48e JOUR – Mardi 14 mars 1865 – 1re méditation – Dieu amour
La Grande retraite de Rome – 65 jours en 1865
– Notes de Retraite 44 (NR 44 dans les Œuvres complètes) déjà parues ici :
Récapitulatif des publications
- Présentation
- Les 7 premiers jours : Mercredi 25 janvier : Saint Paul – Rome
Rédemptoristes — Mercredi 1er février - 2e Semaine : Jeudi 2 février – Mercredi 8 février
- 3e Semaine : Jeudi 9 février - Mercredi 15 février
- 4e Semaine : Jeudi 16 février – Mercredi 22 février 1865
- 5e Semaine : Jeudi 23 février – Mercredi des Cendres, 1er mars 1865
- 6e Semaine : Jeudi 2 mars – Mercredi 8 mars 1865
- 43e JOUR : Jeudi 9 mars 1865 • 1re méditation – Pauvreté de Notre Seigneur – religieux • 2e méditation – Tempête
- 44e JOUR : Vendredi 10 mars 1865 • 1re méditation – Raison de la sainte pauvreté
• 2e méditation – Même sujet – vertu - 45e JOUR : Samedi 11 mars 1865 • 1re méditation – Très sainte Vierge
• 2e méditation – Soumission • 3e méditation – Jésus maître - 46e JOUR : Dimanche 12 mars 1865 • 1re & 2e méditations – Douceur intérieure de Notre Seigneur • 3e méditation – Douceur extérieure de Notre Seigneur
- 47e JOUR : Lundi 13 mars 1865 •1ère méditation – Douceur du silence de Jésus
• 2e méditation – Moyens de cette vertu • 3e méditation – Douceur eucharistique
48e JOUR
Mardi 14 mars 1865
1re méditation – Dieu amour
Enfin, après le désert, j'arrive à la montagne de l'amour!
Pénible voyage! Laborieuse navigation! Me voici debout devant le trône de l'amour. Que Dieu en soit béni!
1. Dieu créateur
"D'un amour éternel, je t'ai aimée, aussi t'ai-je maintenu ma faveur" [Jr 31,3].
Dieu a aimé l'homme d'un amour éternel, d'un amour de Père, d'un amour de tendresse.
– "Je t'ai aimée". Toute la création a été la préparation de l'amour de Dieu en faveur de l'homme, qu'il n'a créé que le sixième jour, quand tout fut prêt pour le recevoir et le servir.
Je n'aimerai jamais, ni ne pourrai jamais aimer mon Créateur comme il m'a aimé, parce que je ne suis pas éternel, infini, tout-puissant comme lui. Je dois au moins l'aimer dans tout le temps de ma vie, par tout mon être et en toute la puissance de mes œuvres. Rien de plus juste. "Le bien fructifie pour son maître; le serviteur est au service de son seigneur; le fils, avec un amour profond, est au service de ses parents".
– "Aussi t'ai-je maintenu ma faveur". Dieu a aimé l'homme d'un amour de miséricorde en son péché, et il a puni de suite l'ange coupable. Et cependant, l'homme méritait aussi bien l'enfer.
Dieu a eu pitié de l'homme et il a voulu le sauver malgré sa justice. Et pour le sauver, il a fait des conséquences de son état de pécheur la matière de sa pénitence, de sa sainteté et même de la plus grande gloire de Dieu:
– l'orgueil a produit l'humiliation,
– l'ambition la pauvreté,
– la sensualité le dérèglement des sens.
Dieu fera de l'humilité, du détachement, de la mortification les trois vertus de la perfection, les trois clous du calvaire, les trois titres de gloire de Notre Seigneur et de l'homme: "Il s'est humilié" [Ph 2,8] – "Il s'est fait pauvre" [2Co 8,9] – Il a été crucifié.
Oh! que Dieu a été bon pour l'homme. Il le guérit sur place, il est son médecin. Il sera son Sauveur.
2. Dieu Sauveur
"Parce que le Seigneur a visité son peuple" [Lc 7,16], il va lui-même en personne visiter l'homme, le consoler, lui dire qu'il l'aime, le lui montrer, en partageant ses peines, en les soulageant. "Il est apparu sur terre et il a vécu parmi les hommes" [Ba 3,38].
Dieu aime l'homme et, pour le lui prouver, il s'est fait homme comme lui, pour devenir son frère en la chair – "Et le Verbe s'est fait chair" [Jn 1,14];
– et il s'est fait pauvre, le dernier des pauvres, afin de les embrasser tous comme frères,
– il s'est fait enfant, afin d'être le frère de l'enfant, et de l'enfant pauvre de l'étable.
Dieu a vécu la vie de l'homme, de son pauvre travail, de son pauvre pain. Il a fait toutes les actions humaines, pour passer partout où l'homme passe avec quelque peine, quelque sacrifice.
Dieu a aimé l'homme et lui a donné tout ce qu'il a et ce qu'il est. Le Père a donné son Fils. Le Fils s'est donné lui-même. Le Saint-Esprit est devenu notre sanctificateur habituel.
Dieu n'aime l'homme que pour son bien propre, et il veut le rendre saint comme lui, pour le rendre éternellement heureux avec lui.
Le Verbe incarné est demeuré 33 ans avec les hommes, pour leur montrer le bien, les vraies vertus qui sanctifient et qui plaisent à Dieu. Il les a instruits de toutes les vérités éternelles et temporelles nécessaires à leur vie présente.
Puis, il a expié en son corps et en son âme, en sa douloureuse agonie, en ses humiliations à Jérusalem, en ses douleurs sur la croix, tous les péchés de pensées, de paroles et d'action, l'orgueil, la sensualité et l'avarice.
Il a apaisé la colère de Dieu, satisfait à sa justice, lié le démon, fermé l'enfer, ouvert le ciel, où il attend ses disciples pour leur partager sa gloire.
Oh! que d'actions de grâces j'ai à rendre à ce bon Sauveur! Il m'a fait naître dans les meilleures conditions de salut, des grâces de la rédemption. Il m'a gardé comme la prunelle de son œil. Toute sa divine Providence de grâce a été autour de moi. Elle m'a conduit par la main jusqu'à la plus belle et la plus sainte des vocations. Et cependant, je ne suis pas encore tout donné à son service, à son amour! Tant l'esprit mixte du monde chrétien et sacerdotal m'a fait du mal!
S. Pierre-Julien Eymard (NR 44,102a)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6