58e JOUR – Vendredi 24 mars 1865 – 1re méditation – Jésus-Christ hôte de l'homme

La Grande retraite de Rome – 65 jours en 1865
– Notes de Retraite 44 (NR 44 dans les Œuvres complètes) déjà parues ici :
Récapitulatif des publications
• Les 7 premiers jours : Mercredi 25 janvier – Mercredi 1er février
• 2e Semaine : Jeudi 2 février – Mercredi 8 février
• 3e Semaine : Jeudi 9 février - Mercredi 15 février
• 4e Semaine : Jeudi 16 février – Mercredi 22 février 1865
• 5e Semaine : Jeudi 23 février – Mercredi des Cendres, 1er mars 1865
• 6e Semaine : Jeudi 2 mars – Mercredi 8 mars 1865
• 7e Semaine : Jeudi 9 mars – Mercredi 15 mars 1865
• 8e Semaine : Jeudi 16 mars – Mercredi 22 mars 1865
57e JOUR : Jeudi 23 mars 1865 • 1re méditation – Vie d'union • 2e méditation – Aliment de l'union avec Jésus-Christ • 3e méditation – Centre de l'union
58e JOUR
Vendredi 24 mars 1865
1re méditation – Jésus-Christ hôte de l'homme
Jésus-Christ est donc l'hôte de mon âme et de mon corps, puisqu'il est dans moi. Mon moi se compose de mon corps et de mon âme.
Puis, comme il faut qu'il gouverne l'un et l'autre, puisqu'il est, par mon vœu, mon moi : un pilote est dans son vaisseau, un maître dans sa maison, un père dans sa famille, l'âme dans le corps qu'elle anime, et Dieu la vie de l'un et de l'autre.
Or on doit trois choses à un hôte :
– le respect selon sa qualité,
– la compagnie d'amitié,
– l'hommage d'un festin splendide.
C'est la fête de la royauté de l'amitié.
Or, tels sont les trois devoirs que je dois à Notre Seigneur en moi :
– respect, en mon corps, vigilance sur les tentations et les passions déréglées de mon âme pour ne pas offenser et pour honorer ;
– compagnie, puisqu'il est le premier, le vrai maître, le bon ami, le divin confident des joies et des peines, le centre de toute la royale affection, le trésor du cœur ;
– festin :c'est l'hommage de tous mes plaisirs, la gloire de toutes mes actions, la fin d'amour de tous mes sacrifices. Ce sont les mets divins du Sauveur, cette eau vive de la foi et de la charité dont il a soif. « Donne-moi à boire » [Jn 4,7]. – « J'ai soif » [Jn 19,28].
Mais, je le sens bien, le miel est doux, la lumière est épanouissante, le feu réjouit les membres glacés : l'amitié réciproque est tout cela dans le monde. Pourquoi Notre Seigneur ne m'est-il pas tout cela ? Parce que je suis trop imparfait, trop faible, ce serait pour ma perte peut-être, ou du moins pour mon moindre bien. Il est des natures légères qui ont besoin d'un peu d'amertume ; des esclaves, d'un peu de verges ; des âmes trop sensibles, d'une leçon semblable. Et c'est moi.
(croix + + +)
Imitation, lib. 3, c. 27 :
Mon fils, pourquoi vous consumer d'une vaine tristesse ? Pourquoi vous fatiguer de soins superflus ? Demeurez soumis à ma volonté, et rien ne pourra vous nuire.
Soutenez-moi, mon Dieu, par la grâce de l'Esprit Saint. Fortifiez-moi intérieurement de votre vertu, afin que je bannisse de mon cœur toutes les sollicitudes vaines qui le tourmentent, et que je ne sois emporté par le désir d'aucune chose ou précieuse ou méprisable.
Donnez-moi, Seigneur, la sagesse céleste, afin que j'apprenne à vous chercher et à vous trouver, à vous goûter et à vous aimer par-dessus tout, et à ne compter tout le reste que pour ce qu'il est, selon l'ordre de votre sagesse. [Im 3, 27: 8-9, 16-17, 19].
S. Pierre-Julien Eymard (NR 44,127)