Les rites orientaux de la messe

Il existe vingt-trois Églises catholiques orientales, deux Églises protestantes et de nombreuses autres orthodoxes. Ces rites ont des façons différentes de célébrer la messe, par rapport à celle que nous connaissons, à savoir la messe catholique occidentale. Les rites orientaux sont majoritairement employés par les chrétiens d’Orient, mais également parfois par ceux vivant en Occident.

La liste des différents rites orientaux

Il y a cinq grands rites orientaux :

Le rite alexandrin, qui rassemble le rite copte, le rite éthiopien et le rite érythréen.
Le rite arménien
Le rite syriaque oriental, qui rassemble les rites chaldéen et syro-malabar
Le rite antiochien, aussi appelé syriaque occidental, qui rassemble les rites maronite, syriaque et syro-malankare
Le rite byzantin.

Les différentes spécificités des rites orientaux

Le rite alexandrin

Le rite copte comprend les rites de :

L’Église catholique copte → Le chef de cette Église porte le titre de Patriarche d’Alexandrie des Coptes et est confirmé par le pape.
L’Église copte orthodoxe (dite l’Église des trois conciles) → Cette Église antéchalcédonienne (qui jouit donc d’une indépendance totale et est Église non ralliée au concile de Chalcédoine de 451) et autocéphale rassemble environ 15 à 20 millions de baptisés, principalement en Égypte. Le chef de cette Église porte le titre de Pape d’Alexandrie et patriarche de la Prédication de saint Marc et de toute l’Afrique.

Le rite guèze (aussi appelé rite éthiopien ou abyssinien), qui est une variante du rite copte comportant des pratiques de l’Ancien Testament, comprend les rites de :

L’Église catholique éthiopienne → Le chef de cette Église porte le titre d’Archevêque métropolitain d’Addis-Abeba des Éthiopiens. Cette Église est née au XIVème siècle avec l’arrivée de missionnaires catholiques, probablement portugais.
L’Église catholique érythréenne → Le chef de cette Église porte le titre d’Archéparque métropolitain d’Asmara(capitale de l’Érythrée). La christianisation de ce pays date du début du IVème siècle.
L’Église éthiopienne orthodoxe → Cette Église emploie le rite guèze. Son chef porte le titre de Patriarche et catholicos d’Éthiopie. Cette Église a été assez isolée du reste du monde chrétien entre les IIIème et IVème siècle. Sa spiritualité, sa théologie et ses usages liturgiques sont marqués par l’Ancien Testament.
L’Église érythréenne orthodoxe → C’est une Église antéchalcédonienne et autocéphale qui fait partie de l’Église des trois conciles (Église qui ne reconnaît que les trois premiers conciles œcuméniques des premiers siècles du christianisme) et rassemble deux millions de fidèles, soit la moitié de la population de l'Érythrée. Le chef de cette Église porte le titre de Patriarche d’Érythrée.

Le rite arménien

Ce rite est apparenté aux rites syriaque occidental et byzantin.

L’Église catholique arménienne → Cette Église fait partie intégrante de l’Église catholique. Le chef de cette Église est approuvé par le pape et porte le titre de Patriarche.
L’Église apostolique arménienne → Cette Église fait partie de l’Église des trois conciles. Elle est chrétienne orthodoxe orientale autocéphale. Elle revendique son titre “d’apostolique” en faisant remonter ses origines aux apôtres Jude et Barthélémy. C’est la religion officielle de l’Arménie.

Le rite syriaque oriental

Le rite chaldéen, aussi appelé syriaque oriental, est à l’origine du rite de l’Église Perse. Il comprend :

Le rite de l’Église catholique chaldéenne → Le chef de cette Église porte le titre de Catholicos-Patriarche des Chaldéens et est reconnu par le pape. Cette Église fait partie intégrante de l’Église catholique.
Le rite de l’Église catholique syro-malabare → Cette Église a été établie à l’origine en Inde par saint Thomas. Le chef de cette Église porte le titre d'Archevêque majeur d’Ernakulam-Angamaly des Syro-Malabares, et est approuvé par le Saint Père.
Le rite de l’Église des deux conciles → Cette Église est antéchalcédonienne et reconnaît les professions de foi des deux premiers conciles œcuméniques des premiers siècles du christianisme (le premier concile de Nicée en 325 et le premier concile de Constantinople en 381).
Le rite de l’Église apostolique assyrienne de l’Orient → Cette Église est autocéphale et de tradition syriaque orientale. Elle fait partie de l’ensemble des Églises des deux conciles. Le chef de cette Église porte le titre de Catholicos-Patriarche de la Sainte Église Apostolique Assyrienne de l’Orient.
Le rite de l’Ancienne Église de l’Orient → Cette Église est autocéphale non canonique de tradition syriaque orientale. Elle fait partie de l’ensemble des Églises des deux conciles. Elle est née d’un schisme au sein de l’Église apostolique assyrienne de l’Orient en 1968.
Le rite de l’Église malabare orthodoxe → Cette Église est rattachée à l’Église apostolique assyrienne de l’Orient et est issue des chrétiens de saint Thomas (ensemble de communautés religieuses et d’Églises dans le Sud de l’Inde).

Le rite antiochien

Les rites maronite (anciennement appelé rite de l’Église d’Antioche) et syriaque occidental sont à l’origine du rite de l’Église d’Antioche (rite antiochien).

Ce rite comprend :

L’Église maronite → Elle fait partie des Églises catholiques orientales. Le chef de cette Église porte le titre de Patriarche d’Antioche des Maronites et est élu par le synode des évêques.
L’Église catholique syriaque → Elle fait partie des Églises catholiques orientales. Le chef de cette Église porte le titre de Patriarche d’Antioche et de tout l’Orient des Syriens. Il est élu par le synode des évêques et approuvé par le pape.
L’Église catholique syro-malankare → Cette Église fait partie des Églises orientales du Kerala, en Inde, en communion avec le siège de Rome depuis 1930. Elle suit le rite syriaque occidental. Le chef de cette Église porte le titre de Patriarche de Catholicos-Archevêque majeur de Trivandrum des Syro-Malankares. Il est élu par le synode des évêques et confirmé par le pape.
L’Église des trois conciles → C’est une Église antéchalcédonienne qui ne reconnaît que les trois premiers conciles œcuméniques des premiers siècles du christianisme (le premier concile de Nicée de 325, le premier concile de Constantinople en 381 et le concile d’Éphèse en 431). Cette Église rassemble environ soixante millions de baptisés.
L’Église syriaque orthodoxe → C’est une Église orientale autocéphale et fait partie des Églises des trois conciles. Le chef de cette Église porte le titre de Patriarche d’Antioche et de tout l’Orient.
L’Église malankare orthodoxe → C’est une Église antéchalcédonienne autocéphale du Kerala, en Inde. Elle fait partie des Églises des trois conciles. Le chef de cette Église porte le titre de Catholicos de l’Orient et Métropolite de Malankara.
L’Église syro-malankare orthodoxe → Elle fait partie des Églises des trois conciles et est rattachée canoniquement à l’Église syriaque orthodoxe. Elle se distingue toutefois de l’Église malankare orthodoxe.
L’Église syriaque orthodoxe antiochienne → C’est une Église vieille-calendariste (groupes orthodoxes traditionalistes en rupture avec les Églises orthodoxes principales). Elle jouit aujourd’hui d’une autonomie canonique depuis 2009.

Le rite byzantin ou rite constantinopolitain

Ce rite, et ses variantes, est utilisé par toutes les Églises orthodoxes et par les deux confessions protestantes d’Orient. Seules dix-sept Églises catholiques orientales l'utilisent. Les six autres utilisent d’autres rites orientaux.

C’est un prêtre qui préside les offices, assisté d’un diacre, et, régulièrement d’un lecteur également. La plupart des prières du prêtre sont des prières dites “secrètes” car récitées à voix basse. Le diacre doit quant à lui prier toutes les litanies. Le lecteur doit réciter les “prières initiales”, les psaumes (aussi appelés cathismes) et d’autres prières.

Ce rite comprend trois liturgies (trois déroulement types de messe) :

La messe de saint Jean Chrysostome, la plus fréquemment utilisée, célébrée dans la matinée
La messe de saint Basile, célébrée dix fois par ans, après les Vêpres (office du soir)
La messe des “saints Dons Présanctifiés”, célébrée en Carême (sauf les dimanches de Carême), normalement après les Vêpres également.

Les offices du rite byzantin sont, généralement, plus longs que les offices du rite latin (en forme ordinaire).

Prière pour les chrétiens d’Orient

“Notre Père tout puissant, nous te prions par l'intercession de Jésus-Christ, de nous combler de ton amour, et de nous délivrer de toute offense. Que le Saint-Esprit nous guide pour vivre l'amour, la sincérité et le sacrifice, avec modestie et sans hypocrisie.

Ô Père, nous croyons que tu permets de nous soumettre aux épreuves, et que tout est au service du bien de ceux qui t'aiment. Délivre-nous de la peur, de l'inquiétude et de la tristesse, donne-nous la foi, le courage et la sagesse face aux difficultés.

Dieu, notre père miséricordieux, tu es notre créateur, et notre refuge. Nous prions pour tous les fidèles dans le monde. Délivre-nous des guerres et des épidémies, protège la Terre, guéris ceux qui souffrent de cette pandémie, nous te prions, et nous nous remettons à toi Seigneur. Ô Seigneur Jésus-Christ, Dieu de la miséricorde et source du Bien, aie pitié de nous, brise les chaînes du péché, et guide nos pas vers ton Amour pour nous ressourcer, et devenir les disciples de l'Évangile.

Bénis-nous Seigneur pour pouvoir mener une vie spirituelle et terrestre selon ton enseignement. Protège-nous du désespoir, et donne-nous l'espérance et le courage pour reconnaître ton chemin au milieu des ténèbres et des douleurs.

Seigneur, nous te demandons par l'intercession de la Sainte Vierge Marie, de protéger ton peuple et tous les chrétiens d'Orient, comme nous te prions pour sauvegarder nos pays du Proche-Orient, berceau du christianisme et des civilisations. Protège notre deuxième pays, la France, pour qu'il reste toujours un pays de liberté, d'égalité et de fraternité.

Seigneur, aie pitié de nos défunts, qu'ils reposent en paix auprès de toi, et que toute épreuve et difficulté soit le chemin qui nous mène vers toi. Seigneur, bénis-nous, bénis ton peuple.

Gloire à Toi Seigneur, maintenant et pour les siècles des siècles, Amen.”