31e JOUR – Samedi 25 février 1865 – 1re méditation – Société et moi
La Grande retraite de Rome – 65 jours en 1865
– Notes de Retraite 44 (NR 44 dans les Œuvres complètes) déjà parues ici :
Récapitulatif des publications
- Présentation
- Les 7 premiers jours : Mercredi 25 janvier : Saint Paul – Rome
Rédemptoristes — Mercredi 1er février - 2e Semaine : Jeudi 2 février – Mercredi 8 février
- 3e Semaine : Jeudi 9 février - Mercredi 15 février
- 4e Semaine : Jeudi 16 février – Mercredi 22 février 1865
- 29e JOUR – Jeudi 23 février 1865 • 1re méditation – Travailler sous Notre Seigneur
• 2e méditation – Gloire de Notre Seigneur• 3e méditation – Retour - 30e JOUR – Vendredi 24 février 1865 • 1re méditation – Ministre de Jésus-Christ (a)
• 2e méditation – Ministre de Jésus-Christ (b)• 3e méditation – Société, grâces
31e JOUR
Samedi 25 février 1865
1re méditation – Société et moi
J'ai fait un examen, comment j'ai répondu à l'honneur, à la confiance de Dieu et de l'Église.
Comme j'ai du regret de voir le peu de gloire que j'ai rendu à Dieu ! Une gloire extérieure, un règne extérieur. Pour l'intérieur, peu, et ce peu est encore très imparfait.
Et je ne pourrai plus revenir sur cette perte et la réparer. Les occasions en sont passées. Que me sert à présent de m'être tant mis en avant, d'avoir tant montré nos grâces, le beau de la Société, de notre vocation, les sacrifices qu'elle a eus de commun avec les autres. Tout cela était entaché de naturalisme, de personnel. Pourquoi ne pas glorifier Notre Seigneur par un silence personnel absolu ?
Puis n'aurais-je pas mieux fait de travailler, non à la gloire, à l'honorabilité, à l'extension de la Société, mais à sa sainteté intérieure ? Elle aurait des racines aujourd'hui. Les oiseaux du ciel viendraient se reposer sur ses branches, y faire leur nid.
On n'attire dans une Société religieuse par le confortable, la science, les qualités extérieures, que les gens personnels, dont l'esprit, l'égoïsme a un aliment préparé.
Les saintes vocations ne sont attirées que par la grâce de la sainteté, les complaisances de Dieu dans une Société religieuse. Et l'on ne s'y attache que par les moyens, les grâces de sainteté, parce qu'on se détache de soi, et on s'unit plus intimement à Dieu dans sa vocation. Quand le corps agglutinant perd sa force d'attraction entre deux corps, ils se détachent et se séparent.
Le démon, sans doute, a favorisé cette absorption qui, arrivant jusqu'à la fatigue, me rendait le reste difficile et me le faisait toujours renvoyer, puis laisser, puis m'excuser.
Mais le point le plus essentiel en cette méditation, c'est la vue de la première voie, toute à la gloire du très saint Sacrement, à son apostolat, à son organisation. Et je ne voyais pas une grande chose pour moi, qui était de me donner au très saint Sacrement, moi-même, mon fond, pour le glorifier par cette immolation, cette sépulture.
Enfin aujourd'hui, après un mois de retraite, je le vois un peu. Et assurément, c'est la plus grande des grâces. Je ne le sentais pas. Je le sens aujourd'hui, et il faut que j'appelle ce sentiment une grande miséricorde, car, si j'en considérais trop la culpabilité, ma pauvre tête se fermerait, et mon cœur ou voudrait s'excuser, sans raison, ou bien se concentrer et s'étouffer en cette vue si poignante pour une vie qui a tout quitté, tout sacrifié. Et pour qui ? Pour un homme ? Non. – Pourquoi ? Pour l'affection personnelle ? Non. – Pour la gloire de ce monde religieux ? C'est folie. – Pour le bien-être ? Je l'avais meilleur. – Pourquoi donc ? Hélas ! le pourquoi, c'est « le serpent m'a séduit » [Gn 3,13]. L'amour-propre a trouvé le moyen de se glisser dans l'amour de Dieu, et le naturel dans le surnaturel.
Voilà le mystère révélé. « Que vais-je faire ? » [cf. Mc 10,17] – Une chose.
À déjeuner : Imitation, lib. 2, c. 3
« L'homme paisible et bon ramène tout au bien. […] – Il ne pense mal de personne. […] – Toute notre paix, dans cette misérable vie, consiste plus dans une souffrance humble que dans l'exemption de la souffrance » [Im 2, 3: 4 , 5, 18].
2e méditation
+ en ville
S. Pierre-Julien EYMARD (NR 44,65)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6