Vendredi 17 février 1865 – 2e méditat° – Sur de l'esprit de Jésus (suite)
La Grande retraite de Rome – 65 jours en 1865
– Notes de Retraite 44 (NR 44 dans les Œuvres complètes) déjà parues ici :
Récapitulatif des publications
- Présentation
- Les 7 premiers jours : Mercredi 25 janvier : Saint Paul – Rome
Rédemptoristes — Mercredi 1er février - 2e Semaine : Jeudi 2 février – Mercredi 8 février
- 3e Semaine : Jeudi 9 février - Mercredi 15 février
- 22e JOUR – Jeudi 16 février 1865 • 1re méditation – de fond • 3e méditation – Esprit de Notre Seigneur
- 23e JOUR – Vendredi 17 février 1865 • 1re méditation – Moyen de l'esprit de Jésus
23e JOUR
Vendredi 17 février 1865
2e méditation – Sur l'esprit de Jésus (suite)
Devant le très saint Sacrement exposé, trois quarts d'heure*.
J'ai renouvelé ma méditation de ce matin. J'ai bien vu que pour avoir l'esprit de Notre Seigneur, il fallait en vivre ; et pour en vivre, qu'il fallait s'en inspirer sans cesse, et l'alimenter par le retour du cœur et l'hommage des œuvres. Il y a eu une tempête en moi, à ce sujet, pensant que cela m'est impossible avec un esprit si vain, si léger, si caustique, avec une nature habituée à la vie active, extérieure. Et tout en voulant me recueillir, mon esprit m'échappait à tout instant ; mon imagination le suivait, et tout en moi s'y trouvait pris.
Ce stabilis spiritus [un esprit ferme] de saint Louis de Gonzague me paraît donc impossible.
Je dirai plus : Notre Seigneur ne me le demande pas. Hélas ! que c'est donc humiliant ! et surtout pour une nature comme la mienne, qui veut toujours en finir avec les choses et les sacrifices. Et me voilà réduit à la patience avec ce fou d'esprit, à l'humilité continuelle avec ces folies, ces divagations, et puis avec la fascination qu'il exerce sur mon cœur, et ma pauvre volonté qui ayant perdu son chemin, s'amuse. Voilà bien mon état. Il fallait aller aux Adoratrices* pour recueillir cette pauvre fleur !
Cependant, vers la fin, Notre Seigneur semblait me dire : “Mais, fais des actes de cœur sur ma bonté, ma providence, ma miséricorde. Tu n'as pas besoin d'esprit pour cela. Les actes du cœur sont vite faits. Prends mon intention dans les choses. Adore ma volonté en elle-même. Offre-toi toi-même par le cœur à mon cœur. Il ne faut pas de l'esprit pour cela. Ma grâce remplace l'esprit – et l'esprit de foi ta pauvre intelligence.”
Avec ces pensées, j'ai pu un peu prier. Mais quelle misère ! Quelle guerre m'attend ! Je n'ai que le mépris à avoir pour cet insensé. Il se rendra à l'humiliation peut-être.
S. Pierre-Julien EYMARD (NR 44,45)
* La mention “aux Adoratrices” indique qu'il s'est rendu à la chapelle des sœurs de l'Adoration perpétuelle au Quirinal.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6