Les vertus viennent de l'Eucharistie

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Suite de la prédication du Triduum du Saint Sacrement de Miracle que le Père Eymard donna les 26-28 juillet 1858.
Cette prédication comporte 30 paragraphes intitulés (PO 20). Les 13 premiers ont été publiés lors de la Neuvaine eucharistique (25 juillet - 2 août 2018) dont vous trouverez les liens dans la récapitulation.

Précédents chapitres :

  • 26 septembre 2018 :

Triomphe de Jésus-Christ par l'Eucharistie
La vérité triomphe par l'Eucharistie

  • 3 octobre 2018

La vérité triomphe par l'Eucharistie (suite)

  • 10 octobre 2018

La sainteté triomphe dans l'Eucharistie

  • 17 octobre 2018

Instructions – Méditations : De l'adoration

  • 24 octobre 2018

De l'adoration (suite)

  • 31 octobre 2018

De l'adoration : Associez-vous

  • 7 novembre 2018

Puissance de l'adoration perpétuelle

  • 14 novembre 2018

Jésus-Christ est ma vie

  • 21 novembre 2018

Jésus-Christ est mon amour

  • 28 novembre 2018

Jésus-Christ est la sainteté

  • 5 décembre 2018

Jésus-Christ est ma vie – suite

Les vertus viennent de l'Eucharistie

Toutes les vertus viennent de Dieu, et c'est dans l'Eucharistie surtout que Jésus-Christ se plaît, par son exemple, à les faire découler sur nous comme des flots de grâces ! Où puiser plus d'humilité qu'au pied du tabernacle ? Le religieux se soumet à son supérieur, le soldat à son chef, et que sont ces maîtres devant Jésus-Christ ? Rien n'est grand comme un Homme-Dieu ! Il semble parfois qu'on doive rentrer sous terre à la pensée de notre misère en présence de la majesté de Notre Seigneur. Mais la véritable humilité devant Dieu donne la force devant les hommes : les martyrs étaient fermes devant les empereurs, ils n'avaient pas peur, Jésus-Christ régnait dans leurs cœurs et leur inspirait ce dévouement qui va jusqu'au sang !

Jésus-Christ au tabernacle n'a plus ces grandes vertus, ces vertus magnifiques qu'il a pratiquées pendant sa vie ; sa sagesse ne proclame plus ses sentences ; sa prudence, sa puissance, sa beauté, sa majesté, plus rien de grand ne paraît. Être pauvre, petit, simple, voilà sa vie eucharistique ; la pauvreté, la patience, la mansuétude, voilà ce que Notre Seigneur nous montre. Oh ! qu'il est bon ! Que de fois, dans la vie, nous serions découragés sans l'exemple de Notre Seigneur qui nous apprend au tabernacle que c'est dans les petites occasions que s'exerce la sainteté ! Il reste là tout anéanti pour que nous sachions que la vie intérieure est ce qu'il y a de plus parfait. Qu'a fait la sainte Vierge qui a sauvé le monde ? Rien de grand n'a paru en elle ; et cependant, quelle sainteté Dieu n'a-t-il pas dû trouver dans son cœur pour faire naître d'elle le Messie ! Oh ! mes frères, Dieu aime de prédilection les humbles, les petits ; il abaisse ses regards vers le petit pauvre, nous dit le prophète [Is 66,2].

Puis ce zèle que toute sa vie il a exercé sur la terre, combien plus Jésus-Christ l'exerce dans la sainte Eucharistie ! La sainte hostie, c'est un feu qui éclaire ! On ne voit plus le rayon, mais on en éprouve la chaleur ! Notre Seigneur caché sous les saintes espèces parle au cœur du pécheur, il agrandit son âme, il l'échauffe, il l'éclaire, il la convertit ! Personne n'est témoin de ce mouvement intérieur, personne ne voit ce travail de Jésus-Christ au fond d'une âme ; tout se fait d'une manière invisible, c'est un dialogue sublime entre l'âme et son Sauveur. Qui donc en dira toute la force et la douceur ? Qui rendra le bonheur de l'âme admise aux entretiens intimes avec son Dieu ! Les peuples, à l'arrivée de Jésus, s'écriaient : “Allons à la suavité !”* Oh ! mes frères, qu'elle est plus vraie encore pour nous cette parole. Allez à Jésus, au tabernacle, c'est là que vous trouverez la suavité ; allez apprendre les secrets de son cœur, de son amour, allez auprès de Jésus dans la sainte hostie puiser la science du bonheur, le secret de la vie intérieure ; rendez votre amour semblable au sien, tout caché, tout intérieur ! Oh ! que l'on a tort d'exalter tant parfois les âmes religieuses qui se vouent à la vie extérieure ! Par vos éloges, vous exposez peut-être à la vanité une âme faible ! Loin de prodiguer vos louanges aux ministères purement extérieurs, priez pour que le fond du cœur réponde à la mission extérieure.

Qu'elle est belle cette vie intérieure de Jésus-Christ au tabernacle ! Combien elle montre sa bonté ! Oh ! mes frères, ne regardez pas comme perdus les moments que vous passez au pied de l'autel ; le grain qui germe, voilà le moment de la fécondité, l'entretien eucharistique, voilà la source des vertus ! Priez et vous sauverez le monde ! Il ne manque pas d'âmes sensibles de nos jours, mais il manque des âmes ardentes ; chacun se contente d'une vertu tout ordinaire. Quel siècle que celui de Louis XIV ! Les saints se succèdent sans relâche ! Partout ce sont des âmes d'élite qui surgissent ! Aujourd'hui, c'est un siècle commun ; je ne parle pas de science, les savants surabondent, je parle des hommes de Dieu, toutes vertus ordinaires ! Savez-vous ce qu'il y a de grand en France de nos jours ? Un pauvre curé de campagne qui fait des miracles, le curé d'Ars ! Je n'oserais dire qu'il est mon ami, il est trop saint pour cela ! Il mange une fois le jour, dort 2 heures, au plus, de 9 à 11 h, et le reste de son temps est employé en oraison et en travaux apostoliques ; c'est un de ces hommes que le monde appelle un fou et que l'Église révère comme un saint ; les fidèles, les prêtres, les évêques accourent à lui de tous les pays ! Il y a quelques années, Notre-Dame de La Salette, qui choisit-elle pour avertir le monde ? Deux enfants misérables. Ah ! c'est que Dieu a toujours été irrité par l'orgueil ; il élève le petit, le pauvre, l'humble !

Jésus-Christ conserve sa solitude dans le silence, l'éloignement du monde. Que vos vertus aussi, mes frères, soient cachées comme les siennes. Tâchez de faire aimer la vertu ; que la charité vous soit toute naturelle, que la douceur chez vous n'ait rien d'apprêté, que votre patience parte du cœur sans montrer de violence ; vous aurez trouvé le secret d'élever vos vertus cachées, vous jouirez du plus grand des trésors qui vous mènera à Jésus-Christ. Ainsi soit-il.

S. Pierre-Julien Eymard (PO 20,27)

Selon une recherche sur internet, l'expression proviendrait d'un évangile apocryphe, que nous n'avons pu identifier : les habitants de Nazareth avaient donné ce nom à Jésus : Eamus ad suavitatem, ut hilares fiamus. “Allons à la suavité pour acquérir la joie.” Nous ignorons également à quel document le P. Eymard a fait cet emprunt. Dans sa méditation Jésus modèle de la douceur, PA 7,5, il développe le sens de cette expression : “Sa douceur était devenue son nom, eamus ad suavitatem” et il se réfère à saint Paul, 2Co 10,1 et à Mt 11,29. Elle exprime l'amour du cœur de Jésus, sa douceur, sa bonté, sa suavité, sa mansuétude selon le terme de saint Paul.

Prière de la communauté

ÂME DU CHRIST / ANIMA CHRISTI – Vidéo pour chanter : https://youtu.be/g8qOI_SH3eo

ÂME DU CHRIST Âme du Christ, sanctifie-moi Corps du Christ, sauve-moi Sang du Christ, enivre-moi Eau du côté du Christ, lave-moi Passion du Christ, fortifie-moi Ô bon Jésus, exauce-moi Dans tes blessures, cache-moi Ne permets pas que je sois séparé de Toi De l'ennemi, défends-moi À ma mort, appelle-moi Ordonne-moi de venir à Toi Pour qu'avec tes saints je Te loue Dans les siècles des siècles Ainsi soit-il. Ancienne prière reprise par Saint Ignace de Loyola Prière finale des Exercices spirituels ANIMA CHRISTI – Vidéo pour chanter : https://youtu.be/g8qOI_SH3eo – Ref/ Anima Christi, sanctifica me. Corpus Christi, salva me. Sanguis Christi, inebria me. Aqua lateris Christi, lava me. 1. Passio Christi, conforta me. O bone Jesu, exaudi me. Intra vulnera tua absconde. 2. Ne permittas a te me separari. Ab hoste maligno defende me. In hora mortis meae voca me. 3. Et iube me venire ad te, Ut cum Sanctis tuis laudem te. Per infinita saecula saeculorum.

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6 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Saint Pierre-Julien Eymard – Prophète de l'Eucharistie

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