La Sainte Tunique, partagée par les soldats romains après la , est conservée à la basilique Saint-Denys d’Argenteuil. La tunique inconsutile (c’est-à-dire sans couture, tissée d’un seul tenant) est considérée comme et fait l’objet de nombreux pèlerinages. Elle aurait été offerte par le roi Charlemagne à l’abbaye d’Argenteuil.
La Sainte Tunique est en laine, de couleur brun pourpre, et est aujourd’hui incomplète. En effet, elle est assez abîmée. À l’origine, elle mesurait 148 centimètres de hauteur mais n’en mesure plus que 122. Elle mesure 90 centimètres de largeur sous les bras.
Selon les , quatre soldats romains se sont distribué la tunique du Christ, en quatre morceaux égaux.
Une légende raconte que Ponce Pilate aurait racheté cette tunique pour la revendre plus tard aux chrétiens. l’aurait ainsi récupérée et emportée avec lui à Jaffa lorsqu’il a été chassé de Jérusalem. La légende raconte ensuite que c’est , mère de l’Empereur Constantin qui la retrouve vers 327 ou 328. Cette dernière a déjà évoqué dans des écrits la découverte (ou redécouverte) de la Sainte Croix et de ses clous mais jamais de la Sainte Tunique.
raconte quant à lui, dans De gloria martyrum, que la tunique a longtemps été cachée dans un coffre en marbre à Jaffa et qu’un juif du nom de Simon révéla la cachette en 590. À cause de l’invasion de la Palestine au début du VIIème siècle, la tunique aurait été transférée dans la basilique des Anges, à Germia, près de Constantinople, où elle aurait été protégée jusqu’au VIIIème siècle.
C’est en 800 que l’impératrice de Byzance, Irène, aurait offert un coffre d’ivoire contenant la précieuse relique, comme cadeau diplomatique, à Charlemagne lors de son sacre.
Ce dernier en aurait confié la garde, lors d’une translation de relique, probablement en 803, au monastère de l’Humilité-de-Notre-Dame-d’Argenteuil, dont sa fille était la prieure.
En 850, lors de l’invasion et du pillage des Normands du hameau d’Argenteuil et de son abbatiale, la tunique aurait été cachée dans un mur du prieuré. Elle ne fût donc pas emportée. En 1003, l’abbatiale est reconstruite. La tunique, toujours dans son coffret, est retrouvée en 1152 ou 1154 par des de Saint-Denis. C’est 1156 que la relique d’Argenteuil est authentifiée dans des écrits.
L’archevêque Hugues d’Amiens organise à cette date une ostension et établit la charte de 1156 à cette occasion. Elle indique que le roi Louis VII était présent à Argenteuil lors de l’annonce de la redécouverte de la Sainte Tunique. Il est important de préciser que la charte n’a pas été attestée par les historiens puisqu’elle a disparu.
Pendant la guerre de Cent Ans, l’abbaye est pillée à nouveau et incendiée en 1411. L’église n’est reconstruite qu’en 1449. La Sainte Tunique fait l’objet de au XVème siècle, notamment par les rois et reines de France. On lui attribue une multitude de .
Malheureusement, elle aurait partiellement brûlé pendant les guerres de religion, en 1565, ou 1567. D’autres sources disent qu’elle aurait simplement été cachée pendant la prise d’Argenteuil par les huguenots.
Plus tard, la “confrérie de la sainte Robe” est créée et approuvée par le le 13 janvier 1613.
Un morceau de la tunique a été dérobé en 1687 pour être déposé à Saint-Corneille de Compiègne. Le 18 novembre 1793, face aux menaces révolutionnaires, le curé d’Argenteuil, Ozet, découpe la tunique en plusieurs morceaux et en confie certains à des paroissiens. Il en enterre quatre dans son jardin avec d’être emprisonné pendant 2 ans. En 1795, il ressort la tunique et fait de son mieux pour recoudre les vingt morceaux différents précédemment découpés. Malheureusement, les morceaux confiés aux paroissiens ont disparu pendant la Révolution française.
Entre 1862 et 1865, l’architecte Théodore Ballu reconstruit une église à la place de celle de l’ancien prieuré bénédictin, devenue trop petite, l’église Saint-Denys. La Sainte Relique y est placée le 5 juin 1865 dans “l’autel du reliquaire de la Sainte Tunique”, dans une chapelle latérale, à droite du chœur. L’église paroissiale d’Argenteuil est élevée au rang de basilique mineure par le .
Aujourd’hui, la Tunique d’Argenteuil est conservée pliée dans de style néo-roman. Ce petit reliquaire est lui-même enfermé dans un reliquaire de style néogothique. Cet ensemble repose sous le ciborium (objet mobilier destiné en valeur un autel ou un reliquaire) de “l’autel du reliquaire de la Sainte Tunique”.
La relique de la Sainte Tunique est classée monument historique le 23 mai 1979.
Le 12 décembre 1983, la Sainte Tunique et son reliquaire sont volés, mais mystérieusement restitués le 2 février 1984, sans aucune demande des voleurs.
La Sainte Tunique se trouve encore aujourd’hui à Argenteuil. Depuis 2005, il est possible d’aller s’y recueillir en pèlerinage.
En 1854, le curé d’Argenteuil, l’abbé Millet, a offert au pape Pie IX un morceau de 15 centimètres de la tunique. D’autres fragments se trouvent à l’abbaye de Westminster et dans les églises de Longpont et Sucy-en-Brie.
Les quatre évangélistes ont relaté l’épisode du partage de la Sainte Tunique dans le récit de la . Saint Jean est le plus précis des quatre sur la convoitise des soldats romains.
“Arrivés en un lieu dit Golgotha, c’est-à-dire : Lieu-du-Crâne (ou Calvaire),
Ils donnèrent à boire à Jésus du vin mêlé de fiel ; il en goûta, mais ne voulut pas boire.
Après l’avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort ;
et ils restaient là, assis, à le garder.”
27, 33-36
“Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique ; c’était une tunique sans couture, tissée tout d’une pièce de haut en bas.
Alors ils se dirent entre eux : « Ne la déchirons pas, désignons par le sort celui qui l’aura. » Ainsi s’accomplissait la parole de l’Écriture : Ils se sont partagé mes habits ; ils ont tiré au sort mon vêtement. C’est bien ce que firent les soldats.”
19, 23-24
“Et ils amènent Jésus au lieu dit Golgotha, ce qui se traduit : Lieu-du-Crâne (ou Calvaire).
Ils lui donnaient du vin aromatisé de myrrhe ; mais il n’en prit pas.
Alors ils le crucifient, puis se partagent ses vêtements, en tirant au sort pour savoir la part de chacun.
C’était la troisième heure (c’est-à-dire : neuf heures du matin) lorsqu’on le crucifia.”
15, 22-25
“Lorsqu’ils furent arrivés au lieu-dit : Le Crâne (ou Calvaire), là ils crucifièrent Jésus, avec les deux malfaiteurs, l’un à droite et l’autre à gauche.
Jésus disait : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. » Puis, ils partagèrent ses vêtements et les tirèrent au sort.”
23, 33-34
« Ô Jésus,
Qui par amour pour nous revêtis notre chair, et fus dépouillé de tes vêtements avant d'être mis en croix, je viens te prier, plein de reconnaissance pour l'abaissement que tu voulus atteindre par amour pour les hommes.
Ta Sainte Tunique, tissée d'une pièce de haut en bas et sans couture, nous montre que toute grâce vient d'en-haut et que nul ne peut séparer ton humanité de ta divinité, ni séparer l'Église de sa tête.
Par ta sainte humanité, Dieu vient nous dire combien il est miséricorde infinie.
Je me confie en toi, ô Jésus : aide-moi à me donner jusqu'au bout à ta suite, aide-moi à me dépouiller de ce qui m'encombre pour mieux faire ta volonté. Que ton sang précieux me sauve aujourd'hui ainsi que tous ceux pour qui je te prie.
Amen.
Par ta Sainte Tunique, sauve-moi Jésus ! »
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