12e Jour – Lu. 6 février 1865 – 1e méditation – Caractère de la vie de J-C.
La Grande retraite de Rome – 65 jours en 1865
– Notes de Retraite 44 (NR 44 dans les Œuvres complètes) déjà parues ici :
- Présentation
- Les 7 premiers jours : Récapitulatif des publications.
- 8e JOUR – Sur la Présentation • L'anéantissement sacramentel de Jésus, gloire de son Père
- 9e JOUR – Vendredi 3 février 1865 : Une seule méditation • Présence de Dieu
- 10e JOUR – Samedi 4 février 1865 • J'ai fait ma méditation sur l'épreuve actuelle
- 11e JOUR – 1re méditation – La grâce de mon baptême• 2e méditation – Bonté de Dieu depuis mon baptême• 3e méditation – La chair, ennemie de l'Esprit Saint
12e JOUR : Lundi 6 février 1865
1ère méditation fondamentale – Caractère de la vie de Jésus-Christ
Notre Seigneur est venu pour restaurer toutes choses en lui-même, dit saint Paul [Ep 1,10]. Il est, il s'est fait pour nous notre voie, notre vérité, notre vie. Or, pour restaurer en nous, il faut commencer par soumettre la chair à l'esprit, et l'esprit à Dieu. Il faut dominer la chair par la force, parce qu'elle n'a ni foi, ni espérance, ni même la raison : elle ne suit que ses appétits déréglés. Et quand l'esprit lui-même est de connivence avec elle, alors c'est la rébellion entière. C'est ce qui arrive en moi, mais d'une autre manière, plus subtile et plus illusionnante. C'est que la matière est religieuse, et la forme est celle de la vertu. C'est que mon amour-propre a trouvé le moyen d'être l'amour de Dieu.
Comment opérer cette révolution ? Par deux moyens :
1° Le premier, vivre de la vie de Jésus-Christ en moi. Le former en moi, le faire naître et grandir. Or, c'est la mission du Saint-Esprit : « L'Esprit Saint viendra sur toi. […] C'est pourquoi l'être saint qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu » [Lc 1,35].
C'est la mission du sacerdoce : « Mes petits enfants, vous que j'engendre à nouveau […] jusqu'à ce que le Christ soit formé en vous » [Ga 4,19]. Jésus-Christ en nous, c'est sa vérité, ses mœurs, ses vertus, son amour :
il est conçu dans les bons désirs,
il naît dans la bonne volonté,
il grandit dans nos vertus,
il devient parfait en son amour crucifié.
Oh ! elle est belle cette pensée ! C'est donc par Jésus en moi que je combattrai le vieil homme. Il faut être deux pour se battre. Et à mesure que Jésus grandira en moi, je serai plus fort. L'essentiel est de bien le nourrir assidûment.
2° Le second moyen, c'est de suivre Jésus-Christ en sa guerre contre la chair et l'esprit de la chair. Il a commencé à faire ce qu'il me prescrit. Or, je vois Notre Seigneur mortifiant ses sens, humiliant son esprit, choisissant une vie pauvre, laborieuse et humiliée. Et il pratique en sa chair innocente ce qui est le remède à la mienne coupable. Et cela, afin que je sois moins humilié, moins découragé, ou plutôt honoré et glorieux de lui ressembler.
Il n'y a qu'à considérer sa modestie extérieure, toutes les poses de son corps, chaque mouvement de ses sens, chaque parole, regard : tout est vertu simple, mais qui me dit ce que j'ai à corriger.
D'ailleurs, plus moyen d'en douter : « Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive chaque jour » [cf. Lc 9,23]. – « Vous qui êtes demeurés avec moi dans mes épreuves » [Lc 22,28]. – « Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive » [Mt 10,34]. – De sorte que la mortification de Jésus-Christ est l'incision de sa greffe divine, sa victoire sur le vieil homme.
À déjeuner : Imitation, livre 3, chapitre 54 :
5 La nature aime à recevoir les honneurs et les respects […] – 6. Elle craint la confusion et le mépris […] – 8. Elle recherche les choses curieuses et belles, et repousse avec horreur ce qui est vil et grossier […] – Elle s'irrite d'une légère injure […] – Elle se porte vers les créatures, la chair, les vanités ; elle est bien aise de se produire […] – Elle se réjouit d'avoir quelque consolation extérieure qui flatte le penchant des sens [Im 3, 54 : 9 , 10, 12, 13, 17, 19].
S. Pierre-Julien EYMARD (NR 44,24)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6