29e JOUR : Jeudi 23 février 1865 – 3e méditation – Retour
La Grande retraite de Rome – 65 jours en 1865
– Notes de Retraite 44 (NR 44 dans les Œuvres complètes) déjà parues ici :
Récapitulatif des publications
- Présentation
- Les 7 premiers jours : Mercredi 25 janvier : Saint Paul – Rome
Rédemptoristes — Mercredi 1er février - 2e Semaine : Jeudi 2 février – Mercredi 8 février
- 3e Semaine : Jeudi 9 février - Mercredi 15 février
- 4e Semaine : Jeudi 16 février – Mercredi 22 février 1865
- 29e JOUR – Jeudi 23 février 1865 • 1re méditation – Travailler sous Notre Seigneur
• 2e méditation – Gloire de Notre Seigneur
Jeudi 23 février 1865
3e méditation – Retour
J'ai fait un retour sur mon âme et son état.
Je vois avec une grande terreur combien, à la moindre occasion, le naturel revient toujours à son vomissement :
– mon esprit à son activité, à sa légèreté, à ses jeux d'esprit, à l'enjouement spirituel,
– mon cœur à ses études, à ses applications à autrui,– ma volonté, si tenace à ce qu'elle fait par goût, et dans la vue de la liberté,
– puis mon intérieur, calme et recueilli souvent en l'oraison, perd tout en un instant, et ne pense plus à Dieu,
– puis avec le prochain, j'oublie Dieu.
Voilà toujours ce naturel qui n'est pas mort, ni même dompté et lié, qui s'échappe à tout instant. Cet arbre naturel n'a pas de racines. Je suis comme une plante dans une serre chaude, qui, hors de là, est fanée ou gelée. En moi, ce n'est donc qu'une vie factice, brûlant devant le feu, et glacé laissé à moi-même.
D'où cela vient-il donc ? De deux causes :
1° La première, c'est que, hors de l'oraison, je ne me nourris pas spirituellement de ce que je fais, je ne travaille pas à l'étude avec dévotion, mais pour le zèle. Je me dissipe avec le prochain, au lieu de travailler là avec Dieu. C'est une fièvre en moi, qui m'affaiblit et me consume.
Il faut donc travailler et se nourrir en la vertu de ce travail, en esprit de recueillement en Dieu, en sa sainte volonté. Il faut donc se posséder et se dire : je vais honorer Dieu en ceci.
2° La seconde cause, c'est que je n'ai pas de centre qui répare mes forces et les alimente au fur et à mesure de l'action. Je m'écoule comme un torrent. C'est le mouvement et le bruit de la poudre en feu.
Il me faudrait le sentiment habituel de Dieu, de sa présence, ou de sa volonté, ou de sa gloire, ou d'un mystère, ou d'une vertu. En un mot, il me faut : « Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus » [Ph 2,5].
Ce sentiment est une grâce et une vertu. « Mets ta joie dans le Seigneur » [Ps 36,4].
Mais comment arriver là ? Par l'amour, dit l'Imitation.
S. Pierre-Julien EYMARD (NR 44,62)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6