45e JOUR – Samedi 11 mars 1865 – 3e méditation – Jésus maître
La Grande retraite de Rome – 65 jours en 1865
– Notes de Retraite 44 (NR 44 dans les Œuvres complètes) déjà parues ici :
Récapitulatif des publications
- Présentation
- Les 7 premiers jours : Mercredi 25 janvier : Saint Paul – Rome
Rédemptoristes — Mercredi 1er février - 2e Semaine : Jeudi 2 février – Mercredi 8 février
- 3e Semaine : Jeudi 9 février - Mercredi 15 février
- 4e Semaine : Jeudi 16 février – Mercredi 22 février 1865
- 5e Semaine : Jeudi 23 février – Mercredi des Cendres, 1er mars 1865
- 6e Semaine : Jeudi 2 mars – Mercredi 8 mars 1865
- 43e JOUR : Jeudi 9 mars 1865 • 1re méditation – Pauvreté de Notre Seigneur – religieux • 2e méditation – Tempête
- 44e JOUR : Vendredi 10 mars 1865 • 1re méditation – Raison de la sainte pauvreté
• 2e méditation – Même sujet – vertu - 45e JOUR : • 1re méditation – Très sainte Vierge• 2e méditation – Soumission
45e JOUR
Samedi 11 mars 1865
3e méditation – Jésus maître
Notre Seigneur a changé le sujet de ma méditation*. La pensée de la vie intérieure de Jésus, de midi, m'est revenue plus claire encore et alors j'en ai fait le sujet de mon oraison.
Pour vivre en Notre Seigneur, je dois le voir : maître, modèle et Dieu du cœur :
– comme maître, c'est la loi, la règle du jugement, de la vérité ;
– comme modèle, il me donne la forme de vie, des vertus ;
– comme Dieu du cœur, il en forme l'intention et en est la fin.
Revenant sur la croix adoptée et voulue en la sainte volonté de Dieu, j'ai vu que j'avais eu un tort, celui de repousser tout examen du bien, du vrai, quand je croyais être une chose contraire à l'autorité, – de l'admettre ou d'avoir l'air de subir une influence. J'ai eu tort. Je devais cet hommage à la vérité, sans adulation, comme sans faiblesse. La justice et l'équité le réclament : je leur rendrai leurs droits.
Je me suis arrêté principalement sur Notre Seigneur maître, parce que c'est le point capital pour moi, afin d'éviter ce naturalisme de vie qui me surprend à tout instant.
Oh ! comment arriver à penser en Jésus ? Comment le voir agissant, pour le copier ? Comment son amour sera-t-il toujours assez présent pour faire de lui en tout le Dieu de mon cœur ?
Mon Dieu ! que je suis vite naturel, léger, spirituel, du monde ! Ce serait désespérant, si je ne savais que c'est par le négatif, c'est-à-dire par la patience, l'humilité, l'humiliation de la faute qu'on va à la confiance, à la vertu positive.
Une autre pensée m'a extrêmement frappé, c'est celle-ci – que je n'ai peut-être jamais eue, jamais bien sentie du moins, ou comprise : c'est la vie intérieure de l'âme en Notre Seigneur ou en Dieu, occupée à le louer, à le bénir, à l'aimer en lui-même, à exercer les vertus sur Dieu dans l'exercice de la contemplation, comme les anges et les saints au ciel, qui ne sont pas toujours occupés de leur bonheur, mais bien plus encore de la gloire, des perfections, du bonheur de Dieu en lui-même.
Or, ô mon âme, si tu ne vivais pas en Notre Seigneur, tu ne pourrais vivre de cette vie de louanges, d'admiration, de contemplation. C'est surtout ce qui attache l'âme à Dieu, bien plus que les vertus extérieures ou intérieures sur soi ou pour soi.
Voilà où il faut aspirer. C'est la vraie vie en Notre Seigneur. L'autre est comme celle d'un mercenaire à une chose. Laquelle finie, il ne fait plus rien, il]se repose, attend de nouveaux ordres. Un fils est à tout. Et quand il n'a pas à travailler, il est à l'amour, au plaisir de la société de ses parents.
S. Pierre-Julien EYMARD (NR 44,96)
* Le P. Eymard avait inscrit le titre : « Douceur de rapports », qu'il a biffé par la suite.
Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6