Les états modifiés de conscience : définition, pratiques et dangers
Un état de conscience modifié est un état de conscience différent de celui d’un état d’éveil ordinaire. L’activité cérébrale n’est pas la même que lors de l’éveil, ce qui engendre une conscience de soi et un rapport au monde différent, altéré. Les états de consciences modifiés peuvent être provoqués ou bien subits, en fonction des circonstances. Dans certaines pratiques méditatives du New-Age, cet état de conscience modifié est particulièrement recherché. Parmi les états de conscience modifiés, on peut retrouver le sommeil (le rêve), l’hypnose, les hallucinations, la transe hypnotique, etc. Voyons plus en détails ce qu’est un état de conscience modifié, dans quelles circonstances il peut s’appliquer et quels sont ses dangers à la lumière de l’Évangile.
Définition d’un état de conscience modifié : activité cérébrale et conscience de soi
Un état de conscience modifié est un état ou la fréquence des ondes cérébrales diffère d’un état d’éveil. Cet état place la conscience à mi-chemin entre l’éveil et le sommeil. Quand une personne se trouve en état de conscience modifiée, son activité cérébrale passe de l’hémisphère gauche (associé à l’analyse des situations et à la logique) à l’hémisphère droit (associé au rêve, à l’intuition et à l’imagination). Ces états s'accompagnent souvent d'une altération de la perception du temps, de l'espace, de soi-même et de la réalité extérieure. L’altération de la conscience se joue sur trois aspects différents : l’éveil, la conscience de soi et la perception réaliste de son environnement. Si ces trois composantes sont actives, la conscience se trouve dans son état d’éveil “normal”, si l’une d’entre elle fait défaut, l’état de la conscience se trouve alors modifié.
Certaines techniques utilisées dans les courants New Age, comme la méditation binaurale, la méditation transcendantale ou l’usage de certaines plantes psychotropes, visent délibérément à induire ces états. L’objectif est généralement de se connecter à son “moi profond”, recevoir des révélations, ou bien s’ouvrir la “conscience cosmique”. Ces états peuvent être provoqués, mais ils peuvent également apparaître sans intervention de la volonté, comme lors d’une hallucination ou après un choc traumatique.
Les états de conscience modifiés se distinguent de certaines pathologies psychiatriques, comme la schizophrénie, par leur dimension passagère.
Les états modifiés de conscience : pratiques et circonstances
Les états de conscience modifiés ont pu être utilisés pour diverses raisons au fil de l’histoire.
Dimension spirituelle dans l’histoire des civilisations
Les états de conscience modifiés sont utilisés depuis l’Antiquité, pour des raisons religieuses, mystiques ou initiatiques :
- Chez les chamanes, la transe est une pratique ancienne utilisée pour des guérisons, pour communiquer avec des esprits ou encore, pour acquérir des connaissances et révélations. Ces transes peuvent être provoquées par la danse, le jeûne ou bien la consommation de plantes psychotropes.
- Dans des écrits de la Grèce antique, on observe le terme “mania” qui décrit cet état de conscience modifié, qui peut atteindre différents degrés d’intensité. Au sein du temple de Delphes, la Pythie (prêtresse) avait pour mission d’entrer dans des états de transe prophétique afin de délivrer des messages (oracles) d’ordre personnel, politique ou militaire aux pèlerins venus obtenir des réponses.
- Dans certaines pratiques orientales comme le yoga, la méditation transcendantale ou la méditation zazen, l’état de conscience modifié est pratiqué dans le but d'atteindre une dissolution du “moi” ou “ego”, un éveil spirituel ou bien une libération karmique.
Longtemps utilisés pour acquérir des connaissances pour soi ou pour la société, les états modifiés de conscience sont aujourd’hui principalement utilisés à des fins médicales ou psychologiques.
Pratiques modernes : sophrologie, méditation et hypnose médicale
Aujourd’hui, les états de consciences modifiés peuvent être utilisés à des fins de bien-être, de gestion du stress ou bien comme anesthésiant dans les cas d’interventions chirurgicales. Parmi les techniques de bien-être contemporaines et de gestion du stress, on retrouve la pratique de la sophrologie ou la méditation de pleine conscience.
- Dans la sophrologie, le processus de détente physiologique vise à atteindre une conscience sophronique (état modifié de conscience, entre l’éveil et le sommeil). Elle peut être utilisée en milieu scolaire ou médical et aiderait à atteindre une profonde détente et une conscience élargie.
- La méditation de pleine conscience ou “mindfulness” est une pratique dérivée du bouddhisme qui propose une détente du corps et de l’esprit en focalisant son attention sur sa respiration ou sur ce que les sens externes perçoivent de l’environnement extérieur. L’idée est de demeurer un maximum dans l’instant présent en pratiquant l’ici et maintenant.
La médecine occidentale utilise certaines formes d’états modifiés de conscience à des fins thérapeutiques. L’hypnose médicale est une pratique qui peut être employée lors d’interventions chirurgicales pour endormir les patients, car cette diminution de l’activité cérébrale modifie la perception de la douleur. L’hypnose peut également être utilisée dans la gestion de phobies, du stress post-traumatique ou encore pour soulager certaines douleurs.
Dans certains cas, les états modifiés de conscience peuvent apparaître involontairement (traumatismes émotionnels, manque de sommeil, fièvre, etc).
Bien que certains bienfaits de ces états de conscience modifiés soient reconnus par la médecine, ils comportent certains dangers.
Quels dangers comportent les états de conscience modifiés ?
Voici une liste non exhaustive des dangers potentiels liés aux états modifiés de conscience :
- Altération durable de la perception de la réalité. Certaines pratiques comme l’hypnose ou la méditation profonde, pratiquées à répétition et sans cadre, peuvent provoquer une perte de repères sensoriels et cognitifs.
- Perturbation du fonctionnement neurologique. Certains états, provoqués par la prise de substances psychotropes, affectent la chimie du cerveau. La conscience de soi est perturbée et peut entraîner des hallucinations, des addictions, des cauchemars, voire dans certains cas, des décompensations psychiatriques.
- Risques de dépendance ou de dissociation. La pratique de certains types de méditation peut rendre les pratiquants addicts à cet état de conscience modifié. Parfois, elle peut également engendrer des dissociations ou dépersonnalisations.
Ces expériences peuvent altérer durablement le rapport au réel, ouvrir des portes spirituelles incontrôlées, et exposer le pratiquant à des influences qui échappent à son contrôle rationnel. C’est pourquoi il est important d'examiner ces états de conscience à la lumière de la foi chrétienne et du discernement spirituel.
Les états de conscience modifiés à la lumière de l’Évangile
Si certaines traditions et cultures ont cherché à provoquer des états modifiés de conscience pour atteindre un certain seuil de connaissance ou une illumination, la foi chrétienne propose un chemin bien différent et met en garde contre ces pratiques. Les Écritures Saintes incitent à la maîtrise de soi et à la sobriété : “Alors, ne restons pas endormis comme les autres, mais soyons vigilants et restons sobres” (1 Thessaloniciens 5, 6). Dans certaines pratiques contemporaines comme la méditation bouddhiste, l’hypnose ou la transe, le méditant abandonne volontairement le contrôle de son esprit. Or, la Parole de Dieu invite à renouveler et à cultiver notre intelligence, non à la suspendre. Il est dit dans la lettre de Saint-Paul aux Romains : “Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour discerner quelle est la volonté de Dieu” (Romains 12, 2). Jésus ne propose pas d’atteindre une autre conscience, mais d’être transformé par l’Esprit Saint dans la lucidité et la vérité.
La Bible nous met également en garde contre les pratiques qui peuvent ouvrir une porte à d’autres influences spirituelles que celles du Saint-Esprit. Il est même interdit d’entrer en contacts avec les esprits, de pratiquer la divination ou des états de conscience altérés à des fins ésotériques : “On ne trouvera chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui scrute les présages, ou pratique astrologie, incantation, enchantement, personne qui use de magie, interroge les spectres et les esprits, ou consulte les morts. Car quiconque fait cela est en abomination pour le Seigneur, et c’est à cause de telles abominations que le Seigneur ton Dieu dépossède les nations devant toi.” (Deutéronome 18, 10-12).
Enfin, Dieu nous conseille de rester éveillé pour se préparer à sa venue dans le monde, et non à endormir sa conscience : “Prenez garde, restez éveillés : car vous ne savez pas quand ce sera le moment.” (Mc 13, 33-37). Bien que la foi catholique nous invite à un abandon total en la divine providence, il s’agit d’un acte de confiance envers la personne de Dieu qui nous aime et qui veut notre bien. Cet abandon se distingue donc des états de conscience modifiés, car ce n’est pas un rejet temporaire de sa propre conscience, mais une confiance en une autre intelligence, bien supérieure à la nôtre.
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