Dans la communion, la force du martyre
Revue Le Très-Saint Sacrement : Janvier-mars-mai 1865
- Les catacombes et l'Eucharistie
- 1. L'Eucharistie comme sacrifice : 1. Les tombeaux-autels
- 1. L'Eucharistie comme sacrifice : 1. Les tombeaux-autels (suite)
- 1.2. Les fresques
- 2. Les monuments de la communion
- 2. Les monuments de la communion (suite)
- 3. L'Eucharistie comme sacrement permanent
- 3. L'Eucharistie comme sacrement permanent (suite)
Dans la communion, la force du martyre
Pourquoi l'Église permettait-elle aux laïques d'avoir ainsi chez eux la sainte Eucharistie ? N'était-ce pas l'exposer à la profanation, ou du moins au peu de respect d'une demeure domestique ?
La réponse à cette question est dans ces paroles de saint Cyprien : “Celui-là n'est pas propre au martyre que l'Église n'a pas armé pour le combat, et le courage manque à celui qui n'est pas relevé et embrasé par la réception de l'Eucharistie.” Idoneus esse non potest ad martyrium, qui ab Ecclesia non armatur ad prœlium ; et mens deficit quam non recepta Eucharistia erigit et accendit.
Lorsque, dans les prisons et les cachots, les confesseurs ne pouvaient recevoir de leurs frères libres la sainte Eucharistie, et que parmi ces captifs de la foi il se trouvait un prêtre, le diacre qui ordinairement l'accompagnait se couchait par terre, et sur sa poitrine, souvent couverte des nobles cicatrices du martyre, l'hostie sainte était consacrée pour être ensuite distribuée aux fidèles. Quel autel ! quel ensemble de circonstances émouvantes ! Faut-il s'étonner que l'on sortit de là respirant le feu de l'amour divin, et plus fort que tout l'Enfer, comme le dit saint Jean Chrysostome : Ignem spirantes, facti diabolo terribiles.
Ainsi donc, dans ces temps glorieux, mais difficiles, la très sainte Eucharistie comptait autant de temples qu'il y avait de maisons de fidèles ; disons même que chaque fidèle était comme un ciboire vivant ; les solitudes avaient le charme de Nazareth et du Cénacle ; les anachorètes étaient les gardiens, les adorateurs, les commensaux de Jésus-Christ, toute l'Église enfin puisait dans la communion la force des plus généreux combats et des plus éclatantes victoires.
Saint Pierre-Julien Eymard (PG 251,8)
Image : Peinture à fresque dans les Catacombes de Sainte-Priscille, Rome, IIIème siècle :
Le Bon Pasteur (en haut) - Femme orante (en bas)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6