14e Jour – Mercredi 8 février 1865 – 1e méditation – St Jean, 15 – 3 unions
La Grande retraite de Rome – 65 jours en 1865
– Notes de Retraite 44 (NR 44 dans les Œuvres complètes) déjà parues ici :
- Présentation
- Les 7 premiers jours : Récapitulatif des publications.
- 8e JOUR – Sur la Présentation • L'anéantissement sacramentel de Jésus, gloire de son Père
- 9e JOUR – Vendredi 3 février 1865 : Une seule méditation • Présence de Dieu
- 10e JOUR – Samedi 4 février 1865 • J'ai fait ma méditation sur l'épreuve actuelle
- 11e JOUR – Di. 5 février • 1re méditation – La grâce de mon baptême • 2e méditation – Bonté de Dieu depuis mon baptême • 3e méditation – La chair, ennemie de l'Esprit Saint
- 12e JOUR – Lu. 6 février • 1ère méditation fondamentale – Caractère de la vie de Jésus-Christ• 2e méditation – Jésus mortifié • 3e méditation – La chair en opposition à l'esprit du Seigneur en moi
- 13e JOUR – Ma. 7 février 1865 • 1re méditation – Mystère de l'Incarnation • 2e méditation – Incarnation spirituelle
14e Jour
Mercredi 8 février 1865
1re méditation – Saint Jean, 15 – Évangile – 3 unions
Jésus-Christ : « Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut de lui-même porter du fruit s'il ne demeure pas sur la vigne, ainsi vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. » [Jn 15,4].
Notre union avec Notre Seigneur doit donc être aussi grande que l'union de la branche avec le tronc et sa racine ; c'est une union de vie.
Mais cette sève divine de la vraie vigne est très puissante et féconde. « Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit ; car hors de moi vous ne pouvez rien faire » [Jn 15,5].
Mais si l'on est uni à Jésus-Christ non seulement par l'état de grâce et la fidélité à la grâce, mais encore par l'union à ses paroles (qui sont esprit et vie), on sera tout-puissant. « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et vous l'aurez » [Jn 15,7].
Mais il y a une union d'amour pratique, qui ravit le cœur de la très sainte Trinité : « Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera et nous viendrons vers lui et nous nous ferons une demeure chez lui » [Jn 14,23].
L'union avec lui, voilà la dernière prière de Jésus-Christ. « Je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, pour qu'ils soient un comme nous sommes un : moi en eux et toi en moi, afin qu'ils soient parfaits dans l'unité, et que le monde reconnaisse que tu m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé » [Jn 17,22-23].
Ainsi, le Sauveur veut que nous soyons un comme il est un avec son Père, – qu'il ait pour nous le même amour qu'il a pour lui.
– Saint Paul dit que nous sommes les membres de Jésus-Christ, qu'il est notre tête ;
– il dit que nous sommes le corps de Jésus-Christ [1Co 12,27], il est donc notre âme ;
– il dit de lui : « C'est le Christ qui vit en moi » [Ga 2,20].
Eucharistie, union substantielle : « Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui » [Jn 6,56].
On communie au corps et au sang de Notre Seigneur, afin de s'unir plus intimement à son esprit, à son âme, à ses opérations, à ses vertus, à ses mérites, enfin à sa vie divine.
On mange une nourriture pour avoir la force.
Résumé
1° Il y a donc l'union avec Jésus-Christ par la foi. « Que le Christ habite en vos cœurs par la foi » [Ep 3,17]. « La foi opérant par la charité » [Ga 5,6]. C'est l'union à sa vérité.
2° Il y a l'union d'amour. « Demeurez dans mon amour » [Jn 15,9].
Cet amour de Jésus-Christ produit l'observance de ses commandements : c'est l'union d'obéissance, puis l'union de sentiments. « Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus » [Ph 2,5]. Puis l'union d'esprit, qui est à proprement parler la vie de Jésus-Christ en nous : « Qui n'a pas l'Esprit du Christ ne lui appartient pas » [Rm 8,9].
3° Enfin, l'union de société, qui se rapproche le plus de l'union hypostatique de la nature humaine avec la nature divine en la personne du Verbe, où la nature humaine a perdu sa personnalité propre, n'étant plus son moi, mais la personne divine du Verbe.
Pour nous aider à cette union, Notre Seigneur a établi l'Eucharistie, qui est la communion substantielle avec son corps, puis son âme et enfin sa divinité.
2e méditation
a été faible, peu recueillie, l'ayant faite chez les Adoratrices*, et étant un peu fatigué. Je ne vois pas bien cette vertu : grâce d'union.
S. Pierre-Julien EYMARD (NR 44,29)
* Il s'agit des Sœurs de l'Adoration perpétuelle du Très Saint-Sacrement (Suore Sacramentarie). Depuis 1839, elles assuraient l'adoration perpétuelle en l'église Sainte-Anne aux Quatre-Fontaines, près du Palais du Quirinal. Le Père s'y rendit à plusieurs reprises au cours de sa retraite et il a noté les pratiques de piété de la communauté. L'église et le monastère furent démolis en 1888 pour aménager un jardin le long du Palais du Quirinal.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6