27e JOUR – Mardi 21 février 1865 – 3e méditation – Mon service eucharistique
La Grande retraite de Rome – 65 jours en 1865
– Notes de Retraite 44 (NR 44 dans les Œuvres complètes) déjà parues ici :
Récapitulatif des publications
- Présentation
- Les 7 premiers jours : Mercredi 25 janvier : Saint Paul – Rome
Rédemptoristes — Mercredi 1er février - 2e Semaine : Jeudi 2 février – Mercredi 8 février
- 3e Semaine : Jeudi 9 février - Mercredi 15 février
- 22e JOUR – Jeudi 16 février 1865 • 1re méditation – de fond • 3e méditation – Esprit de Notre Seigneur
- 23e JOUR – Vendredi 17 février 1865 • 1re méditation – Moyen de l'esprit de Jésus
• 2e méditation – Moyen de l'esprit de Jésus (suite) • 3e méditation – Esprit de Jésus par amour, quid ? - 24e JOUR – Samedi 18 février 1865 • 1re méditation – Jésus humble de cœur
• 2e méditation – Amende honorable • 3e méditation – Comment acquérir l'humilité de cœur ? - 25e JOUR – Dimanche 19 février • 1re méditation – Pauvreté de Jésus – 1° L'esprit
• Pauvreté de Jésus (suite) – 2° Mais pourquoi a-t-il choisi cet état si pauvre ?
• 2e méditation – Amende honorable : Sur les péchés commis contre la pauvreté religieuse• 3e méditation – Pauvreté d'esprit - 26e JOUR – Lundi 20 février 1865 • 1re méditation – Pauvreté spirituelle • 2e méditation – devant le très saint Sacrement exposé – aux Adoratrices • 3e méditation – Vocation eucharistique
- 27e JOUR – Mardi 21 février 1865 • 1re méditation – Service de Jésus-Christ
3e méditation – Mon service eucharistique
Notre Seigneur me veut tout à mon service eucharistique. Et certes, il est assez grand, important pour demander toute ma personne.
Notre Seigneur veut que ce service eucharistique soit la loi souveraine de ma vie. Rien de plus juste. Le service du roi passe avant celui de ses subalternes, et celui-ci serait une injure au roi s'il était préféré, s'il partageait même le sien.
« C'est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, et à Lui seul que tu rendras un culte » [Mt 4,10]. Voilà le grand commandement d'un adorateur.
Mais que comporte ce service eucharistique ? Deux devoirs pour moi :
• 1° Faire mon devoir d'adorateur comme tout autre religieux. Car, après tout, je suis religieux. Je suis en religion pour être simple religieux, et non Supérieur. Je dois ce service à mon Maître, et à moi cette nourriture, cette vie de l'amour divin, cette vertu royale. Je serais bien puni si je n'avais pas ce devoir.
• 2° Rendre mes frères de bons religieux, de bons adorateurs. C'est mon devoir second, ou plutôt renfermé et dépendant du premier et le complétant : adorer et faire adorer, servir et faire servir le plus parfaitement possible.
Il est bien triste de confesser devant Dieu combien j'ai manqué à ces deux devoirs, par mon incurie, mon esclavage, mes embarras non coupés.
En un mot, je n'ai pas été tout à mon service, sous prétexte de la gloire extérieure de Dieu et du bien de la Société. Qu'est-il arrivé ? Toutes ces visites, toutes ces complaisances pour le prochain n'ont pas amélioré la Société, n'ont amené aucune vocation sérieuse. Toute cette publicité, tous les amis, tous les admirateurs, tout cela est resté vain.
C'est que « nul ne peut venir à moi si mon Père ne l'attire » [cf. Jn 6,46]. Les vocations d'adorateurs viennent du Ciel, et non de la terre. « Tels sont les adorateurs que cherche le Père » [Jn 4,23] ; elles sont le fruit de l'adoration elle-même, du contentement du Père de nous, de la complaisance de Jésus-Christ en ses serviteurs. Alors, on a sa confiance, et comme il connaît toutes les bonnes vocations, sa divine Providence les dirigerait plutôt par un ange vers nous, si j'étais un vrai supérieur et un fidèle adorateur.
C'est moi qui suis cause de cette stérilité, parce que « mon cœur sèche, car j'oublie de manger mon pain « [Ps 101,5].
À la fin de ma méditation, une très belle pensée m'est venue, assurément de la miséricorde de Notre Seigneur. Je lui demandais comment il me voulait à son service. Et alors, il me semble entendre cette parole : “Sois à moi, dans mon sacrement, comme j'ai été à mon Père dans mon incarnation et ma vie mortelle.” Cette pensée m'a vivement frappé. J'en ai remercié ce bon Maître. Et je me suis donné de nouveau à lui, pour être tout à lui comme il était à son Père. Mais comment Jésus est-il à son Père dans sa vie divine de Verbe, comment était-il à son Père dans sa vie mortelle, comment est-il à son Père en sa vie sacramentelle, voilà ce que je dois examiner, répéter en moi.
Oh ! quelle belle pensée ! Je dois être à Jésus ce que Jésus est à son Père : « Moi en eux, et toi en moi » [Jn 17,23]. – « Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez en mon amour » [Jn 15,9]. C'est le « c'est le Christ qui vit en moi » [Ga 2,20] de saint Paul.
Mais prions pour voir cette vérité, et nous y livrer corps et biens.
S. Pierre-Julien EYMARD (NR 44,57)
Le Don de soi - à la suite de S. Pierre-Julien EYMARD
5 - 'Sois à moi dans mon Sacrement'
Le 21 février 1865, S. Pierre-Julien Eymard médite sur son ‘Service eucharistique'.
Il perçoit une double exigence : personnelle, faire son devoir d'adorateur, comme tout autre religieux, et concernant sa communauté, rendre ses frères de bons religieux, de bons adorateurs. Au terme de l'examen qu'il fait sur sa conduite, il reçoit une nouvelle lumière. Il note :
À la fin de ma méditation, une très belle pensée m'est venue, assurément de la miséricorde de Notre Seigneur. Je lui demandais comment il me voulait à son service. Et alors, il me semble entendre cette parole : “Sois à moi, dans mon sacrement, comme j'ai été à mon Père dans mon incarnation et ma vie mortelle.” Cette pensée m'a vivement frappé. J'en ai remercié ce bon Maître. Et je me suis donné de nouveau à lui, pour être tout à lui comme il était à son Père. Mais comment Jésus est-il à son Père dans sa vie divine de Verbe, comment était-il à son Père dans sa vie mortelle, comment est-il à son Père en sa vie sacramentelle, voilà ce que je dois examiner, répéter en moi.
Oh ! quelle belle pensée ! Je dois être à Jésus ce que Jésus est à son Père : Moi en eux et toi en moi [Jn 17,23]. – Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez en mon amour [Jn 15,9]. C'est le [Ce n'est plus moi qui vis,] mais le Christ qui vit en moi [Ga 2,20] de saint Paul.
Mais prions pour voir cette vérité, et nous y livrer corps et biens [NR 44, 57].
Un mois avant la grâce du don de la personnalité, la pensée du P. Eymard s'oriente vers le mystère de l'incarnation du Christ et la situation concrète du Père dans sa vocation eucharistique.
Père André Guitton, sss
Le Don de soi - à la suite de S. Pierre-Julien EYMARD
3 commentaires
Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6