La vérité triomphe par l'Eucharistie (suite)
Suite de la prédication du Triduum du Saint Sacrement de Miracle que le Père Eymard donna les 26-28 juillet 1858.
Cette prédication comporte 30 paragraphes intitulés (PO 20). Les 13 premiers ont été publiés lors de la Neuvaine eucharistique (25 juillet - 2 août 2018) dont vous trouverez les liens dans la récapitulation.
Précédents chapitres :
- 26 septembre 2018 :
Triomphe de Jésus-Christ par l'Eucharistie
La vérité triomphe par l'Eucharistie
La vérité triomphe par l'Eucharistie (suite)
Permettez-moi de vous raconter un trait bien touchant, arrivé tout récemment à Toulon et dont je fus l'heureux témoin. Une mission se donnait dans la ville ; c'était une sorte d'assaut spirituel livré à la terre et à la marine ! Tous les hommes éminents, répondant à l'appel de leurs pasteurs, se pressent dans la pieuse enceinte pour entendre la voix de Dieu : chacun, à l'envi, veut encourager par son exemple. Le jour de la communion générale arrivé, la foule est plus grande encore que de coutume, et, chose malheureusement rare, les hommes surtout se présentent à la table sainte. Dans le bas de l'église se trouvait un monsieur, très estimé de ses concitoyens, mais arrivé peu à peu, comme je le disais tantôt, à l'insouciance religieuse absolue. En voyant se presser tant de monde au banquet eucharistique, il s'indigne, se fâche contre lui-même. “Comment, murmure-t-il, un tel et un tel qui ne valent pas mieux que moi ont le courage de faire leur jubilé, et moi je ne le fais pas ! Je voudrais être comme eux, mais jamais je ne saurais me confesser ! Impossible !…”
Au même moment monte en chaire le Révérend Père capucin qui prêchait la mission, et, pour sujet de son instruction, il prend la force que donne la sainte communion. Notre incrédule écoute le discours avec intérêt. “Mais, se dit-il, puisque c'est le courage qui me manque pour me confesser et que la sainte communion le donne, je vais la puiser, cette force.” Et, s'avançant vers le banc de communion, il s'agenouille et reçoit Jésus-Christ.
Oh ! mes frères, Dieu si bon connaissait trop l'intention droite de cet homme pour considérer comme sacrilège une telle communion ! À peine avait-il communié, qu'il éclate en sanglots et se dirige vers la sacristie où à grands cris il demande un prêtre : il l'a trouvée, cette force de se confesser, qu'il avait cherchée… !
Et voilà, la sainte Eucharistie, sacrement des vivants, qui ressuscite les morts ! Oh ! l'hérésie a raison d'attaquer l'Eucharistie ! Elle en connaît toute la puissance ! Parcourez un temple protestant : plus de banc de communion, plus de statues, plus de symboles, rien ! La chaire seule est restée debout ! Oh ! mes frères, voulez-vous ne pas en arriver là ? Venez, venez communier, Jésus se manifestera à vous ! Venez et goûtez, il vaut bien mieux voir le soleil que d'en lire la description ! Venez, tant qu'on communie il y a foi ! [Jonathan mange un rayon de miel et la lumière revient à ses yeux [1S 14,29].] Sans communion, le peuple souffre, il a faim : ramenez-le au pied du saint Sacrement. Il doit, pour soutenir sa vie, vivre de cette atmosphère eucharistique. Le mal du siècle, c'est l'indifférence, le froid du cœur, et les prédicateurs seuls ne le guériront pas. Rallumez le feu dans le cœur par la sainte Eucharistie ; c'est là qu'est l'espérance, le triomphe ! On a peur de Jésus-Christ ! Oh ! vous tous qui voulez ramener des âmes, dites-leur donc que Notre Seigneur est le Père, le frère, le consolateur, l'amour… !
Vous dirai-je un scandale ? Il est une association infernale qui désespère le zèle le plus apostolique. Savez-vous les deux premiers articles de ses statuts ? “Vous ne communierez pas”, voilà le premier, et le deuxième est aussi diabolique : “Celui qui aura communié sera chassé de la Société !” Et il est des hommes qui s'engagent par serment à de pareilles lois ! Ah ! mes frères, et les cœurs catholiques ne s'émeuvent pas ! Voilà une société secrète qui achète des consciences, et vous ne la combattez pas ! Depuis quand existe-t-elle ? Ne l'ignorez pas : ces gens sont sortis de nos rangs, et vous ne vous pressez pas de les y faire rentrer ! Voyez dans le protestantisme : or, talents, astuce, tout est employé pour entraîner dans l'erreur, et nous regarderions froidement le combat ? Non, non ; il faut se soutenir.
Le mal s'associe, formez donc une association du bien, formez l'association de l'Adoration perpétuelle. Venez recevoir au pied de l'autel ce flot de lumière qui éclaire : Jésus-Christ a prié et souffert, venez faire ce qu'il a fait pour vous ! En France, on renaît un peu depuis 1848 parce que la dévotion au saint Sacrement reparaît : évêques, prêtres, tous prêchent l'Eucharistie, l'adoration. C'est un concours unanime : “Nos trois jours d'adoration des prières des Quarante Heures, écrivent tous les curés, nous valent plus de conversions qu'un mois de mission, et nous ne prêchons pas.” Oh non ! vous ne prêchez pas, mais Jésus-Christ parle au tabernacle, et cela suffit !
S. Pierre-Julien Eymard (PO 20,16)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6