Les catacombes et l'Eucharistie
Revue Le Très-Saint Sacrement : Janvier-mars-mai 1865
Les catacombes et l'Eucharistie
Les catacombes sont le monument de la religion le plus beau, comme le plus consolant. Elles furent le vaste tombeau des martyrs et l'église des fidèles pendant les trois siècles de persécution. On sait les noms de soixante cimetières ou catacombes. Assurément on ne les connaît pas tous ; ce que l'on connaît avait douze cents kilomètres de longueur, et renfermait six millions de tombeaux, soit de martyrs, soit de fidèles.
Les tombeaux des martyrs étaient distingués de ceux des simples fidèles morts dans la paix du Seigneur, par la fiole de sang placée près de la tête du martyr, en dehors du sépulcre, dans une petite excavation, où elle était fixée avec de la chaux. On y voyait aussi gravée sur la pierre ou le marbre une palme, et souvent les instruments du supplice, comme des flèches, une hache, des fouets, etc.
Le tombeau des fidèles présentait le monogramme de Notre Seigneur Jésus-Christ et le mot in pace (dans la paix), ou une colombe, signe de la fidélité à Dieu.
Parmi les tombeaux des martyrs, il y en avait qui étaient comme de grandes châsses en tuf, surmontées d'un arc taillé dans l'épaisseur du mur, et trop élevées pour pouvoir servir d'autel. D'autres, au contraire, étaient adaptés à ce service du culte ; c'étaient des tombeaux-autels que l'on trouve dans les chambres sépulcrales, dans les chapelles et les églises de catacombes.
Les catacombes nous montrent d'une manière admirable et sans réplique l'usage de l'Eucharistie comme sacrifice, comme communion et comme sacrement permanent. Et cela depuis le siècle des apôtres ; car les principales catacombes, comme les catacombes vaticanes où fut enseveli le corps de saint Pierre, celles du chemin d'Ostie, qui renfermaient le corps de saint Paul, celles de Saint-Sébastien, de Sainte-Cécile, etc., etc., remontent aux saints dont elles portent le nom.
Saint Pierre-Julien Eymard (PG 251,1)
Image : Peinture à fresque dans les Catacombes de Sainte-Domitille, Rome, IIème siècle :
La Dernière Cène
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6