52e JOUR – Samedi 18 mars 1865 – 1re méditat° – Passion personnelle de NSJC

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Nous entrons dans les jours décisifs de la Grande retraite de Rome. Le Vœu de la personnalité approche, le 21 mars 1865, summum de la spiritualité eucharistique eymardienne…

La Grande retraite de Rome – 65 jours en 1865

 – Notes de Retraite 44 (NR 44 dans les Œuvres complètes) déjà parues ici : 

Récapitulatif des publications

 Présentation

 Les 7 premiers jours : Mercredi 25 janvier :

Saint Paul – Rome Rédemptoristes 

— Mercredi 1er février

 2e Semaine : Jeudi 2 février – Mercredi 8 février

 3e Semaine : Jeudi 9 février - Mercredi 15 février

 4e Semaine : Jeudi 16 février – Mercredi 22 février 1865

 5e Semaine : Jeudi 23 février – Mercredi des Cendres, 1er mars 1865

 6e Semaine : Jeudi 2 mars – Mercredi 8 mars 1865

 7e Semaine : Jeudi 9 mars – Mercredi 15 mars 1865

 50e JOUR : Jeudi 16 mars 1865 • 1re méditation – Lois • 2e méditation • 3e méditation – Amour personnel de Jésus • 4e méditation – Science

 51e JOUR : Vendredi 17 mars 1865 • 1re méditation – Vie d'amour de Jésus pour moi

• 2e méditation – Très sainte Vierge • 3e méditation – Compassion de la très sainte Vierge

52e JOUR
Samedi 18 mars 1865

1re méditation – Passion personnelle de Notre Seigneur

J'ai médité sur la part que j'ai eue à la passion de Notre Seigneur.
Il semble, parce que la passion de Notre Seigneur est passée, qu'elle a eu lieu il y a 19 siècles bientôt, il semble que je n'y étais pour rien, que mes péchés n'ont pas agi sur lui, et par conséquent, que je profite des mérites de la Passion, mais que je n'en suis pas coupable. Voilà ce qui fait que la Passion me touche si peu.
Mais la vérité est que je l'ai fait souffrir positivement, et directement, et d'une souffrance personnelle, qu'il n'aurait pas eue sans mes péchés. En effet :
1° Il est bien certain que Notre Seigneur a connu tous mes péchés, qu'il les a vus au jardin des Olives, – que là, il les a acceptés pour les expier, – qu'il a pleuré sur mes ingratitudes et tous mes péchés, plus sensibles à son cœur que ceux des autres, parce qu'il m'a plus aimé.
Le prophète Isaïe dit, c. 53 : « Or ce sont nos souffrances qu'il portait et nos douleurs dont il s'était chargé. – Mais lui, il a été transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes. – Et dans ses blessures nous trouvons la guérison. – Le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à tous. – Je l'ai frappé pour le crime de mon peuple. – Il portait le péché des multitudes et intercédait pour les criminels. » [Is 53,4-6.8.12].
Or, si Isaïe met sur Notre Seigneur ses propres péchés, si Notre Seigneur a expié les péchés avant l'Incarnation, il a expié aussi ceux qui ont été commis après. Autrement, comment serions-nous rachetés ? Saint Paul le dit pour lui, « il m'a aimé et s'est livré pour moi » [Ga 2,20].
2° Mais comment ai-je pu faire souffrir Notre Seigneur, n'étant pas là à Jérusalem ? Mes péchés y étaient. Notre Seigneur les voyait, en connaissait toute la culpabilité, la malice, puisque c'est lui que j'offense à présent. Il est la même personne divine. Son état a changé, voilà tout. Est-ce donc que la vue anticipée d'un assassin, avec toute la connaissance du futur, ne fait pas horreur ?
Est-ce que le Sauveur ne pleurait pas sur Jérusalem avant ses malheurs, mais qu'il voyait comme présents ?
Ainsi, mes péchés ont agi directement sur l'âme de Notre Seigneur durant sa passion. Ils ont fait directement souffrir son corps et l'ont crucifié positivement. Car on peut mourir pour plusieurs motifs – et mourir par des tourments plus que suffisants pour la mort. « Le Christ est mort et est revenu à la vie pour nous », disait saint Paul [cf. Rm 14,9].
Cela posé, j'étais là par la pensée de Notre Seigneur, par la malice des Juifs, et du démon que mes péchés armaient. Ils blessaient son corps sacré et faisaient couler son sang adorable.
3° N'ai-je pas fait en particulier ce qu'ont fait ceux qui ont fait souffrir Notre Seigneur ? Ne l'ai-je pas abandonné comme les Apôtres, trahi comme Judas, en sa doctrine, en la confession de la vérité, en la profession de sa sainteté ? Renié comme Pierre ? Hélas ! que de faiblesses en ceci ! Que de conciliations de faiblesse, que de concessions d'adulation, de mondanité !
Puis, et mon orgueil et mon avarice religieuse, et mes affections trop humaines ? Et mes témérités et présomptions ? N'ai-je pas été un jeune coupable, « si petit enfant et si grand pécheur »* ?
Or, si Notre Seigneur avait souffert tout ce qu'il a souffert pour moi seul ? Qu'est-ce que je penserais ? Qu'est-ce que je ferais ? J'en mourrais de chagrin, de honte, de peine. Je n'oserais plus regarder personne. J'irais me cacher pour pleurer.
4° Si je me disais : C'est moi qui suis cause des douleurs de la très sainte Vierge, parce que je suis la cause de celles de son divin Fils. Et qui sait si Notre Seigneur ne m'a pas fait connaître à cette bonne Mère, puisqu'un jour je devais être son fils à double titre : son religieux et le religieux du très Saint-Sacrement.
Elle a dû me voir si peu fidèle, faisant de la peine à son divin Fils, infidèle à ma si belle vocation, et étant la cause directe de son mauvais service, du peu de gloire qu'il retire de la Société, si belle et si riche.
Cette pensée devrait me faire verser d'abondantes et douloureuses larmes, d'avoir ainsi fait tant de peine à cette si bonne mère !
Imitation, lib. 3, c. 5 :
« C'est quelque chose de grand que l'amour, et un bien au-dessus de tous les biens. Seul, il rend léger ce qui est pesant, et fait qu'on supporte avec une âme égale toutes les vicissitudes de la vie. L'amour de Jésus est généreux ; il fait entreprendre de grandes choses, et il excite toujours à ce qu'il y a de plus parfait.
Celui qui aime donne tout pour posséder tout, et il possède tout en toutes choses, parce qu'au-dessus de toutes choses il se repose dans le seul Être souverain, de qui tout bien procède et découle. » [Im 3, 5: 9 , 11, 15-16].
L'amour ! voilà ma loi, ma voie ; ma vertu, ma force, ma joie, mon bonheur, ma vie, ma mort, mon ciel ! Amen !

S. Pierre-Julien Eymard (NR 44,111)


Saint Augustin, Confessions, 1,12:19.

Prière de la communauté

ÂME DU CHRIST / ANIMA CHRISTI – Vidéo pour chanter : https://youtu.be/g8qOI_SH3eo

ÂME DU CHRIST Âme du Christ, sanctifie-moi Corps du Christ, sauve-moi Sang du Christ, enivre-moi Eau du côté du Christ, lave-moi Passion du Christ, fortifie-moi Ô bon Jésus, exauce-moi Dans tes blessures, cache-moi Ne permets pas que je sois séparé de Toi De l'ennemi, défends-moi À ma mort, appelle-moi Ordonne-moi de venir à Toi Pour qu'avec tes saints je Te loue Dans les siècles des siècles Ainsi soit-il. Ancienne prière reprise par Saint Ignace de Loyola Prière finale des Exercices spirituels ANIMA CHRISTI – Vidéo pour chanter : https://youtu.be/g8qOI_SH3eo – Ref/ Anima Christi, sanctifica me. Corpus Christi, salva me. Sanguis Christi, inebria me. Aqua lateris Christi, lava me. 1. Passio Christi, conforta me. O bone Jesu, exaudi me. Intra vulnera tua absconde. 2. Ne permittas a te me separari. Ab hoste maligno defende me. In hora mortis meae voca me. 3. Et iube me venire ad te, Ut cum Sanctis tuis laudem te. Per infinita saecula saeculorum.

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Saint Pierre-Julien Eymard – Prophète de l'Eucharistie

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