41e JOUR – Mardi 7 mars 1865 – 1re méditation – Service religieux

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La Grande retraite de Rome – 65 jours en 1865

 – Notes de Retraite 44 (NR 44 dans les Œuvres complètes) déjà parues ici : 

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41e JOUR
Mardi 7 mars 1865

1re méditation – Service religieux

Notre Seigneur m'a bien récompensé de mon petit dévouement pour me lever malgré la fatigue.
Une pensée m'a nourri pendant ma méditation. Elle devait venir de Notre Seigneur, car je ne l'avais pas préparée.

Je dois être sans gloire dans la Société. Que les autres se glorifient en leur premier père, c'est juste. Il était le fondement, la forme de la vie. Dieu choisissait un saint pour former par lui d'autres saints. Sa mission était honorée par les dons de Dieu et ses vertus. Aussi, ces saints avaient besoin de la confiance et de l'estime de leurs disciples.

Ici, chez nous, c'est Notre Seigneur qui est le seul fondement, la vie, la grâce de la Société. C'est l'Église qui a mission de l'adorer et de le servir par un culte saint et légitime. En adorant Notre Seigneur, nous ne faisons que remplir notre devoir de chrétien et d'enfant de la sainte Église.

Pour mieux servir Notre Seigneur Jésus-Christ, il est vrai, nous faisons deux choses : de conseil évangélique :
1° nous nous mettons en vie de Société ;
2° nous vivons des lois religieuses.

Mais tout cela n'est que pour arriver plus parfaitement au service réglé de l'adoration, du culte, de l'apostolat de la divine Eucharistie.
S'il y a de l'honneur, de la gloire, de l'estime, de l'affection, en la Société, tout cela est dû à Notre Seigneur comme fin unique et moyen.
C'est le fruit qu'on ne doit pas partager, la fleur qu'on doit offrir pure et première.

Notre Seigneur m'a mis dans cette admirable condition et m'y conserve dans sa divine bonté ! Il a fait une exception pour sa Société. Il a voulu être à sa tête, et être représenté, par exception, par un homme de rien, et moins que cela, par un demi-homme, plein de défauts et sans aucune qualité des fondateurs. C'est que le grand homme, le grand saint aurait fait sa Société : elle aurait porté son nom, elle se serait couverte de sa gloire. Mais alors, ce ne serait pas la Société de Jésus par Jésus et par sa sainte Église.

Notre Société est la seule Société qui puisse dire : mon fondateur, c'est Jésus-Christ, puisque c'est Notre Seigneur qui seul a institué l'Eucharistie, puisqu'il y est vivant et opérant.
Je ne suis qu'un sacristain, et un bien pauvre sacristain.

Mais quel est mon devoir ?
D'être un bon religieux, d'en accomplir toutes les observances, comme les autres. La qualité de Supérieur n'est pas un état mais une charge, une mission de Notre Seigneur autour de lui ou auprès de mes frères. Quand j'en accomplis les devoirs, je suis Supérieur au nom de Jésus-Christ. Ces devoirs remplis, je suis simple religieux et n'ai droit personnellement qu'aux mêmes lois et droits des autres religieux – moins encore, parce que je pèche en beaucoup plus que les autres.

Notre Seigneur ne me veut autour de lui que comme simple religieux, n'aime mon service que comme service d'un religieux et non d'un Supérieur. En présence du Roi, il n'y a plus d'autre maître !!

Voilà donc bien ma position définie et mes premiers devoirs tracés. Avec moi, je ne suis qu'un religieux ; avec Notre Seigneur, qu'un indigne religieux ; avec mes frères, qu'un pauvre religieux chargé d'une mission.
Alors, je n'ai plus à m'attrister, à me fatiguer, à me préoccuper. Je n'ai qu'à être religieux adorateur !
Mais cette vérité est si patente que je ne puis comprendre ma stupidité.

Notre Seigneur est le premier Maître, le seul Maître. Or il est humilié, pauvre, obéissant en la divine Eucharistie. Il ne garde rien pour sa nature humaine. Il renvoie l'honneur et la gloire de tout à la divinité, parce que la nature humaine en Notre Seigneur n'est pas la fin, mais le lien divin et humain. Et moi donc ? Qu'est-ce que je suis sinon l'écho du désert avec Jean Baptiste, la voix qui répète l'ordre de Jésus-Christ, la loi du Père, « que tous les anges de Dieu l'adorent » [He 1,6], l'ange, hélas ! de tant de grâces d'amour et de gloire !

Imitation, lib. 3, c. 7 :
« Car, pour juger du mérite, on ne doit pas regarder si quelqu'un a beaucoup de visions ou de consolations, ou s'il est habile dans l'Écriture sainte, ou s'il occupe un rang élevé.
Mais s'il est affermi dans la véritable humilité, et rempli de la charité divine ; s'il cherche en tout et toujours uniquement la gloire de Dieu ; s'il est bien convaincu de son néant ; s'il a pour lui-même un mépris sincère, et s'il se réjouit plus d'être méprisé des autres et humilié par eux, que d'en être honoré. » [Im 3, 7: 22].

S. Pierre-Julien EYMARD (NR 44,86)

Prière de la communauté

ÂME DU CHRIST / ANIMA CHRISTI – Vidéo pour chanter : https://youtu.be/g8qOI_SH3eo

ÂME DU CHRIST Âme du Christ, sanctifie-moi Corps du Christ, sauve-moi Sang du Christ, enivre-moi Eau du côté du Christ, lave-moi Passion du Christ, fortifie-moi Ô bon Jésus, exauce-moi Dans tes blessures, cache-moi Ne permets pas que je sois séparé de Toi De l'ennemi, défends-moi À ma mort, appelle-moi Ordonne-moi de venir à Toi Pour qu'avec tes saints je Te loue Dans les siècles des siècles Ainsi soit-il. Ancienne prière reprise par Saint Ignace de Loyola Prière finale des Exercices spirituels ANIMA CHRISTI – Vidéo pour chanter : https://youtu.be/g8qOI_SH3eo – Ref/ Anima Christi, sanctifica me. Corpus Christi, salva me. Sanguis Christi, inebria me. Aqua lateris Christi, lava me. 1. Passio Christi, conforta me. O bone Jesu, exaudi me. Intra vulnera tua absconde. 2. Ne permittas a te me separari. Ab hoste maligno defende me. In hora mortis meae voca me. 3. Et iube me venire ad te, Ut cum Sanctis tuis laudem te. Per infinita saecula saeculorum.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Saint Pierre-Julien Eymard – Prophète de l'Eucharistie

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