Saint Pie V : vie, pontificat et prières

“Seigneur, augmentez mes maux, si vous le jugez bon. Mais augmentez en même temps ma patience.”

Saint Pie V

Saint Pie V est le 225ème évêque de Rome et donc pape de l’Église catholique de 1566 à 1572. Il était auparavant prêtre dominicain au service de la curie romaine (ensemble des institutions administratives du Saint Siège) et devint cardinal en 1557. Il réforma considérablement l’Église, notamment en imposant les réformes décidées lors du concile de Trente. Saint Pie V a été canonisé en 1712 et est fêté le 30 avril. 

Biographie de saint Pie V

Pie V, de son nom de naissance Antonio Ghislieri, est né dans une famille de paysans aisés le 17 janvier 1504, à Bosco Marengo, dans le Piémont, dans le duché de Milan. Il devient moine à l’âge de quatorze ans lorsqu’il intègre les dominicains. Il prend alors le nom de Michele Ghislieri. Pie V est ensuite ordonné prêtre en 1528. Il devient maître des novices de son ordre et enseigne la philosophie et la théologie.

En 1546, il entre au Saint-Office. Il est ensuite repéré en 1551 par le futur Paul IV pour son activité à Côme et Bergame, qui le nomme alors commissaire général de l’Inquisition à Rome. Ce dernier le nomme également évêque de Sutri et inquisiteur de la foi à Milan et en Lombardie, en 1556. En 1557, il est faitcardinal au titre de Santa Maria sopra Minerva. Un an plus tard, il est fait grand inquisiteur, toujours par le pape Paul IV. L’année suivante, il est transféré au diocèse de Mondovi et le gère d’une main ferme. Cette même année 1559, le pape Paul IV meurt, Michele Ghislieri s’oppose alors à son successeur, le pape Pie IV qui est influencé par les idées luthériennes. Il tombe alors en disgrâce.

Mais, lorsque Pie IV décède, c’est lui qui est élu pape, prenant le nom de Pie V, le 7 janvier 1566. Il est unpape austère, refusant de porter les luxueuses étoffes et tenant à conserver son habit blanc de religieux dominicain. C’est depuis son pontificat que l’aube blanche est portée par tous les religieux. De nature assez sévère, il sanctionne la profanation du dimanche et des jours de fête et punit le concubinage ou le blasphème. Dès le début, il entreprend de réformer l’Église, qu’il considère comme trop dissipée.

Le 1er novembre 1567, Pie V publie la Bulle De salute gregis Dominici, interdisant, formellement et jusqu’à nouvel ordre, les courses de taureaux et décrétant la peine d'excommunication immédiate contre tout catholique y participant. Il ordonne également le refus d’une sépulture religieuse aux catholiques mourant des suites d’une participation à une course taurine. Son successeur reviendra plus tard sur cette décision, en 1575. Extrait de De salute gregis Dominici : 

« Pour Nous donc, considérant que ces spectacles où taureaux et bêtes sauvages sont poursuivis dans l’arène ou sur la place publique sont contraires à la piété et à la charité chrétiennes, et désireux d’abolir ces sanglants et honteux spectacles dignes des démons et non des hommes, [...] Nous défendons et Nous interdisons, en vertu de la présente constitution à jamais valable, sous peine d’excommunication ou d’anathème encourus ipso facto, de permettre qu’aient lieu dans leurs provinces, cités, terres, châteaux forts et localités, des spectacles de ce genre où l’on donne la chasse à des taureaux et à d’autres bêtes sauvages… ».

Pie V a également fait rédiger le Catéchisme romain, promulguée en 1566, et le bréviaire (livre liturgique contenant l'ensemble des textes nécessaires pour prier la liturgie des Heures, appelée aussi l'office divin), en 1568.

Afin de favoriser l’unité au sein du monde catholique, Pie V étend à toute l’Église latine l’usage d’un rite liturgique unique par la Bulle Quo primum, en 1570. En effet, c’était la réforme voulue par le concile de Trente, achevé en 1563. Ainsi, il ne crée pas de nouveau rite mais rend obligatoire la célébration des sacrements selon le rite romain. C’est ainsi que la messe tridentine (liturgie telle que codifiée à la suite du concile de Trente) est promulguée. Tous ces documents feront autorité jusqu’aux réformes religieuses du concile Vatican II. Cette même année, il excommunie Élisabeth Ière, reine d’Angleterre, qu’il considère comme hérétique, par la bulle Regnans in Excelsis, afin d’en finir définitivement avec l’anglicanisme. Il surveille également de près la politique religieuse des princes catholiques européens, notamment ceux proches des protestants ou des huguenots.

Pie V s’efforce d’unir la chrétienté contre les Turcs et soutient l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem et les chrétiens de Hongrie. Il forme la Sainte Ligue avec l’Espagne et la république de Venise et remporte ainsi la victoire navale de Lépante, le 7 octobre 1571. Pie V attribue cette victoire à la dévotion au rosaire et à la Vierge Marie. L’anniversaire de cette bataille fût inscrite sous le nom de Notre Dame du Rosaire dans le calendrier liturgique romain. Il dédie de ce fait le premier dimanche du mois d’octobre à la fête du rosaire.

Saint Pie V rend son âme à Dieu le 1er mai 1572, succombant à la maladie de pierre. Le pape Clément X le béatifie en 1672 et le pape Clément XI le canonise le 4 août 1712.  

Trois magnifiques prières de saint Pie V

Prière de saint Pie V à Jésus Christ crucifié

« Jésus Christ, mon Seigneur crucifié, Fils de la Bienheureuse Vierge Marie, ouvre tes oreilles et écoute-moi, ainsi que tu as écouté ton Père sur le Mont Thabor. Jésus Christ, mon Seigneur crucifié, Fils de la Bienheureuse Vierge Marie, ouvre tes yeux et regarde-moi, ainsi que tu as regardé, du haut de la croix, ta Mère chérie, affligée par la douleur. Jésus Christ, mon Seigneur crucifié, Fils de la Bienheureuse Vierge Marie, ouvre ta bouche, et parle-moi, ainsi que tu as parlé à saint Jean, lorsque Tu l’as donné pour fils à ta Mère. Jésus Christ, mon Seigneur crucifié, Fils de la Bienheureuse Vierge Marie, ouvre tes bras sacrés et embrasse-moi, ainsi que Tu les as ouverts sur l’arbre de la Croix pour embrasser le genre humain. Jésus Christ, mon Seigneur crucifié, Fils de la Bienheureuse Vierge Marie, ouvre ton cœur, reçois le mien et accorde-moi ce que je te demande, si telle est ta volonté. Amen. » 

Prière de saint Pie V à saint Joseph

« Glorieux Saint Joseph, Modèle de tous ceux qui sont voués au travail, obtenez-moi la grâce de travailler en esprit de pénitence pour l'expiation de mes nombreux péchés ; de travailler en conscience, mettant le culte du devoir au-dessus de mes inclinations ; de travailler avec reconnaissance et joie, regardant comme un honneur d'employer et de développer par le travail les dons reçus de Dieu ; de travailler avec ordre, paix, modération et patience, sans jamais reculer devant la lassitude et les difficultés ; de travailler surtout avec pureté d'intention et avec détachement de moi-même ayant sans cesse devant les yeux la mort et le compte que je devrai rendre du temps perdu, des talents inutilisés, du bien omis et des vaines complaisances dans le succès, si funestes à l'œuvre de Dieu. Tout pour Jésus, tout pour Marie, tout à votre imitation, patriarche Saint Joseph ! Telle sera ma devise à la vie à la mort. Ainsi soit-il. » 

Prière de Saint Pie V avant d'entrer au Confessionnal

« Adorable Jésus, qui m'avez aimé jusqu'à vouloir mourir sur une Croix pour l'expiation de mes péchés, je Vous en conjure par l'intercession de Marie, votre Sainte Mère, daignez ouvrir Vos oreilles à l'humble et douloureux aveu de mes fautes, comme Vous les ouvrîtes aux Prières de David, lorsqu'il Vous dit : « j'ai péché ». Ouvrez Vos yeux, et jetez un regard de compassion et de bonté sur ce misérable pécheur vivement affligé de Vous avoir offensé, comme Vous en jetâtes un sur Pierre qui Vous avait renié, et qui pleura ensuite amèrement. Ouvrez Vos lèvres, et dites-moi comme à Madeleine la pécheresse, lorsqu'elle était prosternée à Vos pieds : « Vos péchés vous sont remis ». Ouvrez Vos bras pour me recevoir dans Votre sein, et me donner le baiser de paix, comme Vous le donnâtes à l'enfant prodigue, quand il Vous dit : « Mon Père, j'ai péché » ; je ne suis pas digne d'être appelé Votre enfant ! Enfin ouvrez-moi Votre cœur, et permettez-moi d'y entrer, d'y demeurer, d'y vivre et d'y mourir, afin d'y être jugé et traité éternellement selon Votre grande Miséricorde. »

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