Saint Grégoire de Narek : vie, oeuvres, citations, prières

“Dire tout ce qu'une bouche de chair n'est pas en mesure de dire… écrire tout ce qu'une main d'homme, hélas, ne peut écrire… traduire, formuler tous les désirs de l'âme !.”

Grégoire naît entre 946 et 951 en Arménie. Il perd sa mère très jeune et est élevé par son père, un théologien renommé qui deviendra évêque par la suite. Puis, il est confié au monastère de Narek où il fait son apprentissage, devient prêtre puis enseignant. Il y passera toute sa vie et laisse à la postérité une œuvre poétique et mystique impressionnante. 

Biographie de Grégoire de Narek

Grégoire naît en Arménie vers 950, dans une des rares périodes relativement calmes qu’a traversées le pays. Il naît dans le royaume du Sud où règne une prospérité économique et culturelle. Fondé en 935 par des moines probablement chassés de Cappadoce par les Byzantins, le monastère de Narek est une école artistique où sont enseignés la littérature, la poésie, la musique sacrée. C’est donc un foyer intellectuel important. 

Grégoire perd sa mère jeune et est élevé par son père, un éminent théologien qui deviendra évêque, puis sera excommunié pour ses idées pro Chalcédoine.Son père soutenait en effet la vérité des conclusions du concile de Chalcédoine qui attestait de la double nature du Christ, dont les églises orientales, notamment arméniennes, se sont détachées. 

Entre-temps, Grégoire entre au monastère de Narek dirigé par son oncle, où il étudie la théologie et reçoit une solide formation helléniste. Il étudie notamment certains des pères de l’Eglise. Après avoir complété son enseignement, il devient prêtre en 977 puis enseignant. Il s’attelle à l’écriture d’une œuvre poétique et mystique où il manie la langue avec dextérité, œuvre encore reconnue de nos jours pour son excellence dans le maniement de la langue arménienne. Son œuvre sera parachevée par son frère Johannes, moine copiste. Ses tuteurs sont assez critiques face à l’Eglise arménienne, qui prônent une relation directe avec Dieu, ce que Grégoire embrasse totalement. C’est pour cette raison que Grégoire est accusé d’hérésie. Il faut dire que sa réputation grandit et fait des jaloux de par sa connaissance approfondie de la doctrine, ses écrits et sa connaissance mystique. Il termine toutefois sa vie au monastère de Narek vers 1005, non sans laisser derrière lui d’illustres écrits. 

Saint de l’Eglise arménienne et de l’Eglise catholique, il est déclaré docteur de l’Eglise en 2015 par le pape François.

Oeuvres de Grégoire de Narek

Son œuvre majeure est Le Livre des Lamentations, qu’il a “fondé, construit, meublé, poli, ornementé, conclu, parachevé ; en une œuvre bellement homogène, j'ai rassemblé tous mes écrits, moi, Grégoire, moine cloîtré, poète dérisoire, savant de peu de poids, avec l'appui de mon saint frère Jean, moine lui-même du très honorable et très glorieux monastère de Narek”. Il s’agit d’un long dialogue de 95 chapitres en prose et en vers sous la forme d’une somme poético-théologique, qui fut longtemps admirée comme une œuvre sacrée. Le Livre des Lamentations porte bien son titre car il y décrit ses circonvolutions intérieures au gré des tempêtes, convulsions et supplications qu’il vit dans son âme. Son langage est très imagé et évoque les vagues tumultueuses, les torrents sauvages, les courants impétueux, la vase fétide et autres phénomènes qu’il traverse. 

Une grande partie de cette œuvre est reprise dans la tradition liturgique arménienne. 

Il rédige également un Commentaire sur le chant des chants de Salomon, un Traité sur la croix d’Aparan, un Traité contre les Thondrakiens (une secte hérétique arménienne), ainsi que plusieurs chants, prières et poèmes. 

Citations de Grégoire de Narek

• Je suis chaque homme et ce qui est en chaque homme est en moi aussi
• Puisses-Tu perfectionner ce que j’ai commencé

Et puisse Ton esprit s’y mêler.

Puisse le souffle de Ta force immense

Insuffler la grâce dans ces vers

Pour que Tu puisses soutenir le cœur affaibli.

• Fasse que je ne conçoive sans donner naissance

Que je ne me lamente sans pleurer,

Que je ne médite sans soupirer,

Que je ne me couvre de nuages sans pleuvoir,

Que je n’accourre sans atteindre mon but.

Prières de Saint Grégoire de Narek

Prières au Christ Jésus

O Christ, je n’ai pas d’autre roi qui règne sur moi que Toi. O bonté ineffable, Tu es toujours vaincu par la compassion, dominé par la miséricorde; Tu es contraint par Ton amour, forcé par Ta bonté, obligé par Ta douceur. Tu me supplies de revenir à Toi, et Tu ne te lasses pas; Tu cours derrière moi qui suis obstiné, et Tu ne t’arrêtes pas; Tu m’appelles, moi qui fais le sourd, et Tu ne t’emportes pas; Tu t’inquiètes quand je me relâche, et Tu ne cesses pas! Avec moi, méchant, Tu es bon; avec moi, coupable, Tu es indulgent; avec moi, pécheur, Tu es expiateur; avec moi, ténèbres, Tu es lumière; avec moi qui suis mort, Tu es Vie! 

« Ô Dieu des bontés et Seigneur des béatitudes, autant Ta libéralité est grande, autant Tu es glorifié ; autant Ta munificence est magnanime, autant Tu en es aimé. Plus Tu fais miséricorde, plus Tu obtiens gloire ; et pour tant de bienfaits, à juste titre Tu es loué. Bien que Tu sois le Seigneur de tout, Tu te donnes comme notre égal ; et bien que Tu possèdes tout, Tu acceptes notre offrande. En échange de ton Don ineffable, Tu reçois le prix de nos œuvres ; et nos présents terrestres, Tu estimes devoir les payer par le don immortel. Tu apprécies hautement nos actions ; lorsque nous Te donnons notre peu, Tu n'es pas contrarié de n'en recevoir qu'une petite gloire. A moi aussi, Seigneur, fais la même miséricorde, et que ma reconnaissance pour Tes bienfaits exprime mon amour avec intensité ! Gloire à Toi en tout ! Amen. » 

Prière à Marie

« Je me tourne vers Toi, sainte Mère de Dieu, Toi qui as été fortifiée et protégée par le Père très-haut, préparée et consacrée par l'Esprit qui s'est reposé sur Toi, embellie par le Fils qui habita en Toi : accueille cette prière et présente-la à Dieu. Ainsi par Toi toujours secouru et comblé de tes bienfaits, ayant trouvé refuge et lumière près de Toi, je vivrai pour le Christ, ton fils et Seigneur. Sois mon avocate, demande, supplie. Comme je crois à ton indicible pureté, je crois au bon accueil qui est fait à ta parole. Il en sera ainsi, ô Mère du Seigneur, si dans ma recherche incertaine Tu m'accueilles, ô toi toute disponible, si dans mon agitation Tu me tranquillises, ô toi qui es repos, si le trouble de mes passions, Tu le changes en paix, ô pacificatrice, si mes amertumes, Tu les adoucis, ô toi qui es douceur, si mes impuretés, Tu les enlèves, ô toi qui as surmonté toute corruption, si mes sanglots, d'un seul coup Tu les arrêtes, ô allégresse. Je Te le demande, Mère du très haut Seigneur Jésus, lui que Tu as enfanté homme et Dieu à la fois, lui qui est glorifié avec le Père et l'Esprit Saint, lui qui est tout et en toutes choses. À Lui soit la gloire dans les siècles des siècles. Amen. » 

Priez avec Hozana

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