De la « pentecôte eucharistique » (S. P-J Eymard) & 8e Élévation de S. Prouvier

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Dessins des blasons spirituels ou "emblèmes"

• 1° _ Avec saint Pierre-Julien Eymard ;
• 2° _ Des blasons spirituels de Jehanne Sandrine jusqu'à l'emblème du Cœur Eucharistique de Jésus ;
• 3° _ L'extrait des Élévations de Sophie Prouvier.

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1 – De la « pentecôte eucharistique » (S. P-J Eymard)

            Le terme « pentecôte eucharistique » vient de saint Pierre-Julien Eymard qui l'emploie deux fois dans tous ses écrits, sans en préciser le sens. Sœur Suzanne Aylwin, Servante du Saint-Sacrement à Sherbrooke (Canada), auteur de Une pensée par jour avec saint Pierre-Julien Eymard (éditions Médiaspaul, 2010), relève cet extrait où « l'on comprend ce qu'il entend par pentecôte eucharistique » :

« L'archange ne dit pas seulement à Marie : “Le Saint-Esprit viendra en vous”, mais il ajoute : “Il vous couvrira de son ombre” [Lc 1,35]. Dieu est un feu consumant [Dt 4,24]. Quand Dieu vient en nous, il y vient avec sa nature divine et si le Saint-Esprit n'était en nous comme un voile, nous serions à l'instant consumés. Qu'est-ce qu'une paille au milieu d'un grand feu ? Que sommes-nous dans la divinité ? Le Saint-Esprit, comme une nuée, tempère ces ardeurs, n'en laisse transpirer que ce qu'il faut. Il fait comme au mont Sinaï. Il nous est nécessaire dans nos rapports avec Notre Seigneur. Notre Seigneur est homme, je le sais, mais il est Dieu aussi et nous avons besoin du Saint-Esprit pour recevoir Dieu. » 

S. Pierre-Julien Eymard (PP 32,2 – 20 juin 1867)

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2 – La pentecôte eucharistique commence à la croix

            Le 14 août 2017, j'étais engagée dans la Fraternité Eucharistique, la branche laïque de la congrégation du Saint Sacrement, rattachée aux Pères du Saint Sacrement de l'avenue de Friedland, à la Chapelle Corpus Christi Paris 8, où est le gisant du Père Eymard, dans l'ancienne châsse de son « saint ami » le Curé d'Ars (Jean-Marie Vianney), avec l'extrait de la Grande retraite de Rome reproduit sur le mur, à sa gauche, qui m'avait tant frappée et saisie… (cf. le n°2 de « Tu seras le corps de mon cœur »). J'étais travaillée par cette notion du Père Eymard « la pentecôte eucharistique » qu'il avait si peu développée lui-même. C'est alors qu'en la veille du 15 août 2017, avec la prière de la férie : 

« En cette fête de saint Maximilien-Marie Kolbe, nous nous souvenons du repas où le Roi des martyrs offrit sa vie pour nous et de la croix où il remet son esprit à son Père. »

            j'écrivis une courte méditation qui commence ainsi :

« Sur la Croix, Jésus expire son Esprit entre les mains de Dieu le Père : son Âme monte au Ciel dans la kénose, et dans le même temps, quand le soldat romain transperce son Côté, le Sang et l'Eau s'écoulent de son Cœur pour la Terre et tous ses habitants. »

            Ce texte se termine comme suit :

« Sur la Croix, la communion trinitaire est parfaite, quand Jésus expire. Il nous distribue ses grâces en même temps qu'Il expire. Il rend à Dieu ce qui appartient à Dieu. Son Âme. Et de son Corps mutilé Il est donné tout entier aux hommes dans la merveille eucharistique de sa kénose où le don de son Sang et de l'Eau baigne dans la lumière de son Esprit. Son Âme est auprès du Père et pourtant, son Âme est partout depuis cette pentecôte eucharistique de la Croix. Elle rayonne depuis la Croix. Depuis la Croix nous pouvons la recevoir si nous levons les yeux vers elle. Son Corps saint ne cesse de nous inonder de sa grâce, de sa lumière d'amour. Lors de l'adoration eucharistique, nous adorons sa Croix. Nous ne cessons pas de recevoir son Esprit depuis la Croix, depuis ce moment de la Croix chaque fois que nous tournons notre visage vers Lui, Jésus Eucharistie. » 

[texte intégral sur La Vaillante]

Jehanne Sandrine

Le baptême dans l'Esprit ou effusion de l'Esprit Saint

« L'Eucharistie fut le plus grand effort, l'effusion la plus exubérante de ce Cœur adorable, plutôt encore que cet amour qui le fit s'offrir à la pointe acérée du soldat, même après sa mort, pour répandre la dernière goutte de son sang mêlée d'eau. »*

            Le 16 février 2019, fut le jour que le Seigneur avait choisi pour me faire vivre l'effusion de l'Esprit ou baptême dans l'Esprit. Ce fut de façon totalement inattendue. Lors d'une retraite anamnèse avec la Communauté du Chemin Neuf, en banlieue parisienne, à Saint-Sulpice de Favières, diocèse de Évry-Courcouronnes. Le but de cette retraite était que je vois la méthode du Chemin Neuf pour entreprendre le Cycle Siloé, un parcours de guérison. Je découvris donc la prière charismatique liée aux Exercices spirituels d'Ignace de Loyola, et la prière pour l'unité des chrétiens, puisque la vocation du Chemin Neuf est aussi œcuménique. Avec mon accompagnatrice qui me proposa de recevoir l'effusion de l'Esprit, je discernai que le moment était très opportun.

            Cela se passa le samedi soir, à genoux au pied du tabernacle, dans la chapelle de cet ancien couvent des Dominicaines de Béthanie, dont je ne savais rien. J'avais simplement remarqué le nom figurant sur la porte de la salle des enseignements : « Salle du P. Lataste ». Je me demandais qui il était, et qu'avait été ce couvent… 

            En recevant l'effusion de l'Esprit, un frère et deux sœurs (de la Communauté du Chemin Neuf) qui priaient sur nous (nous étions deux femmes à recevoir ce baptême dans l'Esprit) eurent pour moi deux images, d'une part ; et d'autre part, de la Parole de Dieu, le début d'un psaume et un extrait d'évangile. C'est cet Évangile en saint Luc, chapitre 1, versets 39-45, qui décrit l'épisode de la Visitation. Alors même que cet Évangile était lu, à la fin, l'autre partie des retraitants qui était rassemblée devant l'autel de la chapelle, se mit à entonner : Magnificat… J'étais moi-même au comble de la joie avec Marie à la Visitation exultant son Magnificat.


Carte postale de la chapelle du Couvent de Béthanie – Saint-Sulpice de Favières (91)
avant que la Commmunauté du Chemin Neuf ne reprennent les lieux
à la suite des Dominicaines de Béthanie, ici en adoration eucharistique. 


            Ce n'est qu'à mon retour de cette retraite que je découvris la vidéo NetForGod du Chemin Neuf présentant la fondation, au XIXe siècle, du dominicain Jean Joseph Lataste, les Dominicaines de Béthanie, appelées aussi ”les visiteuses de prisons”. C'est par l'Eucharistie qu'il prêcha aux prisonnières de Cadillac-sur-Garonne et dont l'adoration perpétuelle fut instituée dans la chapelle de la Maison de force, à l'issue de cette première retraite (il y prêcha 2 retraites, en tout) que certaines furent converties et devinrent dominicaines de Béthanie.

            Pour ma part, je tente d'approcher cette expérience par le récit suivant : Le Baptême dans l'Esprit : Esprit Saint en Visitation.

* F.-W. FABER, Saint Sacrement, t.II, p. 307, Éditions Brey-Retaux, Paris, 1883 – Cité par Sophie PROUVIER, Deuxième ÉlévationCœur Eucharistique de JésusIII - L'âme, in Élévations sur la prière au Cœur Eucharistique de Jésus,
Atelier du Monastère Sainte-Catherine de Langeac, 2018, p. 39.

Découverte de la révélation du Cœur Eucharistique de Jésus
à Sophie Prouvier

            C'est lors d'un pèlerinage eucharistique avec la paroisse du Cœur Eucharistique de Jésus – Paris 20ème, les 30-31 mai & 1er juin 2019 (cf. l'album photos), pour aller à l'origine de la titulature de l'église, que je me suis retrouvée à Besançon, Chapelle Notre-Dame du Refuge. J'avais acquis sur place le livre Les Élévations sur la prière au Cœur Eucharistique de Jésus, les commentaires que Sophie Prouvier (Mère Marie de l'Eucharistie, fondatrice de l'Institut des Vierges de Jésus et Marie) rédigea quelques mois avant sa mort (1891), et que nous publions ici, en n°3 : "Élévations de Sophie Prouvier – L'extrait".

            Le père Jean-Louis Barré, marianiste bisontin, nous exposa les circonstances de la révélation au Tabernacle, à Sophie Prouvier quand elle eût 20 ans, le 22 janvier 1854 (cf. photos du pèlerinage paroissial). Ceci est raconté dans le détails sur la page de description de la communauté Cœur Eucharistique de Jésus – Élévations de Sophie Prouvier.

  • Dimanche 22 janvier, dans 3 jours, nous fêterons l'anniversaire de cette révélation au Tabernacle :

« Mon Cœur Eucharistique. »

  • Puis, le 1er septembre 1854 :

« C'est mon Cœur Eucharistique, fais-le connaître, fais-le aimer. »

Prière : Pour une nouvelle pentecôte eucharistique
Avril 2021 – mars 2022

            Depuis 2019, je n'avais pas vraiment lu Les Élévations sur la prière au Cœur Eucharistique de Jésus. Je vécus d'autres événements. 

            C'est à Pâques 2021 que je retournai pour une retraite chez les Dominicaines de Béthanie — la fondation du Père Lataste (XIXè siècle) où l'Eucharistie est adorée quotidiennement —, à Montferrand-le-Château (13 km de Besançon), où nous nous étions rendus le 30 mai 2019, lors du pèlerinage de la paroisse parisienne du Cœur Eucharistique de Jésus

Vidéo filmée au matin du Mercredi de Pâques, 7 avril 2021 – ©Sandrine Treuillard

           À mon retour de cette retraite à Béthanie, je produisis une visioconférence pour Artisans de Paix, le 20 avril 2021, intitulée Les 7 Demeures spirituelles du Bhx Père Marie Jean-Joseph LATASTE, op.

             8 jours plus tard, la veille du 29 avril 2021 (Ste Catherine de Sienne), lors de ma promenade-chapelet m'est survenue cette prière sur la route de Thou qui longe le Vert–Sacré-Cœur, à Sury-ès-Bois (18-Cher) – diocèse de Bourges.

            J'écrivis la prière le jour de la sainte Catherine de Sienne :

                       Père Saint,

Toi qui as daigné révéler à Sophie Prouvier
les Élévations sur la prière au Cœur Eucharistique de Jésus-Christ,
Ton Divin Fils,
Tu nous fais la grâce de percevoir par un miracle eucharistique,
– commencé chez (…) et qui n'a pas cessé à ce jour –,
le Cœur sanglant de Jésus en ta Sainte Eucharistie.

Par cette faveur insigne et inouïe de ta Présence,
nous te confions tous les baptisés qui ignorent,
négligent, méprisent, ont oublié ou refusent
le sens divin de leur saint Baptême
par lequel ils ont revêtu le Christ.

Par ce miracle eucharistique – qui n'a pas cessé à ce jour
du Précieux Sang irrigant le Cœur Sacré de Jésus
nous te demandons la grâce de faire descendre
en tout cœur, tout esprit, tout âme de tout baptisé
une nouvelle pentecôte eucharistique,
spécialement en ceux qui ont oublié, méprisé, négligé,
ignoré ou refusé la grâce de leur saint Baptême.

Que le Cœur eucharistique de Jésus
Ravive notre foi et fasse revenir à Toi, Source de toute grâce,
tous tes Enfants dispersés.
Qu'ils reconnaissent par là l'Amour ineffable
dont Tu les combles et désires sans cesse les combler.

Nous te le demandons dans la communion des saints
par l'intercession de saint François d'Assise & sainte Claire,
de S. Dominique, S. Thomas d'Aquin & Ste Catherine de Sienne,
de Ste Julienne du Mont-Cornillon & de la Bse Ève de Liège,
de S. Jean Eudes,
de Ste Marguerite-Marie Alacoque & S. Claude La Colombière,
de S. Pierre-Julien Eymard & S. Jean-Marie Vianney,
du Bhx Marie Jean-Joseph Lataste
des Bses Pauline Jaricot & Dina Bélanger
de Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus & de la Sainte Face
de S. Charles de Foucauld, du Bhx Carlo Acutis
de Gabrielle Bossis…

avec Sophie Prouvier, (…)
par l'intercession de la Ste Vierge Marie & de S. Joseph.

Gloire et louange éternelle à Toi, Seigneur Jésus,
En ton Père Tout-Puissant,
Dans la grâce de l'Esprit Saint.

Amen

Jehanne Sandrine
du SC & de la SE

Blason de la pentecôte eucharistique
dessiné le 2 mai 2021
© Sandrine Treuillard


            Le 17 mars 2022, lors de ma première participation à la journée de la Fraternité du Cœur Eucharistique de Jésus à Besançon, pour la première fois j'invoquai le Seigneur pour une nouvelle pentecôte eucharistique qui s'inséra dans la prière de la Fraternité, y résonnant fortement.

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3 – ÉLÉVATIONS de Sophie Prouvier – L'extrait

Chacune des 20 Élévations se développe en 3 prises de paroles :
– I Réflexion ­– II Jésus – III L'âme

Huitième Élévation

Cœur outragé

Sixième plainte du Cœur Eucharistique de Jésus
aux pécheurs 

I

Réflexion – L'outrage formel est le comble du mépris. Outrager quelqu'un qi nous aime est le dernier degré d'une odieuse cruauté, le dernier terme de l'abaissement moral. Mais lorsque celui qui nous aime revêt toutes les supériorités, tous les titres à l'affection, tous les droits à la reconnaissance, l'outrage devient le paroxysme d'une démence coupable, et le malheureux qui en assume le forfait se réprouve lui-même : « tu les as fait descendre jusqu'au séjour des morts » (cf. Is 57,9).

II

Jésus – « Unis contre moi, mes ennemis murmurent, à mon sujet, ils présagent le pire » (cf. Ps 40,8) : ils ont élevé contre moi une parole inique. Comme une épouse outrageant son époux qui l'aime, ainsi m'a outragé la maison d'Israël. Je ne vous ai fait que du bien, ô vous qui vous éloignez de moi, et, par là, vous me plongez dans la tristesse. En vous faisant naître sous une loi de grâce, je vous avais déjà privilégiés ; mais, je ne suis pas seulement venu pour vous apporter la grâce du salut, j'ai voulu que vous l'ayez avec plus d'abondance et que vos corps y participent, recevant de mon cœur une nourriture céleste, qui les glorifie dès cette vie, en déposant en eux un germe d'immortalité. Et voilà que par vos péchés, vous souillez ces corps devenus mes membres, vous les faites servir à l'iniquité plutôt  que de les respecter et d'attacher vos cœurs au mien. Vous n'avez pas voulu servir le Seigneur votre Dieu : Je ne servirai pas (cf. Jr 3,20), avez-vous dit, je ne servirai pas, préférant vous conduire seuls. Hélas ! avez-vous été plus vraiment libres, et votre bonheur est-il parfait ? Au lieu de ne servir qu'un Maître plein de sagesse et de bonté qui vous donnait la paix, vous vous êtes fait des dieux de toutes vos passions coupables et vous avez subi en esclavage leurs insatiables exigences. Maintenant, à la poursuite du bonheur qui s'est enfui, vous courez en criant : La paix, la paix ! (cf. Jr 6,14) mais hélas ! il n'y a plus de paix pour l'impie (cf. Is 57,21), mes entrailles se sont émues, et mon cœur qui de son tabernacle vous entend et vous suit, sait incomparablement mieux que vous tout le mal que vous vous faites à vous-mêmes, et tout celui que vous préparez, si votre péché,  malgré mes appels, reste toujours sans repentance. Ah ! puisque vous n'êtes pas heureux, essayez au moins, maintenant, de retrouver ce qui peut vous donner la paix (cf. Lc 19,42) ouvres vos yeux et vos cœurs, reconnaissez votre péché et convertissez-vous (cf. Ec 17,21), fils rebelles,  revenez à moi votre père (cf. Is 44,22), et je guérirai le mal que vous vous êtes fait en vous détournant de moi.
            Oh ! pasteurs fidèles, allez après eux avant qu'ils ne s'éloignent davantage, allez promptement, ceignez vos reins (cf. Jr 1,17), retrouvez-les, rendez-les moi.
            Et vous, âmes dévouées, qui connaissez les chemins de mon cœur, ses désirs et son ardent amour, faites pour ce peuple égaré une efficace pénitence : Filles de Sion, revêtez-vous de cilices et de cendres et pleurez (cf. Jr 6,28) avec moi ; sauvez-les, car je ne veux pas être consolé que mes brebis perdues ne m'aient pas té ramenées. Oh ! alors nul ne les ravira de ma main (cf. Jn 10,28).

III

L'âme – Ô Jésus, vous êtes vraiment le bon pasteur, et vous avez bien des fois et de bien des manières donné votre vie pour vos brebis (cf. Jn 10,11). Ah ! oui, mon Sauveur, vous résister, vous outrager est bien une folie, mais hélas ! une monstrueuse folie qui a conscience de ses actes et qui réunit en chacun d'eux bien des crimes… les bourreaux qui vous crucifiaient au Calvaire étaient coupables, certes, et insensés, mais ils étaient d'ignorants mercenaires, de grossiers instruments d'une haine étrangère à leur volonté, et après tout, d'aveugles exécuteurs de vos dispositions secrètes dans le mystère de notre rédemption. Les mérites de votre sang ne les avaient pas encore purifiés, la loi de grâce n'avait pas dessillé leurs yeux. Ils étaient cruels, oui, mais véritablement des hommes sans raison ; et voilà précisément pourquoi votre prière s'élevait pour eux à votre père : « Pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font. » (cf. Lc 23,34)
Combien différente, hélas ! est notre condition, et quelles excuses trouver à une folie aussi éclairée que la nôtre ? nous qui avons reçu les grâces infuses du saint Baptême, et qui, dès notre enfance, avons, pour la plupart, connu votre sainte loi ; nous qui avons été nourris de la fleur du froment (cf. Ps 80,17) et qui peut-être dans un temps avons connu, pressés sur votre cœur, les ineffables douceurs de votre Eucharistie ; nous, protégés, conduits, soutenus dans les diverses phases de notre vie par les innombrables prodiges de votre Providence ; c'est nous qui vous avons outragé !! Ah ! si nous ne sommes pas de ceux qui ont dévasté vos pavillons et vos tabernacles (cf. Jr 4,20), combien plus avons-nous contristé votre cœur et outragé votre sainteté en laissant le péché dévaster le temple du Saint-Esprit que vous avez édifié en chacun de nous, pour en faire le lieu de votre repos !!! de votre repos, ô Jésus ! vous que les cieux ne peuvent contenir (cf. 1R 8,27), et qui vouliez bien choisir mon cœur pour tabernacle vivant du vôtre, cœur si étroit déjà, et où, malheureux ! j'ai fait entrer le péché !
            Ô Seigneur, mon Dieu, ô Créateur, ayez compassion de vos créatures inconsidérées. Voyez, nous ne nous entendons pas nous-mêmes ; nous ne savons pas ce que nous voulons, et nous nous éloignons de cela même que nous cherchons, que nous aimons et que nous désirons, quand instinctivement nous cherchons ce qui peut nous contenter. C'est ici que doit resplendir votre miséricorde ; qu'elle est grande, Dieu de bonté, la demande que je vais vous faire : écoutez-la, je vous en supplie, de grâce, aimez encore ceux qui ne vous aiment pas ; ouvrez à ceux qui ne frappent point ; guérissez ceux qui non seulement prennent plaisir à être malades, mais qui travaillent à le devenir davantage… vous avez dit, ô très doux jésus, que vous êtes venu pour convertir les pécheurs : les voilà, ô mon Dieu, prenez pitié de ceux qui n'ont point pitié d'eux-mêmes…
            N'écoutez que votre cœur, ô Jésus, il est notre avocat, et sauvez-nous (Ste Thérèse d'Avila).

(Huitième Élévation – Cœur outragé – Sixième plainte du Cœur Eucharistique de Jésus aux pécheurs)

Prière de la communauté

ÉLÉVATIONS de SOPHIE PROUVIER (1817-1891) – Mère Marie de l'Eucharistie

ÉLÉVATIONS SUR LA PRIÈRE AU CŒUR EUCHARISTIQUE DE JÉSUS Cœur Eucharistique de Jésus, doux compagnons de notre exil, je vous adore. Cœur Eucharistique de Jésus, Cœur solitaire, Cœur humilié, Cœur délaissé, Cœur oublié, Cœur méprisé, Cœur outragé, Cœur méconnu des hommes, Cœur aimant nos cœurs, Cœur suppliant qu'on l'aime, Cœur patient à nous attendre, Cœur pressé de nous exaucer, Cœur désirant qu'on le prie, Cœur foyer de nouvelles grâces, Cœur silencieux voulant parler aux âmes, Cœur doux refuge de la vie cachée, Cœur maître des secrets de l'union divine, Cœur de Celui qui dort, mais qui veille toujours. Cœur Eucharistique de Jésus, ayez pitié de nous. Jésus-hostie, je veux vous consoler, Je m'unis à vous, je m'immole avec vous, Je m'anéantis devant vous, Je vais m'oublier pour penser à vous, Être oublié et méprisé par amour pour vous, N'être compris, n'être aimé que de vous. Je me tairai pour vous entendre et me quitterai pour me perdre en vous. Faites que je soulage ainsi votre soif de mon salut, votre soif ardente de ma sainteté, et que, purifié, je vous donne un pur et véritable amour. Je ne veux plus lasser votre attente : prenez-moi, je me donne à vous. Je vous remets tout mon agir, mon esprit pour l'éclairer, mon cœur pour le diriger, ma volonté pour la fixer, ma misère pour la secourir, mon âme et mon corps pour les nourrir. Cœur Eucharistique de mon doux Jésus dont le sang est la vie de mon âme, que je ne vive plus, mais que vous viviez seul en moi. Ainsi soit-il.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Cœur Eucharistique de Jésus - De Besançon à Paray-le-Monial

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