9e JOUR – 3 février 1865 – 1ère méditation – Présence de Dieu
La Grande retraite de Rome – 65 jours en 1865
– Notes de Retraite 44 (NR 44 dans les Œuvres complètes) déjà parues ici :
- Présentation
- Les 7 premiers jours : Récapitulatif des publications.
- 8e JOUR – Sur la Présentation • L'anéantissement sacramentel de Jésus, gloire de son Père •
9ème Jour – Vendredi 3 février 1865 *
1ère méditation – Présence de Dieu
1° J'ai bien vu que tout sera bientôt évaporé et perdu si je ne travaille pas à la présence de Dieu habituelle, que c'est la condition absolue pour moi, afin de tenir mon esprit en arrêt, en conseil avec Dieu, – mon cœur en la bonté de son service et de son amour, – ma volonté à sa disposition, – mon corps respectueux.
La présence d'un homme grave, sage, aimé, souverain, fait naturellement tout cela, puisqu'elle est la souveraine loi du moment, et qu'on se respecte en sa présence.
Telle et plus forte, la présence de Dieu respecté et aimé, et qui nous soutient en cet état par la douce onction de sa grâce. « Marche en ma présence » [Gn 17,1]. « Le Seigneur est vivant » [1S 27,2]. « J'ai mis le Seigneur devant moi » [Ps 15,2]. « Et moi, je serai toujours avec toi » [Ps 72,23]. A fortiori les saints du Nouveau Testament.
2° Mais je n'ai pas seulement besoin de la présence de Dieu pour me tenir dans la loi du bien, pour éviter le mal, mais j'en ai surtout besoin pour combattre la vanité de mon esprit, sa dissipation, son voltillage continuel.
J'en ai encore plus besoin pour empêcher mon cœur de chercher des consolations pieuses, glorieuses, pour stimuler ma volonté dans ses paresses et ses antipathies de fausse liberté.
J'en ai un souverain besoin contre l'irritation du combat ; on ne peut pas être toujours en course, en milice du champ de bataille. Il faut un peu de repos en Dieu : « Venez à l'écart, dans un lieu désert » [Mc 6,31].
Mais comment arriver là ? Graduellement. Par ce qu'il y a de facile : l'offrande, quelques sentences faciles et souvent répétées. Il faut le mécanisme de l'opération, des signes, des moments fixes, des lieux. Quand l'horloge sonne. Quand j'ai à parler à quelqu'un. En rendre compte après à Dieu, comme un enfant à sa mère. Mais par-dessus tout, il faut une sanction corporelle. Autrement, tout s'en ira en fumée.
À déjeuner, j'ai lu un chapitre qui a bien défini le jour : le 40ème du 3ème livre de l'Imitation : « Seigneur, je ne suis rien, je ne peux rien, de moi-même je n'ai rien de bon, je sens ma faiblesse en tout, et tout m'incline vers le néant » [ Im 3, 40: 4 ] – et le reste.
Propagande **
Toute ma journée a été en fièvre ; mes oraisons, à me dire : ce que Dieu veut est le meilleur, adorons sa sainte volonté. Nous le verrons plus tard.
Dieu a permis la maladie du Cardinal Préfet, la discussion prolongée des Cardinaux sur l'Économat, la préférence de Monseigneur Capalti à une autre chose, malgré ses deux promesses.
Enfin le bon Dieu m'a fait la grâce de ne rien dire de peu convenable, de ne rien gâter à la Propagande.
« Béni soit le nom du Seigneur ! » [Ps 112,2]
S. Pierre-Julien EYMARD (NR 44,19)
* Ici, dans l'autographe, est dessinée une couronne royale surmontée d'une croix.
** Rappelons que le Père Eymard est à Rome pour faire avancer l'affaire qui l'occupe de fonder une communauté au Cénacle, à Jérusalem. Il cherche à prendre contact avec l'organisme du Vatican, la Propagande, pour cette fondation :
Il déploie toutes ses ressources auprès du Cardinal Barnabò, Préfet de la Propagande, et de Monseigneur Capalti, Secrétaire, pour faire aboutir son projet. Il prend conscience des difficultés considérables que sa demande suscite, de la situation presque sans issue où il se trouve. Mais il espère. Les obstacles administratifs se multiplient : renvoi de la question, maladie du Cardinal Préfet…
in : Présentation : 'Grande retraite de Rome' du Père Eymard – 1865
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6