1.2. Les fresques
Revue Le Très-Saint Sacrement : Janvier-mars-mai 1865
- Les catacombes et l'Eucharistie
- 1. L'Eucharistie comme sacrifice : 1. Les tombeaux-autels
- 1. L'Eucharistie comme sacrifice : 1. Les tombeaux-autels (suite)
1.2. Les fresques
Si, maintenant, nous consultons les fresques des catacombes, nous verrons que le saint sacrifice avait aussi sa belle page dans cette histoire figurative et réelle en même temps. Dans les catacombes les plus anciennes, comme celles du Vatican, de Saint-Calixte, de Saint-Marcellin, de Sainte-Agnès, de Sainte-Priscille, etc., le sacrifice de la messe est représenté par le sacrifice d'Abraham immolant son fils Isaac [cf. Gn 22,10]. C'est là la grande figure du sacrifice du Calvaire, où le Père céleste nous donne son Fils unique, le vrai Isaac, qui, comme le premier [cf. Gn 22,6], porte le bois du sacrifice, le bois de la croix sur lequel il doit être crucifié.
Mais pourquoi, dans les catacombes, ne représentait-on pas de préférence le sacrifice de la croix par la croix elle-même ? Pourquoi la figure plutôt que la réalité ? C'est que la figure montrait la foi, le courage, l'obéissance d'Abraham, dont les martyrs avaient tant besoin. Isaac, de son côté, consentant généreusement à son immolation, apprenait aux chrétiens à donner aussi leur vie à Dieu. On ne trouve pas, dans les anciennes catacombes, Jésus en croix, ni aucune scène de sa Passion, parce que les martyrs avaient assez sous les yeux le spectacle des supplices dans les lieux de torture, et qu'il leur fallait ici surtout des exemples de force et de triomphe, comme les trois enfants chantant dans la fournaise [cf. Dn 3,51-90], Daniel jeté aux lions, mais respecté par eux [cf. Dn 6,23], Jonas englouti dans le ventre d'une baleine mais rendu ensuite vivant sur le rivage [cf. Jon 2,11]. Ils étaient aussi réjouis à tous les pas par l'image du bon Pasteur [cf. Jn 10] qui décore les chapelles sépulcrales.
La croix ne se montrait aux fidèles persécutés qu'avec toute sa beauté royale. Dans les catacombes de Saint-Pontien, par exemple, elle est diamantée, et des palmes fleuries sortent d'elle comme de magnifiques rayons. Jésus-Christ triomphant l'a laissée à chaque chrétien pour qu'il s'y attache à son tour et arrive par elle à la même gloire céleste.
Saint Pierre-Julien Eymard (PG 251,4)
Image : Peinture à fresque dans les Catacombes de Sainte-Priscille, Rome, IIIème siècle :
Le sacrifice d'Isaac
4 commentaires
Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6