Le culte protestant, qu’est-ce ?

Le protestantisme est une des trois confessions appartenant au christianisme, avec le catholicisme et l’orthodoxie. La religion protestante rassemble les Églises issues de la Réforme du XVIème siècle et ne reconnaît donc pas l’autorité du pape. 

Pour le protestantisme, on ne parle pas de messe, comme pour le catholicisme ou l’orthodoxie, mais de culte. 

Il s’agit donc de s’intéresser à l’origine du protestantisme et de son culte mais également au déroulement de ce dernier et aux principales différences entre le culte protestant et la messe catholique.

Comment est né le protestantisme ?

Le protestantisme est né le 31 octobre 1517 avec le moine augustin allemand et docteur en théologie, Martin Luther.Il publie ce jour-là Les 95 Thèses dénonçant, selon lui, les travers de l’Église catholique romaine (comme la vente des indulgences par exemple) et affirme également que la Bible doit être la seule autorité sur laquelle repose la foi. Martin Luther est excommunié en 1521. Dès 1526, ce nouveau culte prend un essor considérable. 

Ce qui n’est pas du goût de l’Église et de l’empereur Charles Quint qui décide d’endiguer la propagation des thèses luthériennes et, en 1529, réinstaure le culte catholique dans son Saint-Empire romain germanique et la messe en latin. 

Malgré cela, le luthéranisme se répand dans toute l’Europe, notamment par l’adhésion de nombreux princes allemands, en quête d’indépendance par rapport au pape et à l’empereur. À partir de 1529, le protestantisme devient religion d’État en Suède, puis au Danemark en 1536. 

En 1545, le concile de Trente est réuni, en réaction à la montée du protestantisme. Les dogmes et la discipline de l’Église catholique y sont réaffirmés. Le concile s’achève en 1563.
Durant les siècles suivants, les guerres de religion vont se multiplier entre catholiques et protestants. Elles prendront fin en 1598.
Aujourd’hui, le protestantisme rassemble 900 millions de personnes, dont 300 millions dans les Églises directement influencées par la Réforme de Luther et 600 millions dans les nouvelles Églises protestantes, principalement évangéliques (comprenant l’anabaptisme, le baptisme et le pentecôtisme).

Origine du culte protestant

Le culte protestant tient son origine, comme la messe catholique, dans le culte juif. La célébration de l’Eucharistie s’appuie également sur la Sainte Cène, le dernier repas du Christ avec ses apôtres. Par ailleurs, saint Paul (ou Paul de Tarse pour les protestants) dans sa première lettre aux Corinthiens précise que les principaux éléments composant le culte chrétien sont la louange, l’enseignement (ou sermon), l’offrande et la Sainte-Cène (ou communion). Le protestantisme s’appuie donc sur tout cela.
Par ailleurs, en 1526, Martin Luther publie, ce qu’il a appelé, “la messe allemande”. C’est un ordre du service religieux qui conserve celui de la messe mais qui le dépouille de toute connotation sacrificielle. Il dit en effet : “le saint Sacrement n'a pas été institué pour que l'on en fasse un sacrifice expiatoire - car ce sacrifice a déjà été consommé sur la croix - mais pour qu'il serve à réveiller en nous la foi, et à réconforter les consciences”. Luther insiste également sur le fait que l’Évangile doit absolument être compris par tous. Le culte doit donc être pratiqué en langue vernaculaire (langue du pays). Le latin n’est utilisé que pour les cultes en milieu universitaire. Enfin, il s’attache à promouvoir le chant d’assemblée et non plus simplement le chant de la chorale. Il conserve certaines mélodies catholiques mais cherche surtout des airs simples et faciles à retenir. 

Déroulement du culte protestant

Le culte débute par l’accueil de l’assemblée, suivie d’une salutation et d’un chant de louange. Il se poursuit par le chant d’un psaume, d’une confession au péché (qui s’apparente au Je confesse à Dieu), l’annonce du pardon de Dieu et le rappel de sa volonté. Tout cela est ponctué de prières et de réponses chantées, choisies en fonction des temps liturgiques. 

Le moment de la prédication est le moment central et constitutif du culte protestant. La lecture de l’Ancien Testament ou de l’Évangile (ou des deux) est précédée d’une prière invoquant l’Esprit Saint, appelée prière d’illumination. La prédication dure entre 15 et 20 minutes et a pour but d’aider les fidèles à réfléchir aux messages des lectures du jour et à leur application dans la vie quotidienne. 

Après cela vient un temps de musique puis, l’assemblée confesse sa foi en récitant soit le Symbole des apôtres soit une des confessions des Églises issues de la Réforme, ou encore une confession du choix personnel de l’officiant. 

Ensuite, le célébrant peut donner des nouvelles du monde et de la vie de l’Église (sur le plan local, régional ou national) en faisant des annonces. Après cela, l’offrande a lieu.

Enfin, le culte se termine par une prière d’intercession et un envoi pour que les fidèles soient des témoins de l’amour du Christ. 

Au cours du culte, l’Eucharistie peut être célébrée, mais cela n’est pas systématique. Elle est célébrée à fréquence variable selon les paroisses (tous les dimanches ou seulement deux fois par an par exemple). Il peut également y avoir le baptême d’adultes ou d’enfants. 

Principales différences entre le culte protestant et la messe catholique

Avant de parler des différences entre le culte protestant et la messe catholique, il semble important de rappeler le point commun essentiel à ces deux confessions : la résurrection de Jésus-Christ et le Salut qui en résulte. En effet, là est le plus important pour ces deux religions. Par ailleurs, durant le culte, ou la messe, sont dites ou chantées les mêmes prières et la Bible est lue.

Une des principales différences est que la Cène n’est pas, pour les protestants, un élément obligatoire du culte. En effet, le culte est plus centré sur la parole (sur la prédication) que sur les gestes liturgiques à proprement parler. Ce qui fait le centre de la messe, pour les catholiques, c’est l’Eucharistie. Ce qui fait le centre du culte, pour les protestants, c’est la lecture de la Bible. De plus, les protestants ne croient pas au mystère de la transsubstantiation. Ils croient cependant à la présence réelle de Jésus de manière spirituelle dans l’assemblée lors de la Cène. 

En revanche, les luthériens célèbrent systématiquement l’Eucharistie. 

Par ailleurs, lorsque la Sainte Cène est célébrée chez les protestants, ils ne communient pas seul, un par un, devant le prêtre. Ils se mettent en cercle autour du temple et chacun partage le pain et le vin.

Les protestants n’ont pas véritablement besoin de temple ou de bâtiment pour exercer leur culte. En effet, il arrive que le culte soit célébré chez des particuliers, notamment dans les pays où le christianisme est interdit. Par ailleurs, le temple n’est ni un lieu consacré ni un lieu sacré. 

Les protestants n’ont que deux sacrements : le baptême (qui se fait à l’âge adulte chez les évangélistes) et l’Eucharistie. Le mariage n’est pas un sacrement mais une bénédiction. La confirmation prend plutôt la forme d’une profession de foi pour les protestants. Ils renouvellent simplement leur engagement baptismal sans que cela soit un sacrement.

Enfin, une différence majeure entre les deux confessions, et non pas simplement dans la façon de célébrer le culte, estla croyance en la Sainte Vierge Marie et les saints. En effet, les protestants n’y croient pas. 

Ils ne croient pas non plus au purgatoire. Pour les protestants, le sort du chrétien est fixé à sa mort. S’il a été bon pendant sa vie et qu’il a demandé pardon pour ses péchés, il ira rejoindre le Père au paradis. Dans le cas contraire, il ira en enfer.

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