51e JOUR – Ve. 17 mars 1865 – 3e méditat° – Compassion de la très sainte Vierge
Nous entrons dans les jours décisifs de la Grande retraite de Rome. Le Vœu de la personnalité approche, le 21 mars 1865, summum de la spiritualité eucharistique eymardienne…
La Grande retraite de Rome – 65 jours en 1865
– Notes de Retraite 44 (NR 44 dans les Œuvres complètes) déjà parues ici :
Récapitulatif des publications
• Les 7 premiers jours : Mercredi 25 janvier :
Saint Paul – Rome Rédemptoristes
— Mercredi 1er février
• 2e Semaine : Jeudi 2 février – Mercredi 8 février
• 3e Semaine : Jeudi 9 février - Mercredi 15 février
• 4e Semaine : Jeudi 16 février – Mercredi 22 février 1865
• 5e Semaine : Jeudi 23 février – Mercredi des Cendres, 1er mars 1865
• 6e Semaine : Jeudi 2 mars – Mercredi 8 mars 1865
• 7e Semaine : Jeudi 9 mars – Mercredi 15 mars 1865
• 50e JOUR : Jeudi 16 mars 1865 • 1re méditation – Lois • 2e méditation • 3e méditation – Amour personnel de Jésus • 4e méditation – Science
• 51e JOUR : Vendredi 17 mars 1865 • 1re méditation – Vie d'amour de Jésus pour moi
• 2e méditation – Très sainte Vierge
51e JOUR
Vendredi 17 mars 1865
3e méditation – Compassion de la très sainte Vierge
J'ai suivi avec grande émotion de cœur la très sainte Vierge dans ses douleurs, dans sa participation à toutes les souffrances de la passion de Notre Seigneur son divin Fils, le voyant par la lumière de sa grâce au jardin des Olives et partageant sa prière, sa tristesse, son agonie. Il y avait tant de sympathie de vie et d'amour entre ces deux cœurs !
Puis, elle le voit trahi par Judas, abandonné de tous, renié par Pierre, seul devant ses juges, souffleté indignement, traité comme un bouffon, pour se moquer de lui – pour cracher sur lui [cf. Mc 10,34; Lc 18,32]. Pauvre mère, qu'elle dut souffrir de tant d'abandon ! Pas un défenseur, pas une âme qui ose le reconnaître et le défendre !
Puis saint Jean vient lui dire les diverses phases de la passion de Jésus, en prison chez Caïphe, puis conduit à Pilate, de là à Hérode qui le traite comme un insensé.
Elle est venue, cette douloureuse mère, sur la place du Prétoire. Elle entend les coups de la flagellation. Elle voit Jésus à côté de Barabbas, sur l'ambon du Prétoire. Elle entend l'Ecce homo [Jn 19,5], et les cris féroces de « À mort ! Crucifie-le ! » [Jn 19,15]. Pauvre mère ! Elle n'a que des larmes à lui donner… Elle le suit au Calvaire. Elle le rencontre : leurs yeux, leurs cœurs, leur douleur s'unissent au même sacrifice.
Le voilà sur le Calvaire. Marie le voit dépouillé inhumainement, brutalement. Puis elle le voit étendu par terre sur la croix. Puis elle entend les coups de marteaux, qui crucifient ses mains et ses pieds. Elle le voit. Elle aussi est crucifiée. Le contrecoup fait stigmate.
Elle le suit quand on élève la croix. Et à peine est-elle plantée, que la voilà courageuse contre tout obstacle, elle arrive au pied de la croix de Jésus. Là, elle le contemple dans un océan de douleurs, « car il est grand comme la mer, ton brisement » [Lm 2,13]. Elle suit chacune de ses douleurs. Son âme est figée dans les plaies de Jésus. Pauvre mère ! plus forte que la mort, mais plus douloureuse que toutes les morts.
Elle entend chaque parole de Jésus. Elle voit couler son sang, et sa vie s'épuiser. Elle entend le cri de sa soif et ne peut le soulager, – son cri d'abandon, même du Père céleste. Puis, elle entend sa dernière parole : « “C'est achevé”, et inclinant la tête, il remit l'esprit » [Jn 19,30].
Le voilà mort, son Jésus. Que fera Marie sa mère ? Elle agonisera de douleur et d'amour. Elle recevra son corps sacré. Elle l'embrassera comme mère. Elle l'adorera comme disciple. Elle l'ensevelira comme la veuve de Naïm son fils unique.
Puis elle pleurera. Elle repassera les douleurs de Jésus. Elle refera son chemin de croix, le soir du vendredi, le samedi, jusqu'au dimanche matin.
S. Pierre-Julien Eymard (NR 44,110)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6