Daniel Brottier malgré une santé fragile a beaucoup œuvré dans sa vie comme missionnaire en Afrique mais pas seulement. Par son exemple, il nous montre que nous pouvons être missionnaires même dans notre pays. Le père Brottier a une grande dévotion et une grande confiance en sainte Thérèse de Lisieux. « La protection de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus nous interdit de douter de l’avenir. » dit-il un jour. C’est une invitation à recourir à cette grande sainte avec confiance. La petite Thérèse lui a permis de faire de grandes choses comme sauver la fondation des apprentis orphelins d’Auteuil.
Daniel vient agrandir la famille Brottier le 7 septembre 1876 dans le Loir-et-Cher. Son père est responsable des écuries du marquis Dufort. La maman de Daniel voit bien que son fils est un petit garçon joyeux, brillant et déterminé. C’est ce caractère qui lui permet d’apprendre avec le curé du village le latin car il a le grand désir de devenir prêtre.
En 1887, il rentre au petit séminaire de Blois. Malheureusement, il contracte la fièvre typhoïde à l’âge de 14 ans. Il s’en sort mais considérablement affaibli avec, jusqu’à la fin de sa vie, de violents maux de tête.
Il continue son séminaire mais rentre dans sa famille le soir. Sa santé ne lui permet pas de vivre en internat.
Le 22 octobre 1899, Daniel est ordonné prêtre et il est auprès des jeunes pour sa première mission sacerdotale.
Le désir de Daniel de devenir missionnaire est de plus en plus fort. Il en parle avec ses supérieurs qui ne veulent pas en entendre parler. Mais Daniel prend contact avec le supérieur des pères du Saint-Esprit en 1902. Son évêque est réticent mais finit par donner son accord. A 26 ans, il rentre au noviciat des prêtres spiritains.
Le 30 septembre 1903, le père Brottier reçoit sa première mission et doit partir pour le Sénégal. C’est une grande joie pour lui.
Dans ce pays, la vie du père Brottier est intense. Il s’entend bien avec l’autre prêtre présent et ils deviennent amis. Malheureusement, la santé de Daniel Brottier est malmenée une nouvelle fois. Une épidémie de fièvre jaune se déclare au Sénégal et par la suite le père Daniel est rapatrié en France pour raisons de santé.
Il est triste de ne pas pouvoir poursuivre sa mission en Afrique. Il est nommé vicaire général à Paris et l’évêque lui confie la mission de lever des fonds pour l'œuvre du Souvenir Africain. C’est un grand succès et le père Brottier y a mis toute son énergie pour récolter 7 millions de francs.
En 1914 la Première Guerre mondiale éclate et chacun cherche à participer selon ses possibilités à l’effort de guerre. Le père Brottier n’est pas mobilisable en raison de sa santé fragile mais il tient à aller dans les tranchées au côté des soldats qui risquent leur vie. Ainsi jusqu'en 1918, il restera près d’eux pour les assister et les aider.
Bien que le père Brottier ne puisse pas retourner en Afrique à cause de santé, il comprend qu’il est possible d’être missionnaire d’une autre façon. Il accepte la mission même si humainement il sait que cela va être difficile de redresser cette fondation. Il va se confier totalement à sainte Thérèse de Lisieux et la laisser agir. “ Thérèse de l’Enfant-Jésus m’a prouvé que pour elle, un miracle est un jouet ; je lui confie nos enfants et je reste tout à fait tranquille. ”
Pour autant, le père Brottier va continuer à gérer les enfants, à les accueillir et à s’en occuper. Il ne reste pas inactif.
En 1929, il reçoit le prix de l’utilité publique pour son œuvre.
En février 1936, les forces du père Brottier ne cessent de décliner. Après la messe du 2 février, il s’alite pour ne plus jamais se relever. Le 28 février 1936, il meurt d’épuisement. Il a seulement 60 ans.
« Quand j’ai une décision à prendre, je prie. Je suis persuadé que Dieu m’assiste et quand je parle, je parle réellement en sa présence. »
« La valeur spirituelle est le propre de l’homme. Notre situation financière, sociale peut changer. Notre valeur personnelle, intellectuelle, technique, morale, physique, demeure et demeurera toujours. Ayons à cœur de développer en nous cette personnalité que Dieu nous a donnée. »
« Devenir des hommes : tel doit être votre idéal. C’est si nécessaire, voyez-vous, mes enfants, et si difficile à la fois ! Un homme, c’est celui qui sait ce qu’il veut et qui l’accomplit coûte que coûte. C’est celui qui, une fois pour toutes s’est fixé un idéal et pour qui rien n’est trop ardu pourvu que cela l’en rapproche. Comprenez-vous tout cela, mes chers enfants ? Ne soyez pas de ces ombres d’hommes qui vont devant eux au hasard de la route, poussés par on ne sait quel destin mystérieux, tirés de-ci-de-là par des puissances tyranniques qui les torturent et les détruisent peu à peu… »
Il est possible de réciter cette neuvaine pendant 9 jours et ainsi demander l’intercession du père Daniel Brottier.
“Père de toute bonté, pour rassembler des enfants de toutes origines sur les terres d’Afrique, tu as rempli le cœur du bienheureux Daniel Brottier de ton esprit de communion. Il a œuvré pour que tous trouvent place dans la grande famille de Jésus.
Père de toute tendresse, au plus profond des violences de notre monde, dans ces tranchées où l’inhumanité pouvait l’emporter, tu as mis dans le cœur du bienheureux Daniel Brottier ton esprit de compassion. Il s’est penché pour que la Vie de Jésus se répande jusqu’en ces lieux de mort.
Père de toute miséricorde quand le cri des orphelins est monté vers toi, tu as comblé le bienheureux Daniel Brottier de ton esprit de sagesse. Humble serviteur, il a pris ses petits par la main et les a placés sous la conduite douce et ferme de Jésus.
Accorde-nous, Père, ces dons de communion, de compassion et de sagesse, et réponds aux prières que nous t’adressons par l’intermédiaire de ton serviteur le bienheureux Daniel Brottier. Et le nom de Jésus sera honoré et aimé par un peuple de tout petits. Amen. ”
Père Louis Cesbron
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