Le reiki est-il compatible avec la foi chrétienne ?

Dans un monde en quête de guérison et de sens, le Reiki attire de nombreuses âmes en recherche de paix intérieure, d’harmonie et de lumière. Issu d’une tradition japonaise aux racines spirituelles profondes, il se présente comme une pratique énergétique fondée sur l’imposition des mains, le flux vital et l’union avec une énergie universelle. À l’instar d’autres approches inspirées du courant new age, il séduit par ses promesses de bien-être, d’alignement et de reconnexion à soi. Nombreux sont ceux qui, parfois de bonne foi, s’y tournent comme vers un chemin de consolation dans les épreuves du corps ou de l’âme.

Mais qu’en est-il à la lumière de l’Évangile ? Le chrétien, appelé à discerner, ne peut s'engager à la légère sur une voie où s’entrelacent techniques énergétiques, symboles ésotériques et philosophies orientales. Derrière les gestes simples et les mots doux se dessinent des fondements spirituels qui interrogent la foi, la nature de Dieu, la médiation divine et la source véritable de toute guérison. Il devient alors essentiel de s’arrêter, de s’éclairer sur les origines du reiki, d’en mesurer la portée, d’en sonder la compatibilité avec la révélation chrétienne, et de ne pas ignorer les dangers dissimulés sous l’apparente lumière.

Le reiki : origines et fondements

Le reiki est une pratique née au Japon à la fin du XIXᵉ siècle, sous l’impulsion de Mikao Usui, un maître japonais d’une forme de bouddhisme ésotérique (le Shingon) qui, après une quête spirituelle intense mêlant méditation, bouddhisme, arts martiaux et disciplines ascétiques, aurait reçu cette « révélation » lors d’un jeûne prolongé sur le mont Kurama. Selon la tradition transmise par ses disciples, il aurait été « illuminé » et doté de la capacité de transmettre cette énergie de guérison. De là naît le système de Reiki Usui, qui sera ensuite codifié, structuré et diffusé par ses successeurs, notamment Chujiro Hayashi et Hawayo Takata, qui introduira la pratique en Occident. 

Selon ses fondements, la maladie résulterait d’un déséquilibre ou d’un blocage dans le flux de l’« énergie vitale » qui traverse tout être vivant. Pour rétablir cette harmonie, le praticien appose ses mains sur différentes parties du corps afin de favoriser la circulation de cette énergie dite universelle. L’enseignement du reiki inclut également des rituels d’initiation marqués par l’usage de symboles considérés comme sacrés, transmis au cours de cérémonies spécifiques.

Quelle source de guérison pour le reiki ? 

L’être humain porte en lui une soif profonde de réconciliation intérieure, de paix et de guérison, tant du corps que de l’âme. Cette quête de mieux-être, souvent née dans la fragilité ou la souffrance, est une aspiration noble et universelle. Le reiki, en promettant d’apaiser les maux par le simple geste de l’imposition des mains, répond à ce besoin d’espérance et de lumière.

Cependant, il importe de distinguer le désir sincère de guérison de la nature des moyens employés. Dans le domaine des médecines alternatives, la foi chrétienne stipule que toute véritable guérison émane de Dieu, source unique de vie et d’amour, qui agit selon sa sagesse, parfois mystérieuse, par des voies souvent invisibles. La prière, les sacrements et la présence vivifiante de l’Esprit-Saint sont les chemins authentiques où le chrétien puise force et consolation.

Le reiki, en invoquant une énergie impersonnelle et universelle, risque d’induire une confusion spirituelle subtile. Il tend à présenter la guérison comme le fruit d’une force neutre, accessible par la simple maîtrise technique, éloignant ainsi l’homme du mystère d’un Dieu personnel, vivant et aimant. Cette illusion peut, en retour, fragiliser la foi, en suggérant que l’homme se suffit à lui-même, ou qu’il peut s’approprier un pouvoir sans référence à la transcendance véritable.

Le discernement chrétien appelle donc à regarder avec prudence cette pratique. L’aspiration à la paix et à la santé est légitime et digne de respect, mais la source d’où procède toute guérison spirituelle doit être claire : elle est en Dieu seul. Toute démarche qui brouille ce lien essentiel mérite d’être interrogée avec lucidité et humilité.

Regard de l’Eglise et des théologiens chrétiens 

Face à l’essor des pratiques énergétiques telles que le reiki, l’Église catholique a pris soin de proposer un enseignement éclairé, invitant au discernement et à la fidélité à la foi. Dès 2009, la Conférence des évêques des États-Unis a publié une note rappelant que ces méthodes, bien qu’apparemment bienveillantes, reposent sur des présupposés incompatibles avec la doctrine chrétienne. Elles s’inscrivent dans une vision du monde où l’énergie impersonnelle et universelle remplace la personne vivante de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit.

Les théologiens soulignent que la guérison chrétienne ne peut être réduite à une manipulation d’énergies invisibles ou à un rituel technique. Elle est avant tout une grâce divine, don de l’Esprit Saint, qui agit dans la liberté et la foi. Le Christ est le seul médiateur entre Dieu et les hommes, et c’est en Lui que réside la source véritable de toute vie et toute guérison.

Le danger du Reiki réside également dans le risque de syncrétisme, ce mélange confus de croyances et de pratiques spirituelles étrangères à la révélation chrétienne. Cette approche relativise la singularité du Dieu trinitaire et de son œuvre salvifique, au profit d’une spiritualité floue, où toutes les voies se vaudraient. Une telle attitude, bien que séduisante dans un monde pluraliste, écarte la vérité de l’Évangile et peut conduire à un appauvrissement de la foi.

En outre, les prêtres et guides spirituels avertissent contre le relativisme spirituel, qui consiste à adopter sans critique tout ce qui paraît efficace ou « spirituel », au risque de perdre le sens profond de la communion avec Dieu. La fidélité au Christ appelle à une vigilance constante, à une prière ardente et à un enracinement solide dans la tradition apostolique.

Ainsi, le regard de l’Église invite à la prudence et au refus de toute dérive. Il appelle les croyants à s’appuyer sur la richesse des sacrements, sur la prière, et sur une vie intérieure nourrie par l’Écriture et l’Esprit, pour trouver en Dieu seul la paix véritable et la guérison profonde.

Dérives, dangers : témoignages sur le reiki

Pratiquer le Reiki, surtout lorsqu’on ignore ses fondements spirituels, peut exposer à de réelles conséquences dangereuses : troubles intérieurs, dépendance affective ou énergétique, éloignement de la prière chrétienne. Le recours à des symboles ésotériques, à des rituels d’initiation ou à des invocations d’énergies prétendument universelles ouvre parfois des portes sur un monde invisible dont les lois échappent à la personne. Cette absence de maîtrise spirituelle, alliée à une recherche sincère de guérison, peut hélas conduire non vers la paix, mais vers l’égarement. Il importe dès lors de rappeler la nécessité de la prière, du discernement et d’un accompagnement spirituel attentif pour ceux qui ont pratiqué ou reçu des soins de Reiki, souvent de bonne foi mais sans conscience des enjeux profonds.

Sur des sites chrétiens, des témoins racontent ainsi des effets insidieux : confusion grandissante, agitation intérieure, perte de repères spirituels. Une femme confie avoir ressenti une paix trompeuse, mêlée à une peur sourde, comme si une force étrangère avait envahi son intériorité. Une autre relate comment, après une séance, des cauchemars violents et un trouble de plus en plus constant l’ont peu à peu éloignée de la prière et de la fréquentation des sacrements.

Une praticienne reiki, Nelly Gillant, raconte dans plusieurs médias chrétiens comment, après des années passées dans le new age et la pratique du reiki, elle a vécu des phénomènes troublants : cris, transes, changements de comportement agressifs. Ces expériences l’ont conduite à une profonde remise en question. Par la prière et une révélation spirituelle, elle s’est tournée vers la foi catholique, trouvant enfin la paix après une délivrance intense. Son témoignage met en garde contre les dangers occultes du reiki et affirme que la véritable guérison ne se trouve que dans le Christ.

Certains maîtres reconnaissent désormais que les énergies mobilisées dans le reiki ne sont pas forcément uniquement bienfaisantes. Eckart Warnecke, psychothérapeute et maître en training autogène et en reiki, rapporte avoir été profondément bouleversé par une expérience négative vécue lors de son parcours. Dans un moment de lucidité, il s’interroge : « À quoi bon accumuler lumière et amour si, en silence, des forces obscures et destructrices pénètrent aussi en nous ? »

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  1. https://theonoptie.org/2019/06/29/le-fondement-spirituel-du-reiki/
  2. https://www.mariereine.com/reiki-experience-a-ne-connaitre/
  3. https://www.charis.international/fr/le-reiki-est-il-compatible-avec-le-christianisme/
  4. https://www.cath.ch/newsf/etats-unis-les-eveques-americains-mettent-en-garde-contre-la-pratique-du-reiki/

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