55e JOUR/65 – Mardi 21 mars 1865 – 1re méditation – Croix des saints

Nous sommes au jour de la saint Benoît, le 21 mars 1865, où le Père Eymard va faire ce qu'il appelle son Vœu de la personnalité, summum de la spiritualité eucharistique eymardienne…
La Grande retraite de Rome – 65 jours en 1865
– Notes de Retraite 44 (NR 44 dans les Œuvres complètes) déjà parues ici :
Récapitulatif des publications
• Les 7 premiers jours : Mercredi 25 janvier : Saint Paul – Rome Rédemptoristes
— Mercredi 1er février
• 2e Semaine : Jeudi 2 février – Mercredi 8 février
• 3e Semaine : Jeudi 9 février - Mercredi 15 février
• 4e Semaine : Jeudi 16 février – Mercredi 22 février 1865
• 5e Semaine : Jeudi 23 février – Mercredi des Cendres, 1er mars 1865
• 6e Semaine : Jeudi 2 mars – Mercredi 8 mars 1865
• 7e Semaine : Jeudi 9 mars – Mercredi 15 mars 1865
• 50e JOUR : Jeudi 16 mars 1865 • 1re méditation – Lois • 2e méditation • 3e méditation – Amour personnel de Jésus • 4e méditation – Science
• 51e JOUR : Vendredi 17 mars 1865 • 1re méditation – Vie d'amour de Jésus pour moi
• 2e méditation – Très sainte Vierge • 3e méditation – Compassion de la très sainte Vierge
• 52e JOUR : Samedi 18 mars 1865 • 1re méditation – Passion personnelle de Notre Seigneur
• 53e JOUR : Dimanche 19 mars 1865 • 1re méditation – Saint Joseph (a)
• Saint Joseph (b) • 2e méditation – Consécration à saint Joseph
• 3e méditation – Saint Joseph adorateur
• 54e JOUR : Lundi 20 mars 1865 • 1re méditation – Vie de la sainte Famille
• 2e méditation – Sept douleurs de saint Joseph • 3e méditation – Croix
55e JOUR
Mardi 21 mars 1865
1re méditation – Croix des saints
Il n'y a pas de saint qui n'ait été crucifié par le monde, – qui ne se soit crucifié, – que Dieu n'ait crucifié d'une manière admirable.
Ce sont surtout les saints Apôtres, les fondateurs des familles religieuses qui ont le plus souffert.
Fonder, c'est creuser la terre de son cœur, tailler des pierres, les marteler, les cimenter, les unir, leur ôter leur état brut, les polir, leur ôter leur liberté et même leur forme.
Que n'a pas souffert saint Benoît, dont nous faisons la fête aujourd'hui ! On veut l'empoisonner, il est forcé de quitter ses premiers enfants. Que n'a-t-il pas souffert des mauvais sujets ? Et saint François, du frère Élie, de son parti. Et saint Alphonse, des siens, même du Roi, même de Pie VI ?
Pourquoi tant de souffrances ? Parce que « dans la peine tu enfanteras » [Gn 3,16]. C'est dans l'ordre surnaturel comme dans l'ordre naturel. Que n'a pas souffert Notre Seigneur pour nous recréer en lui ? Saint Paul : « Mes petits enfants, vous que j'enfante à nouveau dans la douleur » [Ga 4,19] ? La très sainte Vierge au pied de la croix pour devenir notre mère ?
La souffrance de fondation de la construction est la solidité et la beauté de la maison. Plus les racines sont profondes, plus l'arbre sera puissant. Plus la mère souffre, plus tôt l'enfantement aura lieu. « Vous êtes morts et votre vie est désormais cachée avec le Christ en Dieu » [Col 3,3].
Mais comme Dieu m'a ménagé ! Je n'ai presque rien souffert !
J'ai souffert beaucoup de mes défauts, mais non par l'amour de Dieu et par le motif de sa gloire. J'ai été malade, et non soldat.
Aussi la Société est toujours dans les douleurs latentes de l'enfantement. Son esprit n'est pas vigoureux, ses membres forts et unis, sa croissance positive. Elle se soutient sur l'eau. Elle végète.
Mon Dieu ! me voici, avec Jésus au jardin des Olives. Voulez-vous que tous m'abandonnent ? que tous me renient ? que personne ne me reconnaisse plus ? que je sois comme une charge, un embarras et une humiliation ? Me voici, Seigneur. Brûle, taille-moi, dépouille-moi, humilie-moi. Donne-moi seulement aujourd'hui ton amour avec ta grâce, et demain la croix avec l'épreuve. Mais que je sois ton escabeau à toi, qui es présent dans la sainte hostie.
S. Pierre-Julien Eymard (NR 44,118)
Le Don de soi - à la suite de S. Pierre-Julien EYMARD
6 - Dans un temps d'épreuves extrêmes
Le lendemain (cf. publication précédente), dans sa 1e méditation sous le titre de Croix des saints, il poursuit sa méditation sur le même thème en évoquant l'exemple des saints, apôtres et fondateurs notamment :
Il n'y a pas de saint qui n'ait été crucifié par le monde, – qui ne se soit crucifié, – que Dieu n'ait crucifié d'une manière admirable. - Ce sont surtout les saints Apôtres, les fondateurs des familles religieuses qui ont le plus souffert. - Fonder, c'est creuser la terre de son cœur, tailler des pierres, les marteler, les cimenter, les unir, leur ôter leur état brut, les polir, leur ôter leur liberté et même leur forme. [NR 44,118].
À l'image de la construction onéreuse, - il faut creuser la terre de son cœur -, il joint celle d'un accouchement douloureux, d'une naissance nouvelle, à la suite de S. Paul - Mes petits enfants, vous que j'enfante à nouveau dans la douleur. Dans cet état de déréliction, il s'abandonne à Dieu :
Mon Dieu ! me voici, avec Jésus au jardin des Olives. Voulez-vous que tous m'abandonnent ? que tous me renient ? que personne ne me reconnaisse plus ? que je sois comme une charge, un embarras et une humiliation ? - Me voici, Seigneur. Brûle, taille-moi, dépouille-moi, humilie-moi. Donne-moi seulement aujourd'hui ton amour avec ta grâce, et demain la croix avec l'épreuve. Mais que je sois ton escabeau à toi, qui es présent dans la sainte hostie [NR 44,118].
André Guitton, sss
14 avril 2018
Chapelle Corpus Christi, Paris 8
in Le Don de soi - à la suite de S. Pierre-Julien EYMARD
Catéchèses de la Fraternité Eucharistique du #JubiléPJEymard2018 :
Comprendre l'Eucharistie dans sa totalité avec St Pierre-Julien Eymard