30e JOUR : Vendredi 24 février 1865 – 3e méditation – Société, grâces
La Grande retraite de Rome – 65 jours en 1865
– Notes de Retraite 44 (NR 44 dans les Œuvres complètes) déjà parues ici :
Récapitulatif des publications
- Présentation
- Les 7 premiers jours : Mercredi 25 janvier : Saint Paul – Rome
Rédemptoristes — Mercredi 1er février - 2e Semaine : Jeudi 2 février – Mercredi 8 février
- 3e Semaine : Jeudi 9 février - Mercredi 15 février
- 4e Semaine : Jeudi 16 février – Mercredi 22 février 1865
- 29e JOUR – Jeudi 23 février 1865 • 1re méditation – Travailler sous Notre Seigneur
• 2e méditation – Gloire de Notre Seigneur• 3e méditation – Retour - 30e JOUR – Vendredi 24 février 1865 • 1re méditation – Ministre de Jésus-Christ (a)
• 2e méditation – Ministre de Jésus-Christ (b)
Vendredi 24 février 1865
3e méditation – Société, grâces
1° Notre Seigneur m'a bien honoré de me faire la grâce de m'appeler à travailler à la Société du Très Saint-Sacrement. Il ne pouvait pas me faire un plus grand honneur – et à un plus indigne, plus néant dans le monde.
Pour une semblable Société, il aurait fallu le premier prince du monde, le prêtre le plus accompli, le religieux le plus parfait. C'est la gloire des autres corps religieux. Tous ont eu une célébrité ou quelque chose au moins à leur origine.
La Société du Très Saint-Sacrement ne devait tirer sa gloire que de son divin Maître, et c'est bien assez, puisqu'il est vivant, et que toutes les autres Sociétés n'honorent qu'un mystère passé, ou professent la perfection évangélique.
Et ces grâces par Sœur Benoîte, etc. ! – sans danger, comme sans vanité.
2° Dieu a eu un grand amour et une grande bonté de me confier une pareille mission : – le Père céleste qui nous donne et nous confie son Fils, – Notre Seigneur qui veut bien demeurer parmi nous, – le Saint-Esprit qui veut bien nous former à cette vie nouvelle.
Ce n'est pas tout. Le Père qui nous envoie des vocations, car « nul ne peut venir à moi si mon Père ne l'attire » [Jn 6,44], – le Sauveur qui nous donne la mission de les former, – et le Saint-Esprit, la grâce.
Voici le plus fort : la sainte Église, sans me connaître, sans avoir aucun titre personnel, sans avoir rien fait pour la sainte Église de remarquable, au contraire, approuve la Société, nous confie ses prêtres, ses enfants, nous donne son autorité, sa puissance, nous donne le pouvoir d'appeler et de former au sacerdoce, de recevoir les vœux en son nom, et de former de vrais religieux. Elle veut rester la Mère souveraine de cette nouvelle famille. – N'est-ce pas un grand miracle ?
3° Mais voici le plus grand pour moi : c'est la conservation de la Société, avec ses éléments. Elle devait périr, faute d'une direction forte et suivie. J'ai été trop absorbé au-dehors ou au-dedans par des riens. On pouvait s'en emparer et la faire dévier :
– par le défaut d'autorité, une et sanctionnée ; un parti pouvait se former, c'était bien facile ;
– par les conflits des caractères, des vues, des misères, sans doute innocentes dans les consciences. On partait d'un principe contraire. On ne reconnaissait pas assez celui du principe vivant, première loi d'un corps qui commence. – La religion est basée sur l'autorité enseignante. La loi de l'Évangile fut la parole de l'Apôtre. Il ne fut écrit que bien plus tard. « Allez, enseignez. – Qui vous écoute m'écoute » [cf. Mt 28,19; Lc 10,16].
– par les charges au-dessus des ressources, et aussi par mon peu d'ordre et d'économie ;
– par un mauvais esprit, ou un esprit étranger à l'âme et à la fin de la Société ;
– par le découragement, quand tout seul, quand opposition et par suite, départ, etc.
Eh bien ! tout cela n'a servi qu'à donner lumière, grâce, fondation. Après une forte tempête, venait une grande grâce.
Oh oui ! Dieu m'a bien aimé. Il m'aime, il me le montre bien. C'est moi qui devais être renvoyé de la Société, comme indigne, déposé comme incapable, – heureux d'être conservé dans un petit coin pour adorer Notre Seigneur dans le tombeau de l'oubli. Notre Seigneur aurait dû me faire mourir après l'approbation, car, hélas ! hélas ! je pouvais être bon pour commencer, et ne le suis pas pour affermir, élever, perfectionner la première grâce.
Me voici, ô mon Dieu, tout à votre disposition ! Consultez votre gloire, le bien de la Société. Il me semble qu'en ce moment et depuis quelques jours, j'accepterais sans tristesse d'aller m'ensevelir dans une solitude, ou dans un pauvre pays, inconnu, pauvre et oublié, mais avec un tabernacle. – Que ta gloire soit faite !
S. Pierre-Julien EYMARD (NR 44,64)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6