La traduction en français de la formule bénédictine “ora et labora” est “prie et travaille”. Cet adage - et plus précisément la formule originale tirée de la règle de saint Benoît : “Ora, lege et labora” - présente les trois piliers de la vie bénédictine et cistercienne : Prier, Lire et Travailler. Mais au-delà des moines, pour qui saint Benoît de Nursie a écrit cette règle, n’y a-t-il pas un chemin spirituel pour chacun de nous ? Découvrez la signification et la mise en œuvre de cette règle d’or monastique mais aussi des conseils pour l’adapter à notre quotidien dans le monde.
La prière est au cœur de la règle édictée par le père du monachisme chrétien. Office divin, prière personnelle et communautaire, structurent la vie des moines. Ce n’est pas un hasard si le terme “Ora” commence la formule : la prière est le premier et le principal pilier de la vie monastique.
La vie des moines est notamment rythmée par la liturgie des heures et par ces 7 rendez-vous quotidiens que sont les Vigiles (ou Matines), Laudes, Tierce, Sexte, None, Vêpres, Complies.
“Le Prophète a dit : Sept fois le jour j’ai chanté tes louanges. Nous remplirons aussi nous-mêmes ce nombre sacré de sept, si aux Laudes, Prime, Tierce, Sexte, None, Vêpres et Complies, nous nous acquittons des devoirs de notre service. Car c’est à ces heures du jour que s’applique la parole : J’ai célébré tes louanges sept fois le jour, comme c’est au sujet des Vigiles de la nuit que le même Prophète a dit : Au milieu de la nuit, je me levais pour te louer. Offrons donc à ces Heures-là nos louanges à notre Créateur des jugements de sa justice : c’est-à-dire aux Laudes, Prime, Tierce, Sexte, None, Vêpres, Complies ; et la nuit, levons-nous pour le louer.” (art. 115)
Si nous ne pouvons pas appliquer l’emploi du temps des moines au nôtre, nous pouvons toutefois nous en inspirer sur deux éléments pour favoriser notre vie de prière :
1- mettre en place des rendez-vous avec Dieu:
2 - intégrer la prière au cœur de nos heures : même au travail ou au milieu de nos obligations, nous pouvons identifier 2 ou 3 moments de notre journée pour dire une courte prière, un mot de louange ou de bénédiction dans le silence de notre cœur. Cela peut être avec un rapide bénédicité, avant le repas, une courte prière pour confier notre tâche au Seigneur au moment de partir au travail ou un signe de croix comme premier geste du matin.
Si le mot Lege renvoie à la lecture, il ne s’agit pas de n’importe quelle lecture. Il s’agit de la lecture des Saintes Ecritures, mais aussi celle de la règle de saint Benoît dont les moines relisent quotidiennement un passage.
La lecture de la Parole peut se faire avec la pratique de la lectio divina qui est une lecture priante de la Bible. Les repas sont aussi un temps pour se nourrir de la parole de Dieu comme le montre cet article de la règle bénédictine : “La lecture ne doit jamais manquer à la table des frères. Il ne faut pas que le premier venu s’empare du livre et le lise ; mais un lecteur entrera en fonction le dimanche pour une semaine entière. Après la Messe et la Communion, il commencera par se recommander aux prières de tous, afin que Dieu détourne de lui toute exaltation d’esprit. Et il dira ce verset que tous répéteront trois fois après lui dans l’oratoire : Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange. Et après avoir ainsi reçu la bénédiction, il entrera en fonction.” (art 179)
La lectio divina est accessible à tous. Cette forme de méditation des Saintes Ecritures se fait en 4 étapes :
(Retrouvez un pas à pas pour une première séance de lectio divina)
Saint Benoît souligne l’importance du travail manuel pour les moines qui, jusque-là étaient surtout occupés à la prière.
“L’oisiveté est ennemie de l’âme. Les frères doivent donc consacrer certaines heures au travail des mains et d’autres à la lecture des choses divines. C’est pourquoi nous croyons devoir régler comme il suit ce double partage de la journée (reprenant la tradition biblique, la journée est découpée en douze heures de durée variable, de l'aube au crépuscule – où la première heure correspond de nos jours à six heures du matin).” (art. 215)
Le travail manuel ne détourne pas de la prière et permet de cultiver des vertus telles que l’humilité, l’obéissance, la patience, la charité. Il permet aussi de se rapprocher de Jésus qui était lui-même charpentier avant sa vie publique.
Saint Benoît nous invite à poser un autre regard sur notre travail. Quel que soit ce que nous faisons, qu’il s’agisse d’une activité professionnelle, bénévole, au sein de son foyer, tout labeur qui nous permet d’offrir notre énergie et nos forces (physiques ou intellectuelles) au service du bien commun peut être source d’épanouissement spirituel.
Les Pères du désert soulignaient déjà l’intérêt du labeur corporel pour notre équilibre intérieur.
Avant chacune de nos tâches, si humbles soient-elles, nous pouvons l’offrir à Dieu et - tout en travaillant - méditer sa Parole :
(Retrouvez d’autres citations de la Bible sur le travail)
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1- “Ora et Labora” signifie “prie et travaille”
2 - La formule complète, issue de la règle de saint Benoît, est en fait : “Ora, Lege et Labora” (Prie, lis et travaille)
2 - La règle de saint Benoît, écrite par Benoît de Nursie, organise la vie quotidienne des moines dans les monastères régis par cette règle (bénédictins et cisterciens entre autres).
3- Cette règle peut inspirer les laïcs également, notamment dans l’organisation de temps et d’habitudes de prières, dans la lecture quotidienne de la Parole de Dieu et en permettant un autre rapport au travail.
4- La lectio divina est une forme de méditation des écritures saintes accessibles à chacun.