61e JOUR – Lundi 27 mars 1865 – Quarante heures – 1re méditation – Retour

La Grande retraite de Rome – 65 jours en 1865
– Notes de Retraite 44 (NR 44 dans les Œuvres complètes) déjà parues ici :
Récapitulatif des publications
• Les 7 premiers jours : Mercredi 25 janvier – Mercredi 1er février
• 2e Semaine : Jeudi 2 février – Mercredi 8 février
• 3e Semaine : Jeudi 9 février - Mercredi 15 février
• 4e Semaine : Jeudi 16 février – Mercredi 22 février 1865
• 5e Semaine : Jeudi 23 février – Mercredi des Cendres, 1er mars 1865
• 6e Semaine : Jeudi 2 mars – Mercredi 8 mars 1865
• 7e Semaine : Jeudi 9 mars – Mercredi 15 mars 1865
• 8e Semaine : Jeudi 16 mars – Mercredi 22 mars 1865
57e JOUR : Jeudi 23 mars 1865 • 1re méditation – Vie d'union • 2e méditation – Aliment de l'union avec Jésus-Christ • 3e méditation – Centre de l'union
58e JOUR : Vendredi 24 mars 1865 • 1re méditation – Jésus-Christ hôte de l'homme
• 2e méditation – Sur la compassion des saintes âmes du Calvaire
61e JOUR
Lundi 27 mars 1865
Quarante heures
1re méditation – Retour
J'ai remis toutes mes misères devant Notre Seigneur : elles sont revenues plus fortes que jamais, par suite de deux après-midi trop dissipées.
– L'ennui. Je voudrais m'en aller. Cet ennui vient de ce que l'on m'a écrit. Oh ! que c'est vrai ! Le combat : tristesse et esclavage, et souvent le mal, l'injustice, le soupçon, l'expansion qui lie, la consolation qui affaiblit – d'une telle peste, délivre-moi, Seigneur.
Je me suis bien remis entre les mains de Notre Seigneur, le priant de ne pas m'écouter quand je fais comme les enfants. « Que ta volonté soit faite » [Mt 6,10].
– La fausse énergie, le faux courage, la violence des moyens, tout cela n'est que l'accès d'une âme en fièvre, d'un orgueil déguisé, d'un cœur souffrant ou trop sensible.
Allons, mon âme ! ramassons un peu de miel, et sachons l'augmenter chaque jour comme l'abeille.
– L'esclavage de l'étude, toujours pour en finir, toujours sans onction, parce que je ne travaille pas avec Dieu, mais avec mon esprit seulement. Aussi, le travail de 3 heures d'hier a été perdu – au lieu d'aller à la fête*. – Mais il faut vivre de son travail, et non s'épuiser toujours, comme je le fais.
– Esprit, qu'est-ce que cet assaut d'esprit dès que je connais quelqu'un ? Aussi l'ai-je bien payé ! Tout ce monde m'était comme des abeilles bourdonnant autour de moi. Ma place était au très saint Sacrement. Toute dévotion curieuse n'est qu'une religieuse distraction et dissipation.
– Parler. Hélas ! quelle faiblesse ! Je ne sais plus me taire dans les moments de peine, ou de concentration, ou de fatigue d'esprit. Je crois que cela me soulage. Je suis sous l'impression d'un bien ou d'une chose que je poursuis. Et alors j'oublie mes résolutions. J'oublie que mon âme est entre les mains du moi divin. Je parle en insensé, ou pour plaire, ou par intérêt.
Voilà ce que j'ai exposé pendant une heure à Notre Seigneur. Cependant, mon âme était à son affaire. Le petit sacrifice de me lever malgré la fatigue a été sans doute agréable à Notre Seigneur.
Je dirai donc en outre les trois Deus in adjutorium.
Imitation, lib. 4, c. 11 :
Oh ! qu'elles doivent être innocentes les mains du prêtre, que sa bouche doit être pure, son corps saint, et son âme exempte des plus légères taches, pour recevoir si souvent l'Auteur de la pureté !
Il ne doit sortir rien que de saint, rien que d'honnête, rien que d'utile, de la bouche du prêtre qui participe si fréquemment au Sacrement du Christ.
Qu'ils soient simples et chastes les yeux qui contemplent habituellement le Corps du Christ. Qu'elles soient pures et élevées au ciel les mains qui touchent sans cesse le Créateur du ciel et de la terre.
Que votre grâce nous aide, ô Dieu tout-puissant ! nous qui avons été revêtus du sacerdoce, afin que nous puissions vous servir dignement, avec une vraie piété et une conscience pure. [Im 4, 11: 31-34, 36].
S. Pierre-Julien Eymard (NR 44,131)
* En ce 4e dimanche de Carême, à 3h30 à Sainte-Croix-en-Jérusalem, il y avait l'ostension des reliques et la procession stationnale. Le P. Eymard a dû vouloir s'y rendre (cf. Núñez, édition critique, p. 259, note 62).