Mon désir le plus ardent…

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Suite et fin de la prédication du Triduum du Saint Sacrement de Miracle que le Père Eymard donna les 26-28 juillet 1858.
Cette prédication comporte 30 paragraphes intitulés (PO 20). Les 13 premiers ont été publiés lors de la Neuvaine eucharistique (25 juillet - 2 août 2018) dont vous trouverez les liens dans la récapitulation.

Précédents chapitres :

  • 26 septembre 2018 :

Triomphe de Jésus-Christ par l'Eucharistie
La vérité triomphe par l'Eucharistie

  • 3 octobre 2018

La vérité triomphe par l'Eucharistie (suite)

  • 10 octobre 2018

La sainteté triomphe dans l'Eucharistie

  • 17 octobre 2018

Instructions – Méditations : De l'adoration

  • 24 octobre 2018

De l'adoration (suite)

  • 31 octobre 2018

De l'adoration : Associez-vous

  • 7 novembre 2018

Puissance de l'adoration perpétuelle

  • 14 novembre 2018

Jésus-Christ est ma vie

  • 21 novembre 2018

Jésus-Christ est mon amour

  • 28 novembre 2018

Jésus-Christ est la sainteté

  • 5 décembre 2018

Jésus-Christ est ma vie – suite

  • 12 décembre 2018

Les vertus viennent de l'Eucharistie

  • 19 décembre 2018

De l'expiation

  • 26 décembre 2018

Il y a cinq siècles…

Mon désir le plus ardent…

Mon désir le plus ardent, c'est de voir votre association devenir universelle. Je vous ai comptés, mes frères, et gardez votre honneur, craignez que ma patrie ne vous devance en adoration ! Nous aussi nous avons à expier, car nous aussi nous avons eu notre grand miracle.

À Paris, les Juifs*, au 13e siècle, clouèrent de nouveau Jésus-Christ à la croix. La mère et l'enfant de la famille déicide se convertirent, le père fut brûlé sur l'une des places de la capitale ; c'est 30 ans environ avant vous que nous vîmes éclater la puissance de Dieu. Longtemps, rien ne rappelait ce grand fait ; mais enfin parut Richelieu qui s'engagea par vœu à un acte de réparation, et l'on vit s'élever l'église du Saint-Sacrement, plus connue sous le nom d'église de Billettes. Jusqu'à la révolution ce sacré tabernacle fut gardé pieusement par les carmes et d'autres religieux. En 1806, le Général Rapt obtint de l'empereur l'église des Miracles et elle passa comme temple aux protestants. Et depuis lors, cette pieuse enceinte est fermée à notre dévotion !

Ah ! vous au moins, mes frères, vous avez la liberté d'expier, la liberté de pleurer, que vous êtes heureux ! Vous avez eu une octave de réparation magnifique : tous vos évêques, le cœur ému, sont venus représenter la nation dans ce monument expiatoire ; les fidèles se sont pressés au pied du tabernacle ! C'est beau ; mais cet empressement momentané devrait être perpétuel ! Vous êtes adorateurs d'une heure, je voudrais ici l'adoration perpétuelle. Et combien peu d'hommes se trouvent dans votre temple ! Le protestantisme les attend à la porte, il faut les rappeler au sanctuaire ! Le premier grand crime a été commis par une femme, l'expiation doit commencer par elle ; c'est aux femmes à mettre le feu spirituel aux quatre coins de la ville.

Et que de fois vous l'ai-je dit, l'incendie ne s'allumera que par l'adoration perpétuelle ! Je voudrais la voir établie dans toute la ville, qu'elle commence ici au moins ! Je respecte les paroisses, mais la primauté d'adoration perpétuelle est ici ; hâtez-vous, ailleurs on n'y pense pas ; hâtez-vous, le soleil baisse, il faut profiter de ses rayons pâlissants ; hâtez-vous ou nous vous devancerons ! Nous espérons avoir dans peu de temps, l'adoration perpétuelle dans le temple de Billettes ! Le légat du Saint-Père, arrivé à Paris pour le baptême du Prince impérial, a demandé une grâce à l'empereur, la restitution de ce temple au culte catholique comme œuvre expiatoire ; notre Souverain l'a accordée avec empressement, aussi, mes frères, nous vivons d'espérance ! Dans quelque temps, nous pourrons comme vous pleurer aux lieux mêmes du crime, nous goûterons la douceur de l'expiation ! Craignez donc que la ferveur des Parisiens ne devance la vôtre ! Quoi ! un seul adorateur suffit à Notre Seigneur, et dans votre royaume catholique on ne trouverait pas assez d'âmes ardentes pour établir l'adoration perpétuelle !

Oh ! mes frères, prenez donc la résolution de devenir des adorateurs perpétuels ; et puis, donnez l'aumône. Vos cœurs ne réclament-ils pas ? Mais ce temple est tout vide ! En ouvrant cette porte on se demande : “Où donc est le monument expiatoire ?” L'étranger, en entrant ici, devrait d'un regard comprendre tout votre miracle ; chaque mur devrait être une histoire parlante ; ces colonnes devraient être couvertes d'ex-voto ; vous n'avez donc jamais rien obtenu dans ce temple ? C'est en vain que j'y cherche des marques de reconnaissance.

Puis, mes frères, il faudrait ici un corps expiatoire, une communauté d'hommes ou de femmes ; jamais Notre Seigneur ne devrait se trouver seul ici. Faites donc tomber ce préjugé si établi que la vie active passe avant toute autre. N'est-il pas juste que l'on serve d'abord le chef ? Quel est le sujet qui se plaindra de ce qu'on s'occupe du roi avant de songer à lui ? Oh ! notre siècle est malade parce qu'on n'adore pas ! Jésus-Christ ne remontera sur son trône que par l'Eucharistie. Soyez donc adorateurs ardents de la sainte Eucharistie, mais surtout dans votre piété évitez les coteries : il n'y a qu'un baptême, un sacerdoce, un Dieu ! Jésus-Christ meurt sur une montagne pour que tous le voient mourir, pour nous apprendre que les choses de Dieu dominent tout. Qu'est-ce qu'une âme catholique qui dit : “Je ne vais qu'à ma paroisse” ? Un cœur catholique doit être grand comme Dieu ! Évitez donc cette petite piété, cette petite vertu qui rétrécit l'âme ; la piété, au contraire, est un soleil fécondant qui dilate le cœur qui en est embrasé ! Soyez grands dans vos vues, grands dans vos désirs, grands dans votre amour !

Je vous le dis en vous quittant, mes frères : je ne reviens plus parmi vous si vous n'avez pas progressé, si vous n'avez pas le cœur plus brûlant d'amour pour Jésus-Christ, si vous n'avez pas établi l'adoration perpétuelle ; oh ! non, je ne reviens plus ! Faites-moi mentir, et je vous bénirai ! Ainsi soit-il.

S. Pierre-Julien Eymard (PO 20, 30)

*
Sur les Juifs :
C'est sans doute un des points les plus sensibles dans notre mentalité actuelle. Disons de suite qu'il avait d'excellents amis juifs, ainsi la famille Rosemberg à Tours, le P. H. Cohen et les deux Pères Ratisbonne. Il s'agit, bien sûr, de “convertis”, comme on disait alors. Il reste qu'Eymard a partagé les préjugés et les idées reçues de son époque, celle où l'Église priait pour les perfidis Judæis du Vendredi saint – quelle que soit la traduction exacte de l'expression – sans se soucier suffisamment de l'israelitica dignitas du Samedi saint.

Parmi les griefs que l'on pourrait citer, la liste est longue. Il faut noter l'accusation du peuple déicide, le refus de croire aux miracles ou aux signes du Christ, leur perfidie (traduction transposée du texte liturgique), les sacrilèges eucharistiques qui leur sont imputés, des connotations à caractère négatif. Eymard veut faire du temple des Billettes, rue des Archives à Paris – qui a été confié aux Luthériens par le concordat de 1802 – un sanctuaire eucharistique pour réparer le sacrilège qui s'y serait produit. De la même façon, il évoque en Belgique le “miracle eucharistique” de Bruxelles. Autant de faits ou de traditions, dont l'authenticité n'est pas toujours établie – bien que le P. Eymard ait cru sincèrement à leur réalité historique –, qui relèvent d'une idéologie antijuive.

Les études historiques permettent de mieux situer “des accusations stupides et oiseuses”, véhiculées par l'imaginaire populaire médiéval. Pour ne pas faire l'amalgame avec les événements qui ont suivi, il est bon de noter que cette approche relève de l'antijudaïsme chrétien traditionnel et que le terme “antisémitisme” ne se trouve pas dans Le Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, édité par Pierre Larousse dans les années 1870.

Prière de la communauté

ÂME DU CHRIST / ANIMA CHRISTI – Vidéo pour chanter : https://youtu.be/g8qOI_SH3eo

ÂME DU CHRIST Âme du Christ, sanctifie-moi Corps du Christ, sauve-moi Sang du Christ, enivre-moi Eau du côté du Christ, lave-moi Passion du Christ, fortifie-moi Ô bon Jésus, exauce-moi Dans tes blessures, cache-moi Ne permets pas que je sois séparé de Toi De l'ennemi, défends-moi À ma mort, appelle-moi Ordonne-moi de venir à Toi Pour qu'avec tes saints je Te loue Dans les siècles des siècles Ainsi soit-il. Ancienne prière reprise par Saint Ignace de Loyola Prière finale des Exercices spirituels ANIMA CHRISTI – Vidéo pour chanter : https://youtu.be/g8qOI_SH3eo – Ref/ Anima Christi, sanctifica me. Corpus Christi, salva me. Sanguis Christi, inebria me. Aqua lateris Christi, lava me. 1. Passio Christi, conforta me. O bone Jesu, exaudi me. Intra vulnera tua absconde. 2. Ne permittas a te me separari. Ab hoste maligno defende me. In hora mortis meae voca me. 3. Et iube me venire ad te, Ut cum Sanctis tuis laudem te. Per infinita saecula saeculorum.

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7 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Saint Pierre-Julien Eymard – Prophète de l'Eucharistie

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