Que dit l’Église catholique sur la sexualité et le mariage chrétien ?
Dans notre société marquée par l’hypersexualisation, la sexualité est souvent réduite à sa seule dimension physique ou affective. Pourtant, l’Église catholique propose une vision intégrale de la sexualité humaine, où elle n’est ni taboue ni honteuse, mais enracinée dans la dignité de la personne et le projet d’amour de Dieu. Loin des clichés moralisateurs, son enseignement révèle la beauté, la vérité et la vocation profonde de la sexualité. Découvrez dans cet article d’Hozana ce que dit vraiment l’Église catholique sur la sexualité et le mariage chrétien.
La sexualité selon l’Église catholique : bien plus qu’un acte sexuel
La sexualité, selon l’Église, ne se réduit pas à l’acte sexuel. Elle concerne toute la personne, dans l’unité de son corps et de son âme. Elle touche l’affectivité, la capacité d’aimer, la fécondité, et la relation aux autres. Le Catéchisme de l’Église catholique le résume ainsi : « La sexualité touche tous les aspects de la personne humaine dans l’unité de son corps et de son âme. Elle concerne particulièrement l’affectivité, la capacité d’aimer et de procréer, et de manière plus générale l’aptitude à nouer des liens de communion avec autrui. » (CEC §2332)
Créés homme et femme, les êtres humains sont appelés à vivre leur sexualité comme une dimension de leur vocation à aimer. Cela concerne tous les états de vie : même les personnes consacrées, appelées à la continence, intègrent leur sexualité dans un don total à Dieu et au service des autres.
La sexualité dans le mariage chrétien : un don mutuel
Dans la vision chrétienne, la sexualité dans le mariage chrétien s’inscrit dans une dynamique de don réciproque. Elle est appelée à refléter le don total de soi que Dieu a manifesté en Jésus-Christ.
À leur tour, l’homme et la femme sont invités à se donner l’un à l’autre dans cet esprit d’amour, « comme le Christ a aimé l’Église » (cf. Ep 5,25). Le Catéchisme de l’Église catholique exprime cette vocation en reprenant les paroles de la Genèse :« L’homme et la femme, dans le mariage, sont appelés à devenir une seule chair. » (CEC §2360)
Dans cette perspective, la sexualité devient un langage du corps, où l’amour se fait don mutuel, total, fidèle et fécond. C’est dans le cadre du sacrement du mariage, institué par le Christ, que cette union trouve son plein accomplissement.
Le mariage chrétien n’est pas un simple contrat : il est une alliance scellée par un sacrement dans lequel l’amour des époux devient le signe visible de l’amour de Dieu pour l’humanité. L’union sexuelle des époux devient alors participation à cet amour divin, dans le respect de la dignité de chacun et l’ouverture à la vie.
La sexualité et l’ouverture à la vie dans le mariage chrétien
L’un des fondements de la morale sexuelle catholique est que l’acte conjugal possède deux finalités inséparables : l’union des époux et la transmission de la vie. Ces deux dimensions sont au cœur du projet de Dieu sur le mariage. Le Catéchisme de l’Église catholique l’exprime clairement : « Par l'union des époux se réalise la double fin du mariage : le bien des époux eux-mêmes et la transmission de la vie. On ne peut séparer ces deux significations ou valeurs du mariage sans altérer la vie spirituelle du couple ni compromettre les biens du mariage et l'avenir de la famille. L'amour conjugal de l'homme et de la femme est ainsi placé sous la double exigence de la fidélité et de la fécondité. » (CEC §2363)
Dans cette même perspective, le Catéchisme souligne que la fécondité est un don :
« La fécondité est un don, une fin du mariage, car l'amour conjugal tend naturellement à être fécond. L'enfant ne vient pas de l'extérieur s'ajouter à l'amour mutuel des époux ; il surgit au cœur même de ce don mutuel, dont il est un fruit et un accomplissement. Aussi l'Église, qui “prend parti pour la vie” (FC 30), enseigne-t-elle que “tout acte matrimonial doit rester par soi ouvert à la transmission de la vie” (HV 11). Cette doctrine, plusieurs fois exposée par le magistère, est fondée sur le lien indissoluble que Dieu a voulu et que l'homme ne peut rompre de son initiative entre les deux significations de l'acte conjugal : union et procréation. » (CEC §2366)
La chasteté selon l’Église catholique
Souvent confondue avec l’abstinence sexuelle, la chasteté est une vertu centrale de la morale sexuelle catholique. Elle consiste en un véritable apprentissage de la maîtrise de soi pour aimer en vérité et dans le respect de la dignité de l’autre.
Le Catéchisme de l’Église catholique définit ainsi la chasteté : « La chasteté signifie l'intégration réussie de la sexualité dans la personne et par là l'unité intérieure de l'homme dans son être corporel et spirituel. La sexualité, en laquelle s'exprime l'appartenance de l'homme au monde corporel et biologique, devient personnelle et vraiment humaine lorsqu'elle est intégrée dans la relation de personne à personne, dans le don mutuel entier et temporellement illimité de l’homme et de la femme. » (n° 2337)
Toute personne est appelée à vivre la chasteté, peu importe son état de vie :
Pour les époux, elle se traduit par la fidélité et le don de soi dans le mariage.
Pour les célibataires et les personnes consacrées, elle se vit dans la continence, c’est-à-dire l’abstinence sexuelle, vécue par amour de Dieu et des autres.
La chasteté n’est donc pas un refus de la sexualité, mais son intégration dans un amour véritable.
Pour approfondir ce sujet, vous pouvez consulter notre article dédié à la chasteté sur Hozana.
Quels actes sexuels l’Église catholique considère-t-elle comme désordonnés ?
Dans l’enseignement de l’Église catholique, certains actes sexuels sont qualifiés d’objectivement désordonnés, c’est-à-dire contraires à la finalité de la sexualité humaine, qui est d’aimer en vérité, dans le cadre du mariage chrétien, selon les principes de fidélité, d’indissolubilité et d’ouverture à la vie.
Le Catéchisme de l’Église catholique consacre plusieurs paragraphes aux offenses contre la chasteté, parmi lesquelles :
La masturbation (CEC §2352)
La fornication, c’est-à-dire les relations sexuelles en dehors du mariage (CEC §2353)
La pornographie (CEC §2354)
La prostitution (CEC §2355)
Le viol (CEC §2356)
Les actes homosexuels (CEC §2357)
Concernant les personnes homosexuelles, l’Église rappelle avec insistance qu’elles doivent être accueillies avec respect, compassion et délicatesse : « Les personnes homosexuelles doivent être accueillies avec respect, compassion et délicatesse. » (CEC §2358)
L’Église catholique mentionne également des offenses spécifiques à la dignité du mariage chrétien, telles que :
- L’adultère (CEC §2380-2381)
- Le divorce (CEC §2382-2386)
L’Église rappelle ainsi donc la beauté du projet de Dieu pour l’amour et la sexualité humaine.
Comment l’Église catholique valorise le corps et la sexualité ?
La foi chrétienne ne méprise ni la sexualité, ni le corps : tous deux sont créés par Dieu et appelés à la résurrection. Le corps humain n’est pas un simple instrument de plaisir, mais un temple de l’Esprit Saint : « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple de l’Esprit Saint ? » (1 Co 6,19)
Saint Jean-Paul II, dans sa Théologie du corps, a montré combien le corps exprime l’amour et le don total de soi. Il écrivait en effet : « Le corps humain, par son sexe, par sa masculinité et par sa féminité, vu dans le mystère même de la création, est non seulement source de fécondité et de procréation comme dans tout l’ordre naturel mais contient depuis « l’origine » l’attribut « sponsal » c’est-à-dire la capacité d’exprimer l’amour : cet amour dans lequel précisément l’homme-personne devient don et — par l’intermédiaire de ce don — réalise le sens même de son essence et de son existence. » (Audience générale, 16 janvier 1980)
Ainsi, la sexualité, lorsqu’elle est vécue selon le dessein de Dieu et dans une logique de don, devient un chemin d’amour véritable, une école de liberté et de vérité, et un lieu de sanctification.
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