Le miracle eucharistique de Bolsena

“Cependant des miracles eucharistiques récents, soumis aux analyses de la technique moderne, apportent une lumière qui confirme les données de la foi et rappellent à la science qu’elle ne peut rendre raison de toute la réalité. Ces miracles apportent une preuve de la présence réelle objective du Corps et du Sang du Seigneur dans le Saint-Sacrement.”

Pape François, encyclique Lumen fidei, le 29 juin 2013.

Le miracle de Bolsena est un miracle eucharistique qui aurait eu lieu en 1264, en Italie. Pendant une messe, l’hostie consacrée se serait transformée en chair et en sang et aurait tâché de sang le corporal (pièce de tissu sur lequel reposent l'hostie et le calice). C’est grâce à ce miracle que le pape Urbain IV aurait pris la décision d’instituer la Fête-Dieu. 

Histoire du miracle eucharstique de Bolsena

Pendant l’été 1264, un prêtre de Bohême, nommé Pierre de Prague, se rend en Italie afin d’y être reçu par le pape Urbain IV qui séjourne alors à Orvieto, en compagnie de saint Thomas d’Aquin et de nombreux autres théologiens et cardinaux. Il veut également se rendre sur les tombeaux des apôtres saint Pierre et saint Paul. 

Après son entrevue avec le pape, Pierre entreprend le chemin pour rentrer chez lui. Pendant son voyage, il s’arrête à Bolsena et y célèbre une messe dans l’église Sainte-Christine. C’est au moment de la consécration que le miracle a lieu. La notice destinée au pèlerin de Bolsena décrit le miracle en ces termes : Tout à coup l’hostie apparut très visiblement transformée en chair et tachée de sang, sauf la parcelle que le prêtre tenait entre ses mains. Ce fait est déjà en soi mystérieux. Mais toutes les personnes purent constater qu’il s’agissait véritablement de l’hostie posée sur le calice par les mains du célébrant lors de la messe. ». La nouvelle de ce miracle se répand très rapidement. Cela renforce aussitôt la foi du prêtre de Bohême, car bien que très pieux, il a parfois des doutes sur la réelle présence du Christ dans l’Eucharistie.

Plus tard, le pape en personne, accompagné de saint Thomas d’Aquin et de saint Bonaventure, se rend à Bolsena afin de constater le miracle. Urbain IV le confirme. C’est à la suite de cela qu’il décide, le 8 septembre 1264, d’étendre à toute l’Église la fête du Saint Sacrement aussi appelée Fête-Dieu, jusqu’à lors uniquement fêtée dans le diocèse de Liège « afin que ce sacrement sublime et vénérable fût pour tous la mémoire de l’extraordinaire amour de Dieu pour nous ». Le pape charge ensuite saint Thomas de rédiger la liturgie qui doit accompagner la bulle Transiturus de hoc mundo ad Patrem où sont exposées les raisons pour lesquelles l’Eucharistie est si importante pour l’Église et qui institue la fête du Corpus Christi. 

Les reliques du miracle eucharistique de Bolsena

• Le corporal est aujourd’hui conservé dans un reliquaire, gardé dans la chapelle du Corporal, de la cathédrale d’Orvieto. On peut voir 83 tâches rougeâtres sur le tissu, qui ont été identifiées comme du sang, divisé en plasma et en sérum, lors des photographies sous ultraviolets de 2015.
• Depuis 1338, l’hostie est conservée à Orvieto, dans le même reliquaire que le corporal. En 1949, l’hostie a été datée entre 1260 et 1270 par une équipe d’historiens, de chimistes et de médecins. 
• Les cinq dalles de marbre sur lesquelles des gouttes de sang seraient tombées existent toujours. Une d’elles a été donnée à l’église de Porchiano del Monte, en Italie, en 1574. Les quatre autres sont conservées, depuis 1704, dans la chapelle du Miracle, à Bolsena. 
• L’autel sur lequel le miracle s’est produit se trouve, depuis la première moitié du XVIème siècle, dans la crypte de la basilique Sainte-Christine de Bolsena.

L’avis de l’Église sur ce miracle

L’Église catholique considère que le miracle eucharistique de Bolsena est une “révélation privée” (c’est une révélation ou vision due à Jésus, à la Sainte Vierge ou à un saint. L’approbation est donnée par le Vatican après une longue enquête et absolument nécessaire pour toute diffusion, publication ou dévotion), cela signifie que les catholiques ne sont pas tenus d’y croire. 

En 1976, le pape Paul VI, à Bolsena, salue le miracle eucharistique de Bolsena. Cela a aussitôt ravivé le culte de l’Eucharistie. Au cours des siècles, une quinzaine de papes se sont rendus sur place afin de vénérer les reliques du miracle.

L’avis de la science

Entre le 5 février et le 27 mars 2025, des analyses sont effectuées sur la relique du corporal, en vue de sa restauration, sous la supervision du Docteur Ester Giovacchini (experte en restauration et conservation de tissus anciens). Des photos sont prises du corporal, à la fois à la lumière normale et à la fois sous ultraviolets. Les photographies sous ultraviolets mettent en exergue la présence de sang, divisé en plasma et en sérum, sur le tissu. Cette division rappelle celle du Linceul de Turin.

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