La Grande retraite de Rome – 65 jours en 1865

 – Notes de Retraite 44 (NR 44 dans les Œuvres complètes) déjà parues ici : 

• Présentation
• Les 7 premiers jours : Récapitulatif des publications.

8ème Jour – Jeudi 2 février 1865

1^ère méditation – Sur la Présentation

1° J'ai médité sur l'offrande de Jésus-Christ. « En entrant dans le monde, le Christ dit : Tu n'as pas agréé les holocaustes. Alors j'ai dit : Voici, je viens pour faire, ô Dieu, ta volonté » [cf. He 10,5-7].

Cette divine volonté du Père était la forme de vie de Jésus pauvre, humble, obéissant, puis la croix :
– 1^ère offrande dans le sein virginal de sa sainte Mère : là, humilié et lié, mais dans un paradis de pureté et d'amour.
– 2^ème offrande en venant au monde à Bethléem : souffrant d'abord, il fait froid ; puis pauvre, il n'a rien ; enfin humilié, obéissant.
– 3^ème offrande, celle du Temple : elle est légale, authentique. Don de Marie et de Joseph. Marie et Joseph s'offrent avec lui, pour lui.

Pensées de Jésus à ce moment. Don de Jésus à son Père. « Et soudain il entrera dans son sanctuaire, le Seigneur, le Maître [que vous cherchez] » [Ml 3,1].

J'ai renouvelé mes vœux avec Jésus – et mon don de tout moi-même entre ses mains, afin qu'il ait aujourd'hui quelque chose à offrir, à donner à son Père, des fruits de sa Rédemption et de son amour. Hélas ! trente ans de sacerdoce et vingt-quatre ans de vie préparatoire. Quels fruits a donnés au Maître ce champ arrosé de tant de grâces ? cultivé avec tant de soins ? « Des épines et des chardons » [Gn 3,8]
Cette vue m'a bien affligé !
J'ai renouvelé l'holocauste de l'état religieux, et en particulier ma règle de conduite envers N., ma langue sur moi, et sur tout ce qu'il y a de glorieux en mes œuvres, connaissances, frères.

2° J'ai examiné en second lieu pourquoi Dieu fait dire si tôt à Marie la passion de son fils ? Elle aimait assez Dieu pour accepter et porter ce sacrifice.
Dieu le Père voulait donner une compagne au Sauveur. « Cet enfant a été établi… » [Lc 2,34].
Elle devait se nourrir des ardeurs de son amour pour l'homme.

Comme le bon Dieu m'épargne ! Je suis si faible !
Je vais à Sainte-Marie-Majeure célébrer.

À déjeuner : tiré le 19^ème chapitre du 3^ème livre de l'Imitation :
« Ne dites pas : je ne puis supporter. – Ce discours est insensé. – Mais l'homme vraiment patient, indifférent sur les créatures, reçoit de la main de Dieu, avec reconnaissance […] tout ce qui lui arrive de contraire, et il l'estime comme un grand gain. » [ Im 3, 19: 9 , 10, 12].

S. Pierre-Julien EYMARD (NR 44,17)