1. L'Eucharistie comme sacrifice : 1. Les tombeaux-autels (suite)
Revue Le Très-Saint Sacrement : Janvier-mars-mai 1865
1. L'Eucharistie comme sacrifice :
1. Les tombeaux-autels (suite)
Il est donc bien constant, par la tradition comme par les monuments des catacombes, que les premiers chrétiens avaient une grande dévotion au sacrifice de la messe, et que les tombeaux étaient l'autel permanent du saint sacrifice. On célébrait la messe sur les ossements des martyrs, parce que les martyrs, en s'immolant pour Jésus-Christ, avaient mérité une place là où se renouvelait l'immolation de la suprême victime.
Le poète Prudence, en parlant du corps de saint Vincent, fait allusion à cet insigne honneur :
“L'autel donne à ces bienheureux ossements
Le repos qui leur est dû.
Placés sous la table sacrée,
Renfermés dans les profondeurs de l'autel,
Ils aspirent d'en bas les émanations
Du don céleste qui se répandent sur eux.”
Saint Ambroise, exprimant la même pensée, dit au sujet des reliques des deux martyrs Gervais et Protais : “Que ces victimes triomphales viennent se placer dans l'endroit où le Christ est une hostie ! Sur l'autel est le Christ, qui est mort pour tous ; sous l'autel reposent ceux qui ont été rachetés par sa passion.”
De là l'usage et la loi dans l'Église de ne célébrer que sur des pierres sacrées qui renferment un tombeau rempli des reliques authentiques des martyrs. Ils ont conquis ce droit, ils sont devenus l'autel de Jésus-Christ, autel digne de nos respects et de notre piété.
Comme on devait bien dire la sainte messe sur ces corps encore chauds de l'amour de Jésus-Christ, et encore empourprés de leur sang dans la confession glorieuse de leur foi ! Comme on devait bien entendre la sainte messe en face de ce martyr qu'on avait connu, dont on avait admiré la foi, la constance, l'amour ! Si on versait des larmes sur leurs souffrances, on glorifiait Dieu sur leurs tombeaux. On faisait plus encore, on s'enflammait de leur courage, et on allait les remplacer au martyre.
Parmi les pratiques pieuses des fidèles de la Rome actuelle, on remarque avec bonheur leur dévotion au saint sacrifice de la messe, héritage sans doute de leurs frères des catacombes. Dans toutes les quatre cents églises de Rome, à chaque messe qui s'y célèbre, vous voyez accourir les hommes, les femmes, les enfants. Il semble à ces pieux Romains qu'il leur manquerait l'essentiel de la journée, s'ils n'assistaient pas à une messe. Et, en effet, n'est-ce pas là le sacrifice par excellence, l'œuvre efficace de notre rédemption qui s'opère devant nous et pour nous ? La sainte messe n'est-elle pas la plus grande glorification de Dieu sur la terre, puisqu'une messe a toute la valeur du sacrifice de la croix ? “Un chrétien ne peut vivre sans le sacrifice du Seigneur”, disait saint Saturnin.
Saint Pierre-Julien Eymard (PG 251,3)
Image : Peinture à fresque dans les Catacombes de Sainte-Priscille, Rome, IIIème siècle,
cubiculum de la velatio* : Les trois Hébreux dans la fournaise.
* "la prise de voile" de saint Priscille – Source : Wikipédia
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Nous prions ce 2 juin par l'intercession des saints :
Marcellin et Pierre – Martyrs à Rome (✝ 304)
Deux martyrs romains qui sont nommés dans la première prière eucharistique qui elle-même est la suite liturgique du canon romain. Saint Marcellin était prêtre et saint Pierre exorciste. Ils furent victimes de la persécution de Dioclétien.
2 JUIN : Mémoire des saints martyrs Marcellin, prêtre, et Pierre, exorciste. Selon ce que rapporte le pape saint Damase, sous la persécution de Dioclétien, vers 304, ils furent condamnés à mort , conduits à travers des buissons au lieu de leur supplice et contraints de creuser leur tombe de leurs propres mains, pour que leurs corps demeurent inconnus, mais une pieuse femme, Lucine, recueillit leurs corps et les déposa dans le cimetière 'Aux deux lauriers' sur la voie Labicane.
Martyrologe romain – source : https://nominis.cef.fr/
Catacombes des Saints Marcellin et Pierre
Via Casilina à Rome - Fresques
- Le Bon Pasteur
- La résurrection de Lazare
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6