
Damien, tu n’as guéri aucun lépreux mais tu les as tous aimés et servis. Obtiens-nous de savoir trouver les gestes, les attentions, les paroles qui réconfortent.
Damien, au cœur de la souffrance, à l’ombre de la mort, tu es resté fort, courageux, persévérant. Obtiens-nous la même force d’âme en ces temps de malheur.
Damien, à Molokaï, débordé par l’urgence d’aimer et de servir, tu as toujours trouvé le temps de prier et d’adorer. Renouvelle en nous le goût de la prière et l’espérance en la miséricorde de Dieu.
Damien, à Molokaï, tu voulais que chaque victime de la lèpre ait une sépulture digne. Accueille avec toi, auprès du Père, toutes les victimes de l’épidémie en cours.
Damien, à Molokai, tu as fait jaillir la lumière dans les cœurs plongés dans la nuit de la détresse. Garde en nous la lumière de l’espérance.”
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