Origène : vie, œuvres, prières
“Il est préférable de mourir en route pour un idéal trop élevé que de ne pas partir du tout.”
Né à Alexandrie en 185, Origène est le fils d’un martyr chrétien décapité sous ses yeux. Il doit rapidement travailler pour prendre en charge sa famille. Il suit les enseignements de l’école catéchétique d’Alexandrie et devient un brillant théologien. Il s’installe et prêche ensuite à Césarée, en Judée, mais, est victime comme son père de nouvelles persécutions romaines et meurt peu après avoir été torturé.
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Biographie d’Origène
Origène naît en l’an 185 à Alexandrie, une ville éminemment reconnue alors comme le centre de la sagesse et de la philosophie. Son père Léonide d’Alexandrie, chrétien fervent et instruit, éduque ses quelque sept ou huit enfants dans la tradition chrétienne, avant de mourir décapité sous les yeux de son fils Origène, alors âgé de 17 ans. Ce dernier aurait voulu suivre son père dans le martyre, mais aurait été empêché par sa mère. Peu de temps après, afin de subvenir aux besoins de sa famille, il ouvre une école de grammaire. Parallèlement, il suit les enseignements de l’école théologique d’Alexandrie et se sensibilise aux thèses de Clément d’Alexandrie et de Platon. Il est un des premiers à faire le lien entre la philosophie grecque et le christianisme, et envisage ce dernier comme une véritable philosophie, se basant sur l’exégèse des écritures. Il met l’accent sur la nécessité de l’ascétisme, à tel point qu’il se castre lui-même afin de se soustraire aux tentations. A moins qu’il ait pris à la lettre la phrase de l’évangile de Saint Matthieu (19, 12) : “Il y a des eunuques qui se sont rendus tels eux-mêmes pour le royaume des Cieux.”?
Il débute ensuite son enseignement de ce qu’il appelle “la philosophie chrétienne”, qui commence à rayonner. De grandes personnalités, tels que le gouverneur d’Arabie, la mère de l’empereur Alexandre Sévère, cherchent à le rencontrer. Il voyage à Rome, Antioche, en Arabie, en Palestine. Lors d’un voyage à Césarée, il est ordonné prêtre par l'évêque Théoctiste, ce qui provoque la colère de l’évêque d’Alexandrie qui dénonce les thèses hérétiques du nouveau serviteur de Dieu ainsi que l’ordination d’un castrat. Il est alors excommunié et banni du diocèse d’Alexandrie.
Il s’installe à Césarée en 232 et voyage à Athènes, Nicopolis, Nicomédie. C’est à Césarée qu’il développera la majeure partie de son œuvre, soit l’exégèse biblique. Il y développe une école, dont Grégoire le thaumaturge sera l’élève, et produit de nombreux écrits, dont la plupart ont disparu.
Pendant les persécutions de l’empereur Dèce, il est emprisonné et torturé. Il meurt peu après des suites de ses blessures, vers 253. Il avait aspiré au martyre toute sa vie durant : “Si Dieu m'accordait d'être lavé dans mon sang, recevant ainsi le second baptême après avoir accepté la mort pour le Christ, je m'éloignerais certainement de ce monde... Mais ceux qui méritent ces choses sont bienheureux”.
Cependant, trois siècles plus tard, son œuvre sera controversée, en particulier ses thèses sur la préexistence de l’âme, sur la subordination de Jésus à son père et sur la restauration finale de toutes choses en leur état d’origine (apocatastase). Ses thèses sont condamnées sous l’empereur Justinien aux conciles de Constantinople de 543 et 553.
Il sera cependant réhabilité et son œuvre reste une référence majeure du christianisme, de par l’ampleur et la qualité de son exégèse biblique, que saint Thomas d’Aquin et bien d’autres se plairont à admirer.
Dans une audience générale du 25 avril 2007, Benoît XVI en fait l’éloge en ces termes : “Origène d'Alexandrie est réellement l'une des personnalités les plus déterminantes pour tout le développement de la pensée chrétienne. Il recueille l'héritage de Clément d'Alexandrie, (...) et le relance vers l'avenir de manière tellement innovatrice, qu'il imprime un tournant irréversible au développement de la pensée chrétienne. Ce fut un véritable "maître", (...) non seulement un théologien brillant, mais un témoin exemplaire de la doctrine qu'il transmettait : "Il enseigna", écrit Eusèbe de Césarée, (...) "que la conduite doit correspondre exactement à la parole, et ce fut surtout pour cela que, aidé par la grâce de Dieu, il poussa un grand nombre de personnes à l'imiter" (Hist. Eccl. 6, 3, 7).”
Œuvres d’Origène
Contre Celse
Sur les principes
Commentaire sur toute l’écriture sainte
De la prière
Exhortation au martyre
Homélies sur la Genèse
Citations d’Origène
- “Tant que nous sommes ici-bas, c'est comme si nous étions dans la main du potier : si le vase tombe de ses mains, il peut y porter remède et le refaire.”
- “Toute science vient de Dieu.”
- “Penses-tu que ce sont des fables et que l’Esprit Saint conte des histoires dans les Écritures ? C’est une instruction pour les âmes et c’est une doctrine spirituelle que celle-là qui te forme et t’apprend à venir chaque jour aux puits des Écritures, aux eaux de l’Esprit Saint, à y puiser sans cesse et à en rapporter chez toi un plein récipient.”
- “Heureux sont les yeux qui voient l’Esprit divin caché à l’intérieur sous le voile de la lettre ; et heureux sont ceux qui prêtent à cette audition les oreilles pures de l’homme intérieur.”
- “Ainsi donc, il faut prendre le Verbe de Dieu comme un puits, s’il cache un profond mystère, ou comme une source, si elle déborde et s’écoule en faveur des peuples.”
- “Tout ce qui ne s'exprime pas s'imprime”
- “Anne dit : Mon âme a exulté dans le Seigneur (1 R 2, 1). Il était nécessaire qu’elle ajoute : dans le Seigneur, car il y a une exultation qui n’est pas dans le Seigneur. Il est dit de même : Réjouissez-vous dans le Seigneur (Ph 4, 4), car on peut se réjouir dans des choses charnelles et non dans le Seigneur. Si je me réjouis de ce que j’ai trouvé un trésor visible, c’est une joie de la chair et elle n’est pas dans le Seigneur. Si je me réjouis de ce que les hommes me louent, peut-être même sans que je le mérite, ce n’est pas là se réjouir dans le Seigneur ; si je me réjouis des choses périssables et caduques, rien de tout cela ne produit une joie digne d’éloges. Si au contraire je me réjouis d’avoir été jugé digne de souffrir l’injustice pour le nom du Seigneur, cette joie est dans le Seigneur parce qu’il a dit à ce propos : Réjouissez-vous et exultez, car votre récompense est grande dans les cieux (Mt 5, 12).”
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