33e JOUR – Lundi 27 février 1865 – 1re méditation : Adoration
La Grande retraite de Rome – 65 jours en 1865
– Notes de Retraite 44 (NR 44 dans les Œuvres complètes) déjà parues ici :
Récapitulatif des publications
- Présentation
- Les 7 premiers jours : Mercredi 25 janvier : Saint Paul – Rome
Rédemptoristes — Mercredi 1er février - 2e Semaine : Jeudi 2 février – Mercredi 8 février
- 3e Semaine : Jeudi 9 février - Mercredi 15 février
- 4e Semaine : Jeudi 16 février – Mercredi 22 février 1865
- 29e JOUR – Jeudi 23 février 1865 • 1re méditation – Travailler sous Notre Seigneur
• 2e méditation – Gloire de Notre Seigneur • 3e méditation – Retour - 30e JOUR – Vendredi 24 février 1865 • 1re méditation – Ministre de Jésus-Christ (a)
• 2e méditation – Ministre de Jésus-Christ (b) • 3e méditation – Société, grâces - 31e JOUR – Samedi 25 février 1865 • 1re méditation – Société et moi • 3e méditation – Besoin de Dieu
- 32e JOUR – Dimanche 26 février 1865 • 1re méditation – Adoration
• 2 & 3e méditation – Lecture de l'Imitation
33e JOUR
Lundi 27 février 1865
1re méditation – Adoration
Ma méditation a été meilleure que celle d'hier matin. J'ai été plus priant et plus vigilant en me réveillant, et j'ai évité le danger de laisser mon esprit s'ouvrir aux choses du monde ou étrangères.
Je suis entré en méditation par les sentiments d'action de grâces de ma vocation, du bonheur d'être attaché au service personnel de Notre Seigneur. Cette entrée a fixé mon âme et lui a donné la facilité de l'expansion.
L'adoration en elle-même est le culte de latrie rendu à Notre Seigneur Jésus-Christ, culte de respect, d'honneur, de dépendance, d'hommage.
Ainsi l'aveugle-né, « et il se prosterna devant lui » [Jn 9,38]. Thomas, « mon Seigneur et mon Dieu » [Jn 20,28], en se prosternant sans doute. Et les mages, « et en se prosternant, ils lui rendirent hommage » [Mt 2,11].
1° Culte extérieur de respect, voilà la confession de foi, le culte de la sainte Église qui nous est prescrit, l'hommage de notre corps. Tout n'est plus rien devant Notre Seigneur. « Mon Seigneur et mon Roi » [cf. Ps 43,5].
Je ne dois plus faire attention à personne devant le très saint Sacrement, et surtout exposé, ne plus connaître personne. Je dois être absorbé en mon Seigneur comme les anges. Or, j'ai beaucoup à me reprocher là-dessus, sous prétexte de police de la chapelle et de la vigilance. Ce n'est pas le moment. Ou bien il faut que cela soit évident. Je n'ai pas à chercher. Voilà « le Seigneur mon Roi ».
Et ce qu'il y a de plus honorable, c'est que c'est le culte, le cérémonial de la sainte Église, son sacramentaire que nous appliquons – par conséquent excellent, parfait en lui-même. C'est que nous sommes certains qu'il est agréable à Notre Seigneur, parce que c'est le culte de son Épouse, inspiré par le Saint-Esprit.
Il faut donc rendre à Notre Seigneur ce culte extérieur dans l'esprit intérieur de l'hommage de tout mon être, et aussi selon l'esprit et l'intention de la sainte Église, qui veut honorer son divin Époux, son Sauveur, par moi son adorateur député.
2° C'est un culte d'amour, d'hommage à l'amour de Notre Seigneur en lui-même, – puis de l'expansion de cet amour immense en son divin Sacrement, – puis de louange et de bénédiction à la vue de tant de sacrifices en son état sacramentel, – enfin d'action de grâces à son infinie bonté de nous avoir tant aimés, moi si pauvre, si méprisable, si pécheur, si ingrat.
Et cela, sans se rebuter depuis 30 ans de sacerdoce, 25 de vie religieuse, 43 depuis ma première communion. Et cependant, toutes ces bontés n'ont pu faire encore de moi un chrétien passable. Et ce qu'il y a de plus fort, c'est que sa bonté m'accorde encore tout ce qu'elle a de plus grand, de plus aimable, de plus précieux, la vie religieuse eucharistique dans laquelle sont renfermés tous les biens, tous les bonheurs, tous les honneurs de la divine Eucharistie et même tous les droits, les titres à sa possession.
Or, comment ai-je rendu ce culte d'amour à Notre Seigneur sacramentel ?
Il n'est pas permis de rien mettre dans le très saint tabernacle avec l'Eucharistie. On n'expose même pas les reliques les plus vénérables sur l'autel de l'exposition. Et moi, je m'y mettrais ? Je pourrais y mettre deux trônes ?
Notre Seigneur n'est pas assez bon, assez aimable, assez grand pour avoir tout mon cœur et tout mon service à l'adoration ? Mais, ô mon âme, c'est du feu, l'Eucharistie qui purifie ou dévore, qui béatifie ou crucifie.
Pourquoi n'ai-je pas assez et bien aimé ? C'est que je n'ai pas su ou voulu faire une vraie adoration d'amour, mais je l'ai trop faite en contemplation spéculative. J'ai trop médité, pas assez aimé – et aimé en Notre Seigneur et aimé par moi.
Donc, aujourd'hui : action de grâces, à l'horloge sonnante.
À déjeuner : Imitation, lib. 3, c. 17 :
« Mon fils, laissez-moi agir envers vous comme il me plaît, car je sais ce qui vous est bon.
Vos pensées sont celles de l'homme, et vos sentiments sont, en beaucoup de choses, conformes aux penchants de son cœur. » [Im 3, 17: 1-2].
Vacance à Castel Gandolfo*.
S. Pierre-Julien EYMARD (NR 44,69)
* Située à 25 km de Rome, “bourg pittoresque remarquable par sa position près du lac et par le palais du Pape” selon un guide de l'époque.
1 commentaire
Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6