Le blasphème : enseignement de l’Église catholique

Le blasphème est l’un des péchés les plus graves contre Dieu, car il s’attaque directement à ce qu’il y a de plus saint : le Nom de Dieu. Il blesse également profondément les croyants. Dans cet article d’Hozana, nous examinerons la définition du blasphème, ce que la Parole de Dieu en dit, le blasphème contre l’Esprit Saint, le sens du blasphème dans la vie chrétienne, la condamnation de ce péché par l’Église, ses formes modernes et les moyens de le réparer.

A la fin de cet article, nous vous invitons à lire nos autres articles sur la vie chrétienne et sur le Catéchisme de l’Église catholique.

Le blasphème : définition

Le Catéchisme de l’Église catholique définit ainsi le blasphème :

« Le blasphème s’oppose directement au deuxième commandement. Il consiste à proférer contre Dieu — intérieurement ou extérieurement — des paroles de haine, de reproche, de défi, à dire du mal de Dieu, à manquer de respect envers Lui dans ses propos, à abuser du nom de Dieu. S. Jacques réprouve “ceux qui blasphèment le beau Nom (de Jésus) qui a été invoqué sur eux” (Jc 2,7). L’interdiction du blasphème s’étend aux paroles contre l’Église du Christ, les saints, les choses sacrées. Il est encore blasphématoire de recourir au nom de Dieu pour couvrir des pratiques criminelles, réduire des peuples en servitude, torturer ou mettre à mort. L’abus du nom de Dieu pour commettre un crime provoque le rejet de la religion.
 Le blasphème est contraire au respect dû à Dieu et à son saint nom. Il est de soi un péché grave
. » (CEC n° 2148)

Le Catéchisme condamne aussi le blasphème contre l’Esprit Saint, c’est-à-dire le refus d’accueillir la miséricorde de Dieu (nous le verrons plus loin) :

« Tout péché et blasphème sera remis aux hommes, mais le blasphème contre l'Esprit ne sera pas remis » (Mt 12:31; cf. Mc 3:29; Lc 12:10). Il n’y a pas de limites à la miséricorde de Dieu, mais celui qui refuse délibérément d’accueillir cette miséricorde par le repentir rejette le pardon de ses péchés et le salut offert par l’Esprit Saint. Un tel endurcissement peut conduire à l’impénitence finale et à la perte éternelle. (CEC n° 1864)

Le blasphème dans la Bible

Pour comprendre le blasphème, il faut partir des Saintes Écritures. Dans la Bible, le blasphème désigne toute parole ou attitude qui offense la sainteté de Dieu ou profane son Nom.

Le blasphème dans l’Ancien Testament

Dans l’Ancien Testament, le Nom de Dieu ne doit pas être prononcé en vain : « Tu n’invoqueras pas en vain le nom du Seigneur ton Dieu, car le Seigneur ne laissera pas impuni celui qui invoque en vain son nom » (Exode 20,7)

Jésus accusé à tort de blasphème dans les Évangiles

Dans les Évangiles, Jésus lui-même est accusé de blasphémer par ceux qui refusent de croire en sa divinité :

« Pourquoi celui-là parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? » (Marc 2,7)

« C’est pourquoi, de plus en plus, les Juifs cherchaient à le tuer, car non seulement il ne respectait pas le sabbat, mais encore il disait que Dieu était son propre Père, et il se faisait ainsi l’égal de Dieu. » (Jean 5,18)

« Ils lui répondirent : “Ce n’est pas pour une œuvre bonne que nous voulons te lapider, mais c’est pour un blasphème : tu n’es qu’un homme, et tu te fais Dieu.” » (Jean 10,33)

Pourtant, Jésus ne blasphème pas : il révèle au contraire sa vraie identité de Fils de Dieu.

Le blasphème contre l’Esprit Saint

Dans l’Évangile de Matthieu, Jésus déclare :

« Tout péché, tout blasphème, sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera pas pardonné.» (Matthieu 12,31)

Comme nous l’avons vu précédemment, le blasphème contre l’Esprit Saint est le fait de refuser délibérément d’accueillir la miséricorde de Dieu par le repentir.

Saint Jean-Paul II dans sa lettre encyclique Dominum et Vivificantem sur l’Esprit Saint dans la vie de l’Église et du Monde dit ceci : « le blasphème ne consiste pas à proprement parler à offenser en paroles l'Esprit Saint; mais il consiste à refuser de recevoir le salut que Dieu offre à l'homme par l'Esprit Saint agissant en vertu du sacrifice de la Croix. […]. Or le blasphème contre l'Esprit Saint est le péché commis par l'homme qui présume et revendique le «droit» de persévérer dans le mal - dans le péché quel qu'il soit - et refuse par là même la Rédemption. L'homme reste enfermé dans le péché, rendant donc impossible, pour sa part, sa conversion et aussi, par conséquent, la rémission des péchés, qu'il ne juge pas essentielle ni importante pour sa vie. Il y a là une situation de ruine spirituelle, car le blasphème contre l'Esprit Saint ne permet pas à l'homme de sortir de la prison où il s'est lui-même enfermé et de s'ouvrir aux sources divines de la purification des consciences et de la rémission des péchés. » (Dominum et Vivificantem, n° 46)

Le sens du blasphème dans la vie chrétienne

Dans la vie chrétienne, le blasphème peut se manifester notamment de deux manières :

  • Parole ou acte injurieux : tout comportement ou langage manifestant du mépris envers Dieu, envers le sacré ou envers les croyants.
  • Refus de l’amour et de la miséricorde de Dieu : c’est le blasphème contre l’Esprit Saint, consistant au refus de la miséricorde de Dieu par le repentir.

L’Église condamne le blasphème

L’Église condamne le blasphème. Voyons ce qu’en dit le Catéchisme de l’Église catholique :

« Il y a des actes qui par eux-mêmes et en eux-mêmes, indépendamment des circonstances et des intentions, sont toujours gravement illicites en raison de leur objet; ainsi le blasphème et le parjure, l'homicide et l'adultère. Il n'est pas permis de faire le mal pour qu'il en résulte un bien. » (CEC n°1756)

Le blasphème est donc un mal en soi : il offense directement Dieu, même si l’intention n’est pas toujours pleinement consciente. Lorsque l’acte n’est pas commis en « pleine conscience », il ne constitue pas un péché mortel.

Les formes modernes du blasphème

Aujourd’hui, le blasphème se manifeste sous des formes variées, comme :

  • Jurons qui contiennent le Nom de Dieu ou du Christ,
  • Moqueries contre la foi et les sacrements,
  • Paroles irrespectueuses envers la Vierge Marie ou les saints,
  • Œuvres tournant en dérision le sacré.

En France, on a pu voir récemment des gestes blasphématoires dans l’espace public, notamment lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de 2024 à Paris. Ces scènes ont profondément blessé de nombreux croyants, car elles semblaient ridiculiser la foi. Sans juger les intentions des artistes, ces événements rappellent combien le respect du sacré est essentiel pour vivre en paix.

Comment réparer les blasphèmes ?

Face au blasphème, la première réponse chrétienne est le repentir sincère. Aucun blasphème n’est trop grand pour celui qui se tourne vers Dieu avec un cœur contrit.

À cet effet, l’Église encourage la réparation spirituelle, notamment par :

  • La confession sacramentelle,
  • La prière au Saint Nom de Jésus,
  • L’adoration eucharistique, qui honore la présence réelle du Seigneur.

Certains fidèles offrent également des heures de réparation, pour prier à l’intention des personnes qui blasphèment et pour que le Nom de Dieu soit à nouveau sanctifié.

Vivre en enfant de Dieu, c’est sanctifier son nom

Dans le Notre Père, Jésus nous fait prier : « que ton nom soit sanctifié »

Sanctifier le Nom de Dieu, c’est l’aimer et l’honorer. Chaque fois que nous prononçons son Nom, nous affirmons notre appartenance au Christ et notre désir de le glorifier. Les chrétiens sont donc appelés à honorer Dieu et à vivre pleinement comme ses enfants.

Avec Hozana, vivons des sacrements !

Hozana vous offre toute l’année de nombreuses communautés de prière, pour développer votre vie de prière et de foi, comme :

  1. Catéchisme de l’Église catholique
  2. Saint Jean-Paul II, Lettre encyclique Dominum et Vivificantem sur l’Esprit Saint dans la vie de l’Église et du Monde, https://www.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/encyclicals/documents/hf_jp-ii_enc_18051986_dominum-et-vivificantem.html

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