3. L'Eucharistie comme sacrement permanent (suite)
Revue Le Très-Saint Sacrement : Janvier-mars-mai 1865
- Les catacombes et l'Eucharistie
- 1. L'Eucharistie comme sacrifice : 1. Les tombeaux-autels
- 1. L'Eucharistie comme sacrifice : 1. Les tombeaux-autels (suite)
- 1.2. Les fresques
- 2. Les monuments de la communion
- 2. Les monuments de la communion (suite)
- 3. L'Eucharistie comme sacrement permanent
3. L'Eucharistie comme sacrement permanent (suite)
Saint Justin, martyr du second siècle, dans sa seconde apologie, parle des diacres qui distribuent à tous les chrétiens présents aux saints mystères, la sainte Eucharistie sous les deux espèces, et la portent ensuite à ceux qui n'ont pu y assister : Atque ad eos qui absentes sunt, deferunt. Le même saint témoigne, dans la même apologie, que les chrétiens se rassemblaient le dimanche pour recevoir et emporter la sainte Eucharistie.
Saint Cyprien, évêque et martyr de Carthage, au troisième siècle, dans son livre De lapsis, à propos d'une femme punie par Dieu pour avoir communié en état de péché mortel, nous confirme que les fidèles conservaient chez eux la sainte Eucharistie dans une petite arche très propre, et s'efforçaient de la soustraire à toute profanation.
Saint Basile, ad Cæsariam patriciam, nous atteste aussi la même vérité : “Il n'est pas du tout nécessaire, dit-t-il, il est même inutile de montrer que l'on ait besoin, en temps de persécution, d'un prêtre ou d'un diacre pour se communier, puisque c'est un usage reçu depuis longtemps. D'ailleurs, ajoute-t-il, comment font ceux qui mènent la vie monastique dans les solitudes où il n'y a pas de prêtres ? Ils se communient eux-mêmes avec la sainte Eucharistie qu'ils conservent dans leur demeure.” Nam omnes qui per solitudines monasticam vitam agunt, ut non adest sacerdos, cum domi communionem habeant, per se ipsos accipiunt.
L'usage de garder la sainte Eucharistie chez soi, et de la porter même en voyage, existait encore du temps de saint Ambroise. C'est ce grand saint qui nous raconte ainsi le fait miraculeux qui arriva à son frère Satyre, sur lequel il s'était déchargé de toutes ses affaires de famille : “Satyre voulut passer en Afrique pour faire payer à un nommé Prosper une somme qu'il me devait. S'étant embarqué en hiver dans un vieux bâtiment, il fit naufrage et faillit périr. Il n'était pas baptisé, et pour ne pas mourir privé entièrement des saints mystères, c'est-à-dire de l'Eucharistie, il la demanda à ceux qui étaient baptisés. Mais comme il n'était pas permis de la donner à d'autres qu'aux fidèles, il la fit envelopper dans une espèce de longue écharpe, que dans ces temps-là les Romains portaient autour du cou. Il prend donc l'Eucharistie sur lui et se jette à la mer, sans chercher de planche pour se soutenir, comme le faisaient les autres passagers. Il arriva le premier à terre, et aida à sauver ses serviteurs. Échappé de ce péril, et persuadé que le sacrement qui l'avait protégé lui serait bien plus utile quand il le recevrait réellement, il se hâta de se faire baptiser.”
Saint Pierre-Julien Eymard [PG 251,7(b)]
Image : Peinture à fresque dans les Catacombes des Saints-Marcellin-et-Pierre, Rome, IIIème siècle : Jonas régurgité par la baleine
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6