13e Jour – Mardi 7 février 1865 – 2e méditation – Incarnation spirituelle
La Grande retraite de Rome – 65 jours en 1865
– Notes de Retraite 44 (NR 44 dans les Œuvres complètes) déjà parues ici :
- Présentation
- Les 7 premiers jours : Récapitulatif des publications.
- 8e JOUR – Sur la Présentation • L'anéantissement sacramentel de Jésus, gloire de son Père
- 9e JOUR – Vendredi 3 février 1865 : Une seule méditation • Présence de Dieu
- 10e JOUR – Samedi 4 février 1865 • J'ai fait ma méditation sur l'épreuve actuelle
- 11e JOUR – Di. 5 février • 1re méditation – La grâce de mon baptême• 2e méditation – Bonté de Dieu depuis mon baptême• 3e méditation – La chair, ennemie de l'Esprit Saint
- 12e JOUR – Lu. 6 février • 1ère méditation fondamentale – Caractère de la vie de Jésus-Christ• 2e méditation – Jésus mortifié• 3e méditation – La chair en opposition à l'esprit du Seigneur en moi
- 13e JOUR – Ma. 7 février 1865 • 1re méditation – Mystère de l'Incarnation
13e Jour
Mardi 7 février 1865
2e méditation Incarnation spirituelle
Sujet et pensées :
1° Création
– En la création de l'homme, Dieu s'était réservé la royauté de son âme, comme la gloire de sa vie. « L'âme du juste, c'est la demeure de Dieu » (saint Grégoire*). Dieu devait perfectionner son image, sa ressemblance en l'homme, en travaillant de concert avec lui.
– Mais le péché a tout renversé. L'homme pécheur n'a plus voulu demeurer avec Dieu en lui-même. Il est devenu tout extérieur, esclave des objets extérieurs.
– Pour redevenir intérieur, Dieu le prend par les yeux en son Incarnation. Puis après s'être fait connaître à ses yeux, aimer de son cœur, toucher de ses mains, Jésus-Christ se voile, se cache en notre intérieur. C'est là qu'il nous parle, qu'il nous conseille, nous console, nous sanctifie.
C'est en notre intérieur qu'il veut mettre son royaume, et nous forcer ainsi à demeurer avec lui en nous, à faire à son égard ce que fit la très sainte Vierge en son Incarnation.
Puis, si nous sommes fidèles, il nous console, il nous donne sa paix. « Il est heureux que nous soyons ici » [Lc 9,33]. – Voilà pourquoi il dit aux pécheurs : « Rentrez en vous-mêmes » [cf. Is 46,8]. – « Mon fils, donne-moi ton cœur » [Pr 23,26]. « Tu aimeras Dieu », avant tout, « de tout ton cœur » [Dt 6,5]. – Le cœur, c'est la vie. « Le Dieu de mon cœur » [Ps 72,26]. – « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » [cf. Mt 6,21].
2° Sanctification
Quand Dieu veut faire un grand saint, il le sépare du monde par les épreuves, les persécutions, ou par sa grâce, en lui donnant l'horreur du monde, l'amour de la solitude, du silence, de la prière.
Le plus grand don de Dieu, c'est le don d'oraison, par lequel l'âme est forcée de s'isoler, de se recueillir, de se spiritualiser et de se mortifier.
Et quand l'âme ne le fait pas assez, Dieu lui envoie l'infirmité, la maladie, les peines intérieures, afin de la dégager davantage. Les tempêtes purifient le temps.
S. Pierre-Julien EYMARD (NR 44,28)
* Citation libre de saint Grégoire, Hom. In Evangelia, lib. 2, hom. 38 (PL 76, 1283). Saint Grégoire part de trois textes bibliques : Is 66,1 ; Sg 7,28 ; 1Co 1,24, et il argumente ainsi : « De toute évidence, nous pouvons conclure : puisque Dieu est la Sagesse, l'âme du juste est la demeure de la sagesse. De la même façon, on dit que le ciel est la demeure de Dieu ; de ce fait, le ciel, c'est l'âme du juste. »
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6