Instructions – Méditations : De l'adoration
Suite de la prédication du Triduum du Saint Sacrement de Miracle que le Père Eymard donna les 26-28 juillet 1858.
Cette prédication comporte 30 paragraphes intitulés (PO 20). Les 13 premiers ont été publiés lors de la Neuvaine eucharistique (25 juillet - 2 août 2018) dont vous trouverez les liens dans la récapitulation.
Précédents chapitres :
- 26 septembre 2018 :
Triomphe de Jésus-Christ par l'Eucharistie
La vérité triomphe par l'Eucharistie
- 3 octobre 2018
La vérité triomphe par l'Eucharistie (suite)
- 10 octobre 2018
La sainteté triomphe dans l'Eucharistie
Instructions – Méditations
De l'adoration
Tout sacrifice, mes frères, a quatre fins principales : l'adoration, l'action de grâce, la propitiation et la demande. Le chrétien ne fait que ces quatre actes toute sa vie. Je viens aujourd'hui méditer avec vous l'adoration.
Rien n'est naturel à l'homme comme l'adoration. Avant de parler à quelqu'un, on salue ; avant de parler à Dieu, on l'adore, c'est la marque du respect, la religion du devoir. Jésus-Christ mérite adoration parce qu'il est Dieu : être adoré c'est son état naturel, éternel ; il a reçu l'adoration pendant sa vie mortelle, il la reçoit au ciel, il la reçoit au saint Sacrement.
Voyez Notre Seigneur à Bethléem : à peine est-il né que les bergers viennent l'adorer, et comme l'adoration est non seulement une marque de respect mais un hommage de dépendance, ils amènent avec eux et offrent leurs troupeaux à l'enfant-Dieu. Peu après, ce sont les rois mages qui viennent se prosterner devant lui ; mais leur foi, non plus que celle des bergers, n'est point une foi stérile, ils déposent à ses pieds divins l'or, l'encens et la myrrhe. Lorsque l'enfant Jésus est devenu grand, c'est le mort ressuscité qui l'adore [Lc 7,15?] ; c'est Pierre qui, se prosternant à ses pieds, ne peut supporter sa présence : “Seigneur, lui dit-il, retirez-vous” [Lc 5,8] ; ce sont les saintes femmes qui le rencontrent sur le chemin pénible du Calvaire ; c'est le démon même qui tremble, mais qui adore. Et en terre sainte, n'adore-t-on point partout ? Que font les pieux pèlerins qui vont visiter ces lieux si chers à leurs cœurs par le passage de Dieu ? Ils adorent Jésus au Calvaire, au Sépulcre, croyant, par leur foi, l'y trouver encore vivant.
Mais ce premier état, cet état mortel, n'est plus pour Jésus-Christ ; il est remonté dans sa gloire céleste. Là, quelle cour d'adoration ! Écoutez saint Jean : “J'ai entendu, dit-il, toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre et dans la mer, et tout ce qui est dans ces lieux disait : À celui qui est assis sur le trône et à l'Agneau, bénédiction, amour, gloire, et puissance dans les siècles des siècles” [Ap 5,13]. Mais dans la cour céleste aussi on ajoute l'hommage, la reconnaissance à l'adoration. “Les 24 vieillards, continue saint Jean, se prosternaient devant celui qui est assis sur le trône ; ils adoraient celui qui vit dans les siècles des siècles et ils jetaient leurs couronnes devant le trône en disant : Vous êtes digne, ô Seigneur notre Dieu, de recevoir gloire, honneur et puissance, parce que vous avez créé toutes choses et qu'elles subsistent” [Ap 4,10-11].
J'ai dit en 3e lieu que Jésus-Christ est adoré au saint Sacrement. “Et voilà, nous dit encore saint Jean, que Dieu fait un nouveau ciel, une nouvelle terre, et l'ancien ciel et l'ancienne terre ne sont plus. J'ai entendu une grande voix du ciel qui a dit : c'est ici le tabernacle de Dieu ; mon ciel est avec les hommes, je serai là et j'habiterai avec eux.” [Ap 21,1-3] Pourquoi Dieu fait-il un nouveau ciel ? Le ciel, la terre d'Adam ne lui suffisent-ils pas ? Ah ! mes frères, le péché avait passé sur cette terre, et Dieu ne veut pas du péché, voilà pourquoi il envoie son Fils pour faire une nouvelle terre, un nouveau ciel ! Quand Dieu remplace une de ses œuvres, c'est pour la faire plus belle encore ! Aussi combien la terre est plus magnifique depuis la présence de Jésus-Christ ! Laissez donc là cette pensée de la fin du monde. Quoi ! Bethléem, le Calvaire, ces lieux immortalisés par le passage d'un Dieu, seraient anéantis ! Non, non ; la terre sera purifiée par le feu ; détruite, jamais ! Elle demeurera comme un monument éternel de l'amour de Jésus-Christ !
S. Pierre-Julien Eymard (PO 20,18)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6